Séminaire de la Jpdci à Grand-Bassam / Djédjé Mady (Secrétaire général) : ‘‘Vous avez l’âge d’être aux affaires…’’

La jeunesse du Pdci-Rda a organisé du 12 au 14 août dernier un séminaire à Grand Bassam sur le thème : « Engagement politique des jeunes cadres dans la dynamique du Pdci-Rda : réalités et perspectives ». A l’ouverture, plusieurs discours ont été prononcés. C’est le député- Maire de Grand-Bassam, Jean-Michel Moulod qui a souhaité la bienvenue à ses hôtes. Il a par ailleurs dit au président KKB et à ses camarades que leur ambition est noble. C’est pourquoi , il leur a demandé de faire des propositions afin que cela contribue au retour du Pdci au pouvoir dans les années à venir. Quant au président du comité d’organisation, Kamagaté Ibrahima, il a indiqué que ce séminaire a été organisé suite à l’échec de leur parti à l’élection présidentielle. Ainsi, il a félicité le Président national de la Jpdci, KKB pour son initiative et pour la confiance à lui faite ainsi que les autres jeunes cadres qui, durant un mois, ont travaillé pour la réussite de ce séminaire. La Présidente de l’Ufpdci, Mme Dao Coulibaly Henriette, a pour sa part salué la clairvoyance et la maturité de la jeunesse du Pdci. « C’est un gage que cette jeunesse a pleinement conscience de l’enjeu politique… Le thème à lui tout seul est un programme », a-t-elle expliqué, avant d’ajouter que les femmes encouragent et sont aux côtés de la jeunesse.

KKB : « Le Pdci est condamné au changement »

Le président de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin (KKB) a mis le pied dans le plat après avoir remercié le Président du Pdci Henri Konan Bédié pour avoir autorisé la tenue de ce séminaire. Ainsi que le Secrétaire Général, Alphonse Djédjé Mady et leurs aînés du Conseil politique, du Bureau politique et du Secrétariat général pour leur présence. Aux aînés, il leur a dit qu’en tant que recours et secours des jeunes, leur rôle est de veiller à la pérennisation de l’œuvre politique d’Houphouët-Boigny qui n’est autre que l’Houphouétisme vrai et non celui utilisé à des fins politiciennes. Pour le Président national de la Jpdci, comment se fait-il que le Pdci qui répond « toujours premier» a pu se retrouver en troisième position derrière le Fpi et Rdr lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010 ? Quelle place le Pdci accorde-t-il à sa jeunesse dans ce monde dirigé par des leaders dont l’âge varie entre 35 et 55 ans (Obama, Sarkozy, D. Cameron…) ? Pour KKB, ce sont ces préoccupations et bien d’autres auxquelles il faut trouver des réponses si le Pdci veut retrouver sa place de leader. Il a donc préconisé qu’un bilan de la gestion antérieure du Pdci soit fait en vue de reconquérir l’électorat. Pour le leader de la Jpdci, la jeunesse qui est une mine d’or pour le Pdci est inexploitée ou mal exploitée. Il a donc demandé aux aînés de ne pas avoir peur de la jeunesse. Car comme l’avait fait Houphouët-Boigny, le Pdci doit plutôt avoir confiance en sa jeunesse. En le faisant, c’est « mettre le Pdci au diapason des exigences techno-économiques et politiques de la mondialisation ». En somme, KKB a donné raison à ceux qui disent que le Pdci est condamné. Parce que cette condamnation passe obligatoirement par le changement. Et cela est d’autant plus vrai que l’hymne dit « le Pdci vaincra car c’est le parti fondé pour servir le vaillant peuple ivoirien ».

Djédjé Mady répondant à KKB

Le n°2 du Pdci Alphonse Djédjé Mady, qui s’est senti interpellé par les propos du leader de la jeunesse de son parti a d’abord rassuré les uns et les autres de ce qu’une grande rencontre prenant en compte toutes les instances du parti se fera avant la tenue de l’élection législative. Il s’agit de faire le bilan devant prendre en compte les 10 années de crise. Ensuite, en saluant la venue de ce séminaire, raison pour laquelle il s’est rendu à Daoukro la veille pour informer le président Bédié, le secrétaire général du Pdci a déclaré ne pas intervenir sur le thème du séminaire pour éviter d’influencer les débats. Cependant il a reconnu ceci : « vous avez effectivement l’âge d’être aux affaires. Et vos ambitions son légitimes. Si vous voulez être élus, faites en sorte qu’il n’y ait pas d’anathème entre vous et vos aînés ». En grand frère Djédjé Mady a invité ses cadets voulant être élus d’éviter les conflits de génération. Et surtout en faisant en sorte que ce qui est évident ne soit pas problématique. Car comme le dit un proverbe peul : « Pour qu’un enfant voit loin, il faut qu’il se mette sur l’épaule d’un vieillard ». Aussi pour Djédjé Mady toutes les générations sont complémentaires. Pour la simple raison que le jeune a besoin de la voix de l’aîné et l’aîné de celle de son cadet. Le journaliste Frédéric Grah Mel et le doyen Amon Tanoh ministre sous Houphouët sont intervenus pour parler de la politique du Père fondateur à l’adresse de la jeunesse.

B. Amon
Envoyé spécial