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Économie Publié le mardi 16 août 2011 | Le Journal De L’Economie

Yoyo des bourses mondiales : Qu’est ce qui fait trembler la haute finance internationale ?

Comment comprendre le tsunami qui a secoué les principales places boursières mondiales la semaine dernière ?

Experts et analystes se perdent en conjectures.

Selon les médias occidentaux, tout serait parti de rumeurs sur la Société générale qui ont déclenché un krach des valeurs bancaires. Celle-ci faisait état de ce que la Société générale, poids lourd financier en France et dans le monde, aurait fait faillite. Une information qui aurait été corroborée par une autre : Groupama, qui détient 4,5 % du capital, se serait mis à vendre le titre. Il n’en fallait pas plus pour saper la confiance des autres investisseurs dans l’établissement bancaire. Dans la même journée du mercredi10 août, la Société générale perd 20 % de sa valeur, entraînant dans son sillage l’ensemble des établissements français. La Société générale a beau démentir “catégoriquement toutes les rumeurs du marché” sur son compte Twitter, il est trop tard. Le mouvement ne s’inverse pas. À la clôture, à 17 h 30, elle décroche de 14,74 %, quand Crédit agricole affichait -11,81 %, et BNP-Paribas -9,47 % ! Au final, c’est l’ensemble des valeurs françaises, sans exception, qui termine la séance en chute libre, le CAC 40 décrochant de 5,45 %.

Effet domino

Les autres places européennes ne résistent pas plus. Francfort chute de 5,13 % et Londres de 3 %. En séance, Wall Street suivait cette tendance en fin d’après-midi à Paris. Il y a eu d’autres rumeurs. Celles là évoquant une possible dégradation de la note souveraine française par l’agence de notation Fitch, même si elle sera vite démentie par le gouvernement et par l’agence elle-même. Mais le prix des CDS, ces sortes d’assurance contre un défaut de la dette française, eux, augmentent bel et bien, reflétant la défiance des investisseurs envers la dette française massivement détenue par les banques hexagonales. Les valeurs bancaires françaises qui se sont effondrées, plombées par des rumeurs de dégradation de la note de la France et par un regain des craintes d’extension de la crise de la dette à l’Italie, intervenaient après celle des États-Unis, dont la note a été abaissée par l’agence de notation Standard & Poor’s. Si les banques françaises sont attaquées, c’est aussi en raison de leur forte exposition à l’Italie, pays sous la pression des responsables européens pour redresser sa situation budgétaire. D’après les chiffres de la Banque des règlements internationaux (BRI), les établissements bancaires français sont exposés à hauteur de 410 milliards d’euros à l’Italie, suivis par les banques allemandes avec une exposition de 165 milliards. BNP Paribas et Crédit agricole sont tout particulièrement exposées à l’Italie en raison de leur filiale locale, respectivement Banca Nazionale del Lavoro et Cariparma.

Le marché s’inquiète de la capacité des banques italiennes à se refinancer. À ces craintes s’ajoutent aussi des informations selon lesquelles l’Union européenne et l’Institut de la finance internationale (Ifi) réfléchiraient à un élargissement du plan d’échange de titres de dette souveraine grecs afin d’inclure des obligations à maturité 2024 au lieu de 2020. Pour certains analystes, cela pourrait du coup se traduire par des dépréciations plus importantes pour les banques qui détiennent de la dette souveraine grecque au-delà de 2020.

Par Simplice D. Ouattara

Avec Le Point.fr
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