Coup de bluff ou menaces réelles ? Les agents de la Commission électorale indépendante (Cei) menacent de débrayer, pour une durée indéterminée, à compter de la semaine prochaine. Au centre de la colère, le licenciement annoncé de 60 agents de l’institution en charge de l’organisation des élections. En réalité, ce qui soulève surtout le courroux des agents sur cette question, c’est l’entêtement du directeur administratif et financier de la Cei, à mettre à la porte la soixantaine d’agents. En effet, jeudi dernier, lors d’une rencontre avec le personnel de la Commission électorale indépendante, Youssouf Bakayoko, président de l’institution avait assuré que personne ne serait renvoyé. Double langage teinté de diplomatie ou insubordination du Daf ? De source proche de l’institution, les premiers agents sous menace de renvoi ont vu leurs salaires suspendus, depuis hier. La même restriction financière devrait incessamment frapper les 40 autres membres du personnel sous le coup de la mesure de licenciement. « Nous ne comprenons pas à quel jeu jouent le président de la Cei et son Daf. Si rien n’est fait pour clarifier cette situation, nous entrerons en grève illimitée à compter de la semaine prochaine », brave un groupe d’agents qui promettent paralyser l’organe électoral. B.K., anciennement employé au secrétariat général de la Cei, précisément au service juridique, n’a pas attendu de voir son salaire suspendu avant de ‘’prendre ses responsabilités’’. Il a décidé d’ester en justice contre son ancien employeur. La première audience a eu lieu, mercredi dernier, au tribunal du travail. Et, rien ne dit que, parallèlement à la grève, les autres ne vont pas lui emboîter le pas. Pour faire chuter la température, Youssouf Bakayoko devrait, lui, rencontrer hier, son Daf pour tirer au clair l’affaire. On espère que les deux hommes parviendront à éviter les remous à la Cei qui doit avoir la tête à l’organisation des prochaines législatives.
Marc Dossa
Marc Dossa