Motus : Quiétude / Le débat a le mérite d’être ouvert.

On ne saurait le passer sous silence, tant il est devenu un sujet de polémique et de controverse. Il s’agit du limogeage de Brou Aka Pascal de la tête de la RTI. Depuis le samedi dernier, le sujet ne finit pas d’occuper le devant de la scène et de constituer « la grande affaire » pour l’opinion nationale. On a entendu beaucoup de choses. De prime abord, on a dit que Brou Aka Pascal a été sanctionné parce qu’il n’y avait aucune équipe de reportage à l’aéroport à l’arrivée du Président de la République. Cela est assurément un acte déplorable, de faire attendre le Chef de l’Etat, en l’absence totale du protocole, dans un contexte de rumeurs de coup d’Etat et où les « prophéties malachiennes » ont la vie dure et inquiètent une frange de la population. Visiblement, cela mérite sanctions même si pour une frange de la population, certaines personnes, autres que Brou Aka Pascal, auraient dû subir le même traitement. Secundo, lorsque le communiqué annonçant le limogeage du modérateur du fameux débat électoral entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, est tombé, l’opinion est quasiment restée sur sa faim. On a parlé de « disfonctionnements au quotidien », non sans dire de quoi il s’agissait réellement. Que recouvre, à la vérité, le mot « disfonctionnement » ? L’affaire a fait des vagues, avec son lot de rumeurs, d’opinions mal contenues et de réquisitoires virulents. On attendait donc que l’intéressé, Brou Aka Pascal, ne prononce sur la question. Hier, à la passation de charges avec le nouveau DG, Aka Sayé Lazare, le séisme annoncé ou attendu, n’a pas eu lieu. Contre mauvaise fortune, Brou Aka Pascal a fait bon cœur. Il n’a pas donné dans le déballage ou le procès en règle. Il a su raison garder. Assurément, la marque des grands hommes qui ne crachent pas dans la soupe avant de la manger. Il a renouvelé sa confiance au Président Alassane Ouattara. Ainsi donc, ceux qui espéraient le pugilat verbal en ont eu pour leurs frais. Les hommes passent, la télévision continue. Et Aka Sayé Lazare, un professionnel rompu au journaliste saura maintenir la télévision dans la droite ligne du vent de démocratie, de liberté, de paix et de réconciliation qui berce si joliment notre pays

Bakary Nimaga