Ancien Premier ministre et chef du gouvernement de transition de la République du Mali, Soumana Sako s’oppose à tout projet de révision de la constitution du 12 janvier 1992, comme l’envisage l’actuel chef de l’Etat Amadou Toumani Touré qui, par lettre N° 0303/ PRM du 1er juillet 2011 a transmis à l’Assemblée Nationale, un projet de révision de la loi fondamentale du pays. Le représentant de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire-Faso Hèrè) Soumana Sako, n’en voit pas l’opportunité parce qu’un référendum coûterait ‘’de gros risques de déchirements douloureux au sein du peuple malien’’ qui paierait le lourd tribut. Toutefois les députés maliens, ont adopté le projet de révision.
Soumana Sako s’attaque dans un premier temps, à la procédure suivie par le Président de la République qui aurait décidé selon lui, sans motif valable, d’engager une procédure de modification fondamentale de la constitution. Il n’en voit pas l’opportunité et juge, cette procédure ‘’unilatérale et anti-démocratique’’. «En effet, si l’article 118,alinéa 1 de la Constitution du 12 janvier 1992, reconnait au Président de la République, le droit d’initiative en la matière, concurremment avec les Députés, il n’en demeure pas moins qu’en l’espèce, la révision proposée ne répond à aucune demande, ni à un besoin réel ressenti et clairement exprimé par la classe politique, la société civile ou le secteur privé, ni à une évaluation objective et participative de la pratique institutionnelle et politique vécue de juin 1992 à nos jours », explique Soumana Sako. Comme deuxième argument, l’ancien Premier ministre s’interroge sur le moment choisi par le Président ATT pour engager une telle consultation populaire (référendum) qui demande assez d’argent à l’Etat, par ricochet, à la population. «Le timing de l’initiative présidentielle est on ne peut plus troublant et inopportun », soutient-il.
Chose qu’il explique par l’absence d’un fichier électoral fiable, exhaustif et consensuel.
L’ancien chef du gouvernement, estime que d’autres priorités nationales (école, chômage des jeunes, préparations dans des délais constitutionnels des élections générales de 2012 et dans une atmosphère apaisée, insécurité au Nord et ailleurs, etc.) devraient concentrer l’essentiel de l’attention, des efforts et des ressources de l’Etat. Au regard de tout ce qui précède, l’ex-Premier ministre tire la conclusion suivante : « Le projet présidentiel de révision de la Constitution du 12 janvier 1992, représente une menace grave et imminente à la préservation de l’ordre constitutionnel issu de la Révolution du 26 mars 1991. En tant que tel, il ne doit pas avoir l’aval de l’Assemblée Nationale, à moins que les membres de celle-ci n’aient choisi d’abdiquer à leur responsabilité de représentants élus du Peuple. En renvoyant le projet au Président de la République pour complément d’informations, la représentation nationale ferait œuvre de salubrité démocratique en épargnant à l’Etat, les milliards de nos francs que coûterait un référendum inopportun et gros de risques de déchirements douloureux au sein de notre Peuple. Dans le contexte actuel, l’adoption de la réforme par l’Assemblée Nationale consacrerait dangereusement la rupture entre le Mali ‘’officiel’’ et le Mali ‘’réel’’».
Dosso Villard
Soumana Sako s’attaque dans un premier temps, à la procédure suivie par le Président de la République qui aurait décidé selon lui, sans motif valable, d’engager une procédure de modification fondamentale de la constitution. Il n’en voit pas l’opportunité et juge, cette procédure ‘’unilatérale et anti-démocratique’’. «En effet, si l’article 118,alinéa 1 de la Constitution du 12 janvier 1992, reconnait au Président de la République, le droit d’initiative en la matière, concurremment avec les Députés, il n’en demeure pas moins qu’en l’espèce, la révision proposée ne répond à aucune demande, ni à un besoin réel ressenti et clairement exprimé par la classe politique, la société civile ou le secteur privé, ni à une évaluation objective et participative de la pratique institutionnelle et politique vécue de juin 1992 à nos jours », explique Soumana Sako. Comme deuxième argument, l’ancien Premier ministre s’interroge sur le moment choisi par le Président ATT pour engager une telle consultation populaire (référendum) qui demande assez d’argent à l’Etat, par ricochet, à la population. «Le timing de l’initiative présidentielle est on ne peut plus troublant et inopportun », soutient-il.
Chose qu’il explique par l’absence d’un fichier électoral fiable, exhaustif et consensuel.
L’ancien chef du gouvernement, estime que d’autres priorités nationales (école, chômage des jeunes, préparations dans des délais constitutionnels des élections générales de 2012 et dans une atmosphère apaisée, insécurité au Nord et ailleurs, etc.) devraient concentrer l’essentiel de l’attention, des efforts et des ressources de l’Etat. Au regard de tout ce qui précède, l’ex-Premier ministre tire la conclusion suivante : « Le projet présidentiel de révision de la Constitution du 12 janvier 1992, représente une menace grave et imminente à la préservation de l’ordre constitutionnel issu de la Révolution du 26 mars 1991. En tant que tel, il ne doit pas avoir l’aval de l’Assemblée Nationale, à moins que les membres de celle-ci n’aient choisi d’abdiquer à leur responsabilité de représentants élus du Peuple. En renvoyant le projet au Président de la République pour complément d’informations, la représentation nationale ferait œuvre de salubrité démocratique en épargnant à l’Etat, les milliards de nos francs que coûterait un référendum inopportun et gros de risques de déchirements douloureux au sein de notre Peuple. Dans le contexte actuel, l’adoption de la réforme par l’Assemblée Nationale consacrerait dangereusement la rupture entre le Mali ‘’officiel’’ et le Mali ‘’réel’’».
Dosso Villard