Il a décidé de passer à la vitesse supérieure, en prenant lui-même les choses en mains. Dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler ‘’Affaire Adou Donga’’ auteur présumé de la tentative de déstabilisation du nouveau régime, le procureur militaire, le commissaire du gouvernement Ange Bernard Régis Kessy Kouamé, a pris, selon des sources proches du dossier, la direction de l’enquête. Par cet acte, il entend sans nul doute avoir en main, toutes les cartes en vue de mener à bon port l’enquête et pourquoi pas le procès qui va s’en suivre. En effet, selon nos informations, le Colonel Adou Donga et son acolyte, le Capitaine Zoué Loua devraient être déférés d’ici lundi prochain, sauf changement de dernière minute. L’on apprend également qu’une procédure d’urgence, c’est-à-dire, une citation directe pourrait être actionnée pour juger les deux compères au plus tard dans une quinzaine de jours, soit avant la fin de ce mois. Pourquoi cette célérité avec laquelle l’on veut faire comparaître les deux officiers des ex-FDS devant la justice? Cette rapidité ne va-t-elle pas jouer contre les mis en cause, pourrait-on s’interroger. Pas du tout, répond-on du côté du Tribunal militaire où l’on soutient que le jugement du Colonel Adou Donga et du Capitaine Zoué ne sera pas expédié dans la mesure où, selon les textes en vigueur, il est difficile de mettre la main sur un militaire qui a commis un délit ou un crime du fait justement de son statut. Mais, une fois qu’il a été appréhendé, le reste coule de source y compris son jugement. C’est pourquoi, des indiscrétions font état de leur jugement dans quinze jours. Pour en savoir d’avantage sur cette affaire qui, on l’imagine aisément, va focaliser l’attention de l’opinion nationale et internationale, nous avons tenté d’entrer en contact avec le commissaire du gouvernement. Celui-ci s’est refusé à tout commentaire. Estimant que les enquêtes ne sont pas encore terminées et qu’une déclaration, un point de vue ou un commentaire de sa part, aussi brefs et infimes, soient-ils, pourraient être interprétés par les uns et les autres en général, mais par les conseils des concernés en particulier. Parlant justement des avocats des deux militaires, ils sont les seuls à avoir des contacts avec leurs clients. Toute visite ou toute communication avec qui que ce soit leur étant formellement interdite. Comme cela a été le cas pour les militaires en exil, les comptes bancaires des mis en cause ont été bloqués. Au moment où nous mettions sous presse hier, nous apprenions que les perquisitions effectuées à leurs domiciles respectifs ont permis de découvrir des armes. Le colonel Adou Donga, faut-il le rappeler, a été mis aux arrêts mercredi dernier à Abidjan, dans un hôtel de la place. Il est accusé de tenir des réunions secrètes avec des mercenaires, dans le but de déstabiliser le régime.
YMA
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