Le cynisme à outrance! C’est l’état d’âme affiché par les dirigeants du Front Populaire à la conférence de presse organisée hier, pour se prononcer sur l’arrestation de Lida Kouassi Moïse et sur les tueries de l’Ouest. A cette tribune, Miaka Oureto et Laurent Akoun n’ont pas rompu dans leur arrogance et morgue hautaine vis-à-vis des populations ivoiriennes que leur parti a martyrisées en appelant la guerre, qui est venue sans délai. A propos des 3000 morts de la longue crise postélectorale créée pour confisquer le pouvoir, leur réponse tombe avec la plus grande insouciance: «pourquoi demander au FPI de se repentir pour ce qu’il n’a pas fait». Chères victimes et celles qui sont dans l’au-delà, parce que «les morts ne sont pas morts», vous avez bien entendu! La refondation ne reconnait pas vous avoir tué ou torturé. Ce n’est pas elle qui a mis 800 milliards dans les armes pour massacrer les Ivoiriens. Ce n’est pas elle qui a créé les fosses communes découvertes après la chute de Gbagbo. Elle n’a pas, non plus, jeté des obus sur les habitants d’Abobo, dans le marché ou encore tué les femmes dans ce quartier populaire d’Abidjan qui a payé un lourd tribut à la crise militaire. Que les Ivoiriens se ravisent. Le Fpi ne connait nullement les Abéhi, Dogbo Blé et autres mercenaires angolais, libériens et miliciens ivoiriens qui ont assassiné leurs compatriotes, usé de l’article 125 pour brûler des personnes vives. Les corps découverts et exhumés pour être identifiés ne sont pas de leur fait. Ils sont innocents et saints et ne comprennent pas qu’on puisse les indexer de la sorte et plus grave, exiger d’eux qu’ils demandent pardon pour des crimes non commis. Hier, on a eu froid dans le dos devant les déclarations de Miaka Oureto et de Laurent Akoun. Depuis la fin de la crise, ces hommes et leurs laquais ne finissent pas de se moquer des Ivoiriens et de rire aux éclats face au drame qu’ils ont fait vivre à notre peuple. Assurément, on a franchi le comble du cynisme et de la vilenie. Les 3000 morts provoqués par leurs officines, l’exil des tortionnaires et la détention de leur chef, Laurent Gbagbo ne sont pas parvenus à humaniser des gens qui ont toute l’apparence de bêtes humaines. Sans remords et sans repentance, ils continuent de narguer les Ivoiriens et de rire de leurs crimes. On ne pouvait pas espérer mieux pour ces hommes sans c?ur voire sans morale. Le pouvoir doit prendre ses responsabilités.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga