La réconciliation nationale à l’ouest du pays reste problématique, selon le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio. Quand il en parlait, hier, à son cabinet, avec le Conseil des rois et des chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, il a déclaré que « l’ouest est un endroit où on a posé de mines ». Précisant sa pensée, le ministre a indiqué que, dans cette partie du pays, l’on a commis trop de crimes. Et que pour la prospérité des populations de ladite zone, il faut une purification du terroir. Il a donc demandé aux têtes couronnées de procéder à cette purification. « Si vous aimez bien le président Alassane Ouattara, si vous aimez la Côte d’Ivoire, faites cette cérémonie de purification (…) que dans chaque région de la Côte d’Ivoire, selon nos coutumes, chaque chef coutumier fasse cette cérémonie », a-t-il suggéré, avec insistance. Pour Jeannot Ahoussou, le rituel doit permettre de demander pardon aux gens qui sont morts d’une mort atroce et dont les esprits errent encore. Les interlocuteurs du ministre ont, par la voix de leur porte-parole Nana Dodo Didas, pris ce dernier au mot. Ils disent avoir déjà pensé à purifier le sol ivoirien. Car, en 2002, a-t-il révélé, 600 rois et chefs traditionnels avaient béni le territoire national après le coup d’Etat militaire en enterrant un bœuf noir, au Plateau. En principe et si les moyens le permettaient, il aurait fallu immoler et enterrer un bœuf noir dans chacune des 19 régions du pays, a expliqué Nana Dodo. Selon ce dernier, les chefs coutumiers du département de Duékoué les ont sollicités pour purifier leurs terres. Nana Dodo Didas et ses pairs rencontreront bientôt le président de la République Alassane Ouattara. En plus de lui soumettre ce sacrifice, ils comptent lui parler du statut des rois et chefs traditionnels et de la construction d’un siège pour eux. Les têtes couronnées sont toujours « traitées comme des indigènes » par des lois coloniales et il faut que cela change, a suggéré le porte-parole.
B. I.
B. I.