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Politique Publié le samedi 13 août 2011 | Le Patriote

Procès de la crise post-électorale : Quand Koulibaly et Katinan donnent dans la diversion

“Pas de vengeance justicière, pas de justice des vainqueurs sur les vaincus. Si Koulibaly a commis des crimes, qu’il paie. Si Bamba a commis des crimes, qu’il paie aussi ». Ces propos ont été tenus le jeudi dernier par le désormais président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), Mamadou Koulibaly lors du lancement des activités du parti politique qu’il a créé. Le même jour, comme s’il s’était passé le mot, le porte-parole de Laurent Gbagbo en exil, Koné Katinan Justin déclare dans une interview accordée à un confrère, ceci : « Je suis d’accord pour qu’il y ait une justice, mais alors il faut qu’elle soit ouverte à tous ceux qui sont intervenus y compris le représentant de l’ONU, y compris tous ceux qui sont intervenus dans la crise ivoirienne, dans le contentieux électoral ivoirien. Il faut qu’un débat soit ouvert et qu’on situe les responsabilités des uns et des autres. Il ne faut pas faire la justice des vainqueurs ». Vu leur gravité, ces propos méritent qu’on s’y attarde un peu. A doses homéopathiques, les anciens barons de l’ancien régime veulent préparer les esprits à rejeter les décisions que les juges auront certainement à prendre contre les actes posés par l’ancienne équipe dirigeante lors de la crise post-électorale. Pour Mamadou Koulibaly, tous ceux qui ont commis des crimes au cours de cette période doivent payer. Il ne doit pas avoir une justice sélective guidée par les vainqueurs. Si l’on peut comprendre les préoccupations du président de LIDER, dans le fond, il est par contre difficile de connaître les motivations de l’insistance de l’ancien président de l’Assemblée nationale sur la nécessité d’une justice impartiale. Mamadou Koulibaly ne veut pas d’une justice à double vitesse. Mais à ce sujet, il enfonce une porte déjà ouverte. Car le président de la République a été clair à ce niveau : « Il n’y aura aucune impunité. Tous les auteurs des crimes quel que soit leur bord, seront jugés ». Alors, que Mamadou Koulibaly se tranquillise. Car, Il ne sert à rien de danser plus vite que la musique. Au moment opportun, la justice fera son travail sans complaisance et sans état d’âme. Mais en même temps, qu’on n’aille pas chercher des coupables là où il n’y en n’a pas. Rien que pour faire plaisir à des gens qui refusent d’assumer leur part de responsabilité. Les auteurs des crimes et les commanditaires de cette crise post-électorale sont connus. Car, les horreurs dont ont été l’objet certains habitants de ce pays, ont été perpétrés en plein jour et les auteurs n’ont même pas pris le soin de se cacher pour le faire. Lorsque Katinan Justin est allé braquer la BCEAO, il l’a fait devant micros et caméras en plein jour au Plateau. Lorsqu’il a pris la décision de séquestrer les patrons des établissements financiers et bancaires, il avait pleine conscience de l’acte qu’il posait. Mais il l’a fait en toute responsabilité. Lorsqu’il a ordonné la réquisition de certaines banques, il savait ce qu’il faisait. Car, selon lui, il ne pouvait accepter la décision de fermeture de ces banques qu’il qualifie d’ailleurs d’ « acte raciste ». Alors de quoi a-t-il peur maintenant ? La page de la crise post-électorale sera tournée. Mais avant de la tournée, elle sera entièrement lue. Le nouveau porte-parole de Laurent Gbagbo veut le grand déballage. Il sera servi au moment opportun. Mais qu’il n’essaye pas de noyer le poisson en cherchant à se réfugier derrière une responsabilité collective qui n’existe que dans son esprit. Il prétend avoir retenu d’un prétendu discours à la nation de Laurent Gbagbo publié ces derniers jours, cette seule phrase : « C’est à moi et à moi seul de répondre des actes, du mandat que le peuple m’a donné depuis 2000 ». Si l’ancien ministre du Budget du gouvernement illégitime du Pr. Aké N’Gbo pense pouvoir trouver une certaine immunité en cette phrase, il se trompe lourdement. Car, il avait été prévenu. Il y aura inéluctablement un dialogue inter ivoirien sur la crise postélectorale. Parce que les Ivoiriens ont besoin de se parler en toute franchise pour une réconciliation vraie et durable. Mais avant ce dialogue, la justice fera son travail. Car, il faut pour une fois, qu’on sache qui à fait quoi et pour quoi. Sinon on ne s’en sortira jamais. Alors trêve de diversion !
Jean-Claude Coulibaly
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