Des voix s’élèvent pour dénoncer la procédure judiciaire qui vise des personnes qui ont soutenu Laurent Gbagbo lors de sa tentative de confiscation du pouvoir. Comme s’ils n’avaient rien fait.
Au moins dix-huit chefs d’accusation : crimes de sang, participation à des bandes armées, atteinte à la sûreté de l'Etat, incitation à la haine, crimes économiques, vol en réunion, détournements de biens de l'Etat... Ce sont les faits reprochés à plusieurs partisans de Laurent Gbagbo qui l’ont soutenu dans sa tentative de confiscation du pouvoir. Il s’agit de son Premier ministre, Gilbert Aké N’Gbo et d’une bonne partie de son gouvernement illégal. Mais aussi d’hommes de media et des finances notamment l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao), Philippe Henri Dacoury-Tabley. Alors que la procédure judiciaire suit son cours, des voix dénoncent une « justice des vainqueurs contre les vaincus ». Une campagne de communication savamment menée par l’ex-camp au pouvoir tend à présenter les inculpés comme des victimes. Des gens qui n’ont rien fait et contre qui les nouveaux dirigeants s’acharnent. Pourtant, il y a seulement quatre mois et six jours que Laurent Gbagbo a été capturé. Cette histoire de la Côte d’Ivoire est si récente qu’il est malséant de laisser des gens la tronquer aussi facilement. Même les partisans d’Alassane Ouattara, emballés par l’euphorie de la reconstruction, sont en train de laisser le clan Gbagbo s’installer dans le fauteuil de victimes. Après tout ce qu’ils ont fait… il faut rappeler.
Affi N’Guessan
Le président du Front populaire ivoirien (Fpi) ne s’est pas retrouvé à Bouna pour rien. Il était l’un des activistes les plus en vue du système Gbagbo. Jusqu’au bout, il a refusé de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara. Le plus grave, c’est que ses discours ont entretenu un faux espoir chez des militants qui ont pu commettre des crimes en pensant que leur combat était juste. Par exemple, le dimanche 13 mars 2011, de retour du sommet de l’Ua à Addis-Abeba où il a représenté Laurent Gbagbo, Affi N’Guessan a affirmé lors d’une conférence de presse : « nous devons continuer à nous battre pour étouffer cette guérilla urbaine.... Rien n`est perdu. L`espoir est permis » (…) « Nous avons des amis à l`extérieur prêts à nous soutenir. De grandes nations africaines comprennent le sens de notre combat».
Gilbert-Marie Aké N’Gbo
Après un petit coup de pouce hautement politique, il est devenu le président de l’université de Cocody. Lorsque Laurent Gbagbo a voulu former son gouvernement illégal, il porte son choix sur lui. Ils sont nombreux ceux qui ont de la compassion pour le Pr d’université qui « n’a rien fait ». Mais la responsabilité de Gilbert-Marie Aké N’Gbo n’est-elle pas fortement engagée dans la mesure où il a cautionné, soutenu et visiblement encouragé, le hold-up électoral de Laurent Gbagbo ? Qu’est-ce qui l’a empêché de refuser ce poste ? Que risquait-il du moment où il était hors du pays ? Son refus aurait pu dissuader plus d’un et amener (peut-être) d’autres à décliner l’offre. Laurent Gbagbo aurait alors mieux compris la folie de son entreprise. Mais en acceptant ce poste de Premier ministre, Aké N’Gbo a conforté l’ex-chef d’Etat dans sa position en devenant une caution morale.
Alcide Djédjé
Même après la défaite de Laurent Gbagbo, il a continué à le défendre à la tribune des Nations Unies où il représentait la Côte d’Ivoire. Remplacé par le nouveau président, Alcide Djédjé devient le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Aké N’Gbo. Il essaie, de toute son énergie, de convaincre la communauté internationale de la victoire de son patron. Il multiplie les sorties spectaculaires. On se souvient que c’est lui qui a annoncé, le mercredi 19 janvier, la « récusation » de Raila Odinga, le médiateur de l’Union africaine dans la crise ivoirienne.
Généviève Bro Grébé
La haine de Bro Grébé pour l’étranger, le Blanc et tous ceux qui ne sont pas de son camp est avérée. On se souvient qu’elle a été sanctionnée par l’Union européenne pour incitation à la haine et à la violence.
Franck Anderson Kouassi
L’ex-président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca) s’est illustré par le mauvais usage qu’il a fait de l’outil de régulation qu’il dirigeait. Non seulement la Rti était aux ordres de Laurent Gbagbo, chose qu’il n’a pas dénoncée, mais Franck Anderson Kouassi empêchait des radios et télés internationales d’émettre.
Philippe Henri Dacoury-Tabley
L’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) a continué de permettre à Laurent Gbagbo d’avoir accès au compte de la Côte d’Ivoire malgré la décision des chefs d’Etat de l’Uemoa qui ne reconnaissaient plus sa signature. Chose grave, quand on sait que l’objectif d’Alassane Ouattara était d’étouffer économiquement son adversaire. Ce soutien a donc contribué à faire perdurer la crise. En sus, il est fort probable que les milliards mis à sa disposition par Philippe Henri Dacoury-Tabley aient permis à Laurent Gbagbo d’acheter des armes.
Jean-Jacques Béchio
Jean-Jacques Béchio aime parler. Et, il sait le faire. Cette fois, sa parole pourrait le condamner. Des propos lâchés sur le plateau de la Rti à l’émission ¨Raison d’Etat¨ donnent une idée claire de son engagement pour la confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo : « Ils (Alassane Ouattara et ses partisans, ndlr) veulent qu’on mélange tout. On va tout gnagami (mélanger en malinké, ndlr) et puis on va s’asseoir ». Il ne croyait pas si bien dire.
La liste n’est certes pas exhaustive. Hermann Aboa, Boni Claverie, Diabaté Beh, Christine Adjobi… ont été inculpés. Leur engagement aux côtés de Laurent Gbagbo est avéré. Ils l’ont tous soutenu, d’une manière ou d’une autre, dans cette crise qui a fait près de trois mille morts. Sans compter les disparus introuvables à ce jour. En attendant que la procédure judiciaire arrive à son terme, ceux qui crient au loup doivent se taire. Ou, s’ils doivent parler, ce doit être pour demander pardon aux victimes.
Bamba K. Inza
Au moins dix-huit chefs d’accusation : crimes de sang, participation à des bandes armées, atteinte à la sûreté de l'Etat, incitation à la haine, crimes économiques, vol en réunion, détournements de biens de l'Etat... Ce sont les faits reprochés à plusieurs partisans de Laurent Gbagbo qui l’ont soutenu dans sa tentative de confiscation du pouvoir. Il s’agit de son Premier ministre, Gilbert Aké N’Gbo et d’une bonne partie de son gouvernement illégal. Mais aussi d’hommes de media et des finances notamment l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao), Philippe Henri Dacoury-Tabley. Alors que la procédure judiciaire suit son cours, des voix dénoncent une « justice des vainqueurs contre les vaincus ». Une campagne de communication savamment menée par l’ex-camp au pouvoir tend à présenter les inculpés comme des victimes. Des gens qui n’ont rien fait et contre qui les nouveaux dirigeants s’acharnent. Pourtant, il y a seulement quatre mois et six jours que Laurent Gbagbo a été capturé. Cette histoire de la Côte d’Ivoire est si récente qu’il est malséant de laisser des gens la tronquer aussi facilement. Même les partisans d’Alassane Ouattara, emballés par l’euphorie de la reconstruction, sont en train de laisser le clan Gbagbo s’installer dans le fauteuil de victimes. Après tout ce qu’ils ont fait… il faut rappeler.
Affi N’Guessan
Le président du Front populaire ivoirien (Fpi) ne s’est pas retrouvé à Bouna pour rien. Il était l’un des activistes les plus en vue du système Gbagbo. Jusqu’au bout, il a refusé de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara. Le plus grave, c’est que ses discours ont entretenu un faux espoir chez des militants qui ont pu commettre des crimes en pensant que leur combat était juste. Par exemple, le dimanche 13 mars 2011, de retour du sommet de l’Ua à Addis-Abeba où il a représenté Laurent Gbagbo, Affi N’Guessan a affirmé lors d’une conférence de presse : « nous devons continuer à nous battre pour étouffer cette guérilla urbaine.... Rien n`est perdu. L`espoir est permis » (…) « Nous avons des amis à l`extérieur prêts à nous soutenir. De grandes nations africaines comprennent le sens de notre combat».
Gilbert-Marie Aké N’Gbo
Après un petit coup de pouce hautement politique, il est devenu le président de l’université de Cocody. Lorsque Laurent Gbagbo a voulu former son gouvernement illégal, il porte son choix sur lui. Ils sont nombreux ceux qui ont de la compassion pour le Pr d’université qui « n’a rien fait ». Mais la responsabilité de Gilbert-Marie Aké N’Gbo n’est-elle pas fortement engagée dans la mesure où il a cautionné, soutenu et visiblement encouragé, le hold-up électoral de Laurent Gbagbo ? Qu’est-ce qui l’a empêché de refuser ce poste ? Que risquait-il du moment où il était hors du pays ? Son refus aurait pu dissuader plus d’un et amener (peut-être) d’autres à décliner l’offre. Laurent Gbagbo aurait alors mieux compris la folie de son entreprise. Mais en acceptant ce poste de Premier ministre, Aké N’Gbo a conforté l’ex-chef d’Etat dans sa position en devenant une caution morale.
Alcide Djédjé
Même après la défaite de Laurent Gbagbo, il a continué à le défendre à la tribune des Nations Unies où il représentait la Côte d’Ivoire. Remplacé par le nouveau président, Alcide Djédjé devient le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Aké N’Gbo. Il essaie, de toute son énergie, de convaincre la communauté internationale de la victoire de son patron. Il multiplie les sorties spectaculaires. On se souvient que c’est lui qui a annoncé, le mercredi 19 janvier, la « récusation » de Raila Odinga, le médiateur de l’Union africaine dans la crise ivoirienne.
Généviève Bro Grébé
La haine de Bro Grébé pour l’étranger, le Blanc et tous ceux qui ne sont pas de son camp est avérée. On se souvient qu’elle a été sanctionnée par l’Union européenne pour incitation à la haine et à la violence.
Franck Anderson Kouassi
L’ex-président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca) s’est illustré par le mauvais usage qu’il a fait de l’outil de régulation qu’il dirigeait. Non seulement la Rti était aux ordres de Laurent Gbagbo, chose qu’il n’a pas dénoncée, mais Franck Anderson Kouassi empêchait des radios et télés internationales d’émettre.
Philippe Henri Dacoury-Tabley
L’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) a continué de permettre à Laurent Gbagbo d’avoir accès au compte de la Côte d’Ivoire malgré la décision des chefs d’Etat de l’Uemoa qui ne reconnaissaient plus sa signature. Chose grave, quand on sait que l’objectif d’Alassane Ouattara était d’étouffer économiquement son adversaire. Ce soutien a donc contribué à faire perdurer la crise. En sus, il est fort probable que les milliards mis à sa disposition par Philippe Henri Dacoury-Tabley aient permis à Laurent Gbagbo d’acheter des armes.
Jean-Jacques Béchio
Jean-Jacques Béchio aime parler. Et, il sait le faire. Cette fois, sa parole pourrait le condamner. Des propos lâchés sur le plateau de la Rti à l’émission ¨Raison d’Etat¨ donnent une idée claire de son engagement pour la confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo : « Ils (Alassane Ouattara et ses partisans, ndlr) veulent qu’on mélange tout. On va tout gnagami (mélanger en malinké, ndlr) et puis on va s’asseoir ». Il ne croyait pas si bien dire.
La liste n’est certes pas exhaustive. Hermann Aboa, Boni Claverie, Diabaté Beh, Christine Adjobi… ont été inculpés. Leur engagement aux côtés de Laurent Gbagbo est avéré. Ils l’ont tous soutenu, d’une manière ou d’une autre, dans cette crise qui a fait près de trois mille morts. Sans compter les disparus introuvables à ce jour. En attendant que la procédure judiciaire arrive à son terme, ceux qui crient au loup doivent se taire. Ou, s’ils doivent parler, ce doit être pour demander pardon aux victimes.
Bamba K. Inza