Dans la petite sous-préfecture d’Aniassué (22 km au Sud d’Abengourou), le sergent Yapi Yapo Gustave dit «djoudjou» passait pour un homme sans problème. C’est pourquoi beaucoup ont été surpris en apprenant sa participation au meurtre du Colonel Adama Dosso. Ce militaire de la Garde républicaine est même une référence pour nombre de jeunes qui ont justement fait de lui, le président de leur union. Affublé de ce titre de président de l’Union des jeunes d’Aniassué, Yapi Yavo Gustave, comme son nom ne l’indique pas, est originaire du village par sa mère d’ethnie Agni (aujourd’hui décédée), son père étant d’ethnie Akyé. Son oncle Kouakou Adro y vit encore. Certaines sources pensent que lui et Lagaud Léo Jean-Noël, l’un des suspects de l’affaire ont fait connaissance à Abengourou avant d’enter dans l’armée. Le père de ce dernier ayant servi à l’hôpital général d’Abengourou devenu aujourd’hui le Centre hospitalier régional (CHR). Nos sources annoncent que Yapi Yapo était beaucoup actif sur le terrain à Abidjan, mais restait très discret sur ses activités lorsqu’il revenait à Aniassué. Pourtant, il était un des proches du tristement célèbre Général Dogbo Blé Brunot, alors tout-puissant chef de la garde républicaine dont il serait un des anges de la mort. On en était là lorsque l’enquête sur l’assassinat du Colonel fut lancée par le procureur militaire Ange Kessi Kouamé, Lagaud Léo Jean-Noël et Ferdinand Toh arrêtés. Se sentant en danger surtout que les noms des quatre quidams tueurs était diffusé et un mandat d’arrêt lancé contre eux, Yapi Yavo a entrepris de rentrer au village. Mais il n’y arrivera pas. Il aurait été accueilli par deux de ses lieutenants, les dénommés Camara Isidore et Kouakou dans le village de Bonahouin (à une dizaine de km d’Aniassué). Ce sont eux qui l’aideront à sortir du département d’Abengourou pour le Ghana voisin à moto, selon certaines hypothèses. D’autres sources avançant qu’il se serait enfui à bord de sa Mercedes. «Ces deux-là doivent savoir où il se cache. Nous laissons la justice faire son travail. Avec le vent de réconciliation, nous avons décidé de passer à autre chose», a indiqué un habitant d’Aniassué que nous avons joint. Aujourd’hui, tous les habitants d’Aniassué tombent des nues d’avoir partagé le quotidien avec un des pires tueurs de ces dix dernières années. Mais personne n’ose parler.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant