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Politique Publié le mardi 16 août 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Vous avez dit médias d’Etat ? Le Duo Brou Aka Pascal - Alassane Ouattara me réveille des souvenirs

Je ne crois pas aux médias d’Etat, vidés de leur rôle positif, loin de ce que les populations croient. Les médias d’Etat n’existent pas, surtout en Afrique, où le thème, « médias publics », est frappé de tortures politiques, d’absences judiciaires, loin des vérités institutionnelles. Et, pourtant le rôle des médias d’Etat existe dans la Constitution. Les médias d’Etat, c’est pour tout le monde. Mais en Afrique particulièrement, le rôle des médias d’Etat, considéré comme ‘’public’’ est devenu trop utopiste. Au Gabon, Mali, Sénégal, Tchad, Bénin, Soudan, Maroc, le programme des médias d’Etat, est à 70%, consacré aux activités du chef de l’Etat. La radio, la télévision, les journaux d’Etat, tout ‘’appartient’’ au chef de l’Etat, dans un éclat particulier, comme un trait. Et si ce ‘’traité’’ d’ailleurs, loin de toutes considérations judiciaires et constitutionnelles, n’est pas respecté, les responsables de la radio, télévision ou journaux d’Etat, sont ‘’remerciés’’. C’est pourquoi, le cas qui a opposé Brou Aka Pascal, directeur de la télévision ivoirienne, à Alassane Ouattara, chef de l’Etat, reste dans l’ambiance de l’euphorie que les « médias d’Etat, appartiennent au chef de l’Etat ». Dans ce cas, Alassane Ouattara n’a pas tort. Il aurait dû enrichir sa décision de chasser Brou Aka Pascal, d’autres décisions, notamment la démission du ministre de la Communication, la dislocation de la cellule de la communication de la présidence. Un geste courageux qui serait tout à l’avantage et à la gloire d’Alassane Ouattara, dans sa construction d’un Etat de droit en Côte d’ Ivoire. J’ai souri de voir la tutelle, se fendre d’un communiqué d’une condamnation de Brou Aka Pascal, le chef de l’Etat, se ‘’justifie’’ d’une absence de caméra de la télévision nationale à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, à son retour d’un voyage aux Etats-Unis. Bataille de mémoire : le duo Brou Aka Pascal – Alassane Ouattara réveille du coup, chez moi, de vieux souvenirs. En 1994, Alassane Ouattara reprochait au régime Henri Konan Bédié de ‘’s’accaparer’’ des médias d’Etat. En 2011, aujourd’hui chef de l’Etat, Alassane Ouattara dans le même statut que Henri Konan Bédié, goûte au rôle des médias d’Etat. Avec éclat, à peine 3 mois d’exercice présidentiel, Alassane Ouattara limoge le directeur de la télévision ivoirienne. En deux mots, Alassane Ouattara, sait maintenant que les médias d’Etat, appartiennent à celui qui est au pouvoir. Résultat: Henri Konan Bédié, tout comme Laurent Gbagbo, n’avait pas tort. Mais, que faire des médias d’Etat, aux rôles particulièrement utopistes en Afrique ? Frappés de toutes absences judiciaires, il faut vulgariser le ‘’cahier de charge’’ des médias d’Etat, surtout dans l’enseignement de l’histoire constitutionnelle officielle des médias d’état, sans pour autant gêner la part de l’information consacrée au chef de l’Etat. De façon juridique, les médias d’Etat n’appartiennent pas au chef de l’Etat. Ils ont un rôle public, malheureusement ‘’massacré’’ par les locataires des Palais présidentiels en Afrique. Je me souviens, il y a quelques années, d’une véritable répression de Félix Houphouët-Boigny, contre l’opposant politique, à l’époque, Laurent Gbagbo… pour une simple interview à la télévision nationale. C’est cela, les médias d’Etat en Afrique, vidés de leurs contenus de médias publics. Tout pour le chef de l’Etat, et même parfois, avec la plus grande fermeté pour le ‘’plaisir’’ du Palais, surtout en gommant les déclarations gênantes des opposants politiques, des intellectuels de la société civile, des syndicats, des organisations des droits de l’Homme. Vous avez dit médias d’Etat ? Il est temps, que les locataires des Palais présidentiels en Afrique, au « nom de la République pour tous, entrent en repentance, pour donner aux médias d’Etat, leur rôles ‘’public’’, et légitimer que les médias d’Etat appartiennent à tout le monde. En Afrique, vous y croyez ? Me demandait, un jour, un confrère malgache, du quotidien la ‘’Tribune’’ d’Antanarivo, lors d’un congrès des ministres africains de la Jeunesse et des Sports, à Madagascar. En tout état de cause, quand je vois le traitement de l’information de la visite d’un chef d’Etat d’Afrique, aux Etats Unis, en France, ou au Canada, il y a tout sauf l’essentiel. Pas d’informations. A la télévision nationale au Sénégal, Mali, Tchad, Burkina, Gabon, Libéria, Cameroun, République centrafricaine, Congo-Brazzaville… Rien que des images qui ‘’parlent’’ du talent politique du chef de l’Etat. De ses relations personnelles. Voilà comment les chefs d’Etat d’Afrique voient la radio, la télévision, les journaux pro-gouvernementaux, jouer le rôle de médias d’Etat dans leurs pays, avec l’énorme erreur, qu’ils sont les vrais propriétaires… de ces médias d’Etat.
Par Ben Ismaël
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