Le public est traversé par un frisson glacial quand Baba Coulibaly, le présentateur de la cérémonie égrène au pupitre les noms des 52 victimes du bus 19 (36 hommes, 16 femmes) les larmes dans la voix. Pleure-t-il ? Est-ce l’émotion ? Il s’essuie le visage peu après avec un mouchoir. C’est l’une des images fortes de cette cérémonie d’hommage aux victimes du bus 19 qui a lieu au stade de la Société ivoirienne de raffinage (Sir). Il est plein à craquer de monde. Cinq cercueils symboliques ont été disposés sur l’esplanade et recouvert du drapeau ivoirien. Derrière, des bouquets de fleurs éclatants comme la lumière du jour, donnent un caractère plus solennel à l’évènement. Devant, sous une bâche, presque tout le gouvernement est mobilisé pour la circonstant. Et il prie silencieusement. En tête de liste, le Premier ministre, Guillaume Soro, avec à sa droite, la grande chancelière de Côte d’Ivoire, Henriette Dagri Diabaté et à sa gauche, le nonce apostolique, Ambroise Madtha. Sont également présents, le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, le ministre de l’Energie, Adama Toungara, le ministre des Eaux et forêts, Nabo Clément, le ministre du Plan et du développement, Mabri Toikeusse, la ministre de la Famille, de la femme et de l’enfant, Raymonde Coffie…En leurs noms, au nom du président de la République et de la nation tout entière, Raymonde Coffie a su trouver les mots pour consoler les familles des victimes. « Dieu ne nous a pas abandonnés (…) Les grandes nations passent toujours par de grandes épreuves. Ne vous découragez pas, (car) le président de la République et le premier ministre veulent faire de la Côte d’Ivoire une grande nation », a-t-elle signifié aux parents de victimes. Elle a souligné la promptitude avec laquelle Alassane Dramane Ouattara et Guillaume Soro se sont mobilisés pour secourir les victimes. Et la prise en charge de ceux-ci. Sans manquer de présenter une fois de plus les condoléances de la Côte d’Ivoire aux familles éplorées. « Le gouvernement fait un appel à la Solidarité », indique Raymonde Coffie. La porte-parole du gouvernement a aussi félicité les forces de l’ordre et les médecins pour leur mobilisation autour de ce triste vendredi. Devant la grandeur de la cérémonie, Adokpo Gaudenis, le porte-parole des victimes a dit ceci : « les mots ne suffisent pas pour dire merci (au gouvernement et au président de la République). » Ajoutant qu’ils ont apprécié à sa juste valeur la mobilisation faite autour de ce drame. « Cela montre que la République accorde une grande importance à ses fils ». Dans ce drame, la commune de Port-Bouët en a payé le plus lourd tribut avec 34 morts sur les 52 décès. Ce qui a justifié le choix de cette commune, selon Hortense Aka Angui, la mairesse. Le président de la République, Alassane Ouattara, a offert un million de franc et six tonnes de riz à chaque famille éplorée.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh