Tout est dans la communication. Le régime défunt des refondateurs a fait beaucoup de torts au bon peuple de Côte d’Ivoire. Non seulement ses animateurs ont passé dix années dans son palais à ne rien faire, sinon à s’adonner aux plaisirs de la vie, ils ont vidé, également, toutes les caisses de l’Etat avant de s’enfuir. Aux Ivoiriens leurs compatriotes, ils ont donné de très mauvaises habitudes. La paresse, le désordre, l’irrespect de la hiérarchie, de la loi et le piétinement permanent des valeurs sociales. Les profs au pouvoir ont tellement manipulé les populations que ces dernières se sont mises à croire que ce qui était fait était ce qu’il fallait. C’était cela le monde nouveau. La nouvelle manière de vivre et d’être. La parole avait été libérée, les mœurs aussi. Etre sans emploi et s’enrichir sur le dos de la société, voilà la règle d’or comportemental de la République socialiste à la sauce de la Refondation. Et ses étalons, unités de mesure, s’appelaient Blé Goudé, Idriss Ouattara, Dosso Rodel etc. Ces derniers avaient réussi l’exploit de devenir « des gens » sans avoir goûté à la dureté du travail. Dans cette société-là, plus tu foulais aux pieds les règles sociales, plus tu étais adulé. Il en a été ainsi pendant de très longues années. Comme le cerveau humain fonctionne tel un ordinateur (si ce n’est l’inverse), ces pratiques ont laissé des traces dans les têtes. Si l’on n’oublie pas que l’habitude est une seconde nature, on doit comprendre que les actions présentes du nouveau régime, pour assainir le pays, remettre le citoyen au travail, sont mal jugées par une partie de l’opinion, infime certes, mais existante quand même. Si l’on n’y prend garde, à la longue, le redresseur des torts, le réparateur des injustices, le restaurateur du respect de la vie humaine, du travail qui valorise, peut être vu comme un tyran. Un méchant loup qui n’a que la chicotte en main. Un chef fouettard qui ne pardonne absolument rien à ses subordonnés, même pas la moindre incartade alors que l’erreur, dit-on, est humaine. Pour éviter ce décalage, le nouveau régime doit communiquer, expliquer et encore expliquer sa vision des choses, ses actions en direction de la population. Son souci, mille fois exprimé, doit être celui de la recherche de l’adhésion populaire. Ce serait une erreur de croire que le bon peuple de Côte d’Ivoire comprendra par lui-même le bien fondé de ce qui est en train d’être fait pour son bonheur. Le bonheur étant une sensation changeant d’un individu à un autre, on ne peut l’imposer à personne. N’a pas menti celui qui a dit qu’on ne fait pas le bonheur de quelqu’un contre son gré. La parole qui explique doit précéder l’action qui agit sur les populations
Politique Publié le jeudi 4 août 2011 | Le Patriote