Le nouveau président du conseil constitutionnel, Pr. Francis Wodié a pris officiellement fonction le mardi 9 août 2011, soit cinq jours après sa prestation de serment. Entre engagement renouvelé de redorer le blason du Conseil constitutionnel après la crise, le double agrégé de droit s’est prononcé sur le dossier de l’ancien Président Laurent Gbagbo, de droit, membre. ‘’Je ne suis pas informé. Mais, si le dossier nous était transmis, ce n’est pas le président du conseil constitutionnel qui décide. C’est l’ensemble du conseil qui va décider’’, a coupé court Francis Wodié, à la question des journalistes, à la sortie de la passation des charges entre lui et Yao Paul N’dré, présent à la cérémonie. La question a été suscitée par une sortie récente du procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau sur Jeuneafrique.com sur le sujet. Laurent Gbagbo, selon la constitution ivoirienne, étant de droit membre du conseil constitutionnel. Des observateurs avaient vu dans la nomination de Francis Wodié, la voie ouverte à l’inculpation du reclus de Korhogo, Laurent Gbagbo. Pour le reste, le remplaçant de Yao N’dré, a réitéré son engagement à remplir fidèlement sa mission à la tête de l’institution. ‘’Le conseil constitutionnel a un rôle implicite ou explicite de paix’’, a relevé le professeur Francis Wodié. Il a aussi indiqué, qu’il appartenait au Président de la République de prendre l’initiative d’une modification constitutionnelle et qu’en la matière, le Conseil constitutionnel jouerait le rôle qui est le sien. Le sortant Yao N’dré a, dans son allocution, une fois de plus, invité à la réconciliation nationale après vingt et un ans de crise et de non progrès. Il a encouragé le Président de la République à continuer dans le sens de la décrispation du climat social. Il a ainsi salué la libération des dix sept détenus de l’ex-Majorité Présidentielle. Au professeur Francis Wodié, il a adressé ses félicitations et souhaité bon vent à celui qui fut son professeur d’histoire des institutions politiques. L’élève est donc parti, voici venu le professeur. Une image qui rappelle à l’inverse, en 2003, l’élève Guillaume Soro, recevant des mains de son professeur Zacharie Séri Bailly, les dossiers du ministère de la Communication.
S.Débailly
S.Débailly