Trop de sécurité tue la sécurité. A force de se barricader pour avoir la quiétude, plusieurs cités d’Abidjan sont devenues une gêne pour les autres.
Murs de clôture gigantesque, portail de sécurité, dos d’âne, quelquefois, des blocs de béton disposés sur l’asphalte de sorte à ralentir les véhicules…à Cocody, les cités ressemblent à des forteresses. Les portails sont cadenassés à partir d’une certaine heure en dépit de tout ce que cela peut poser comme désagrément. Pour ceux qui connaissent les II-Plateaux, « la cité de la 7ème tranche », vers la Sonatt (Ndlr : Société nationale de transport terrestre), en est un malheureux exemple. Sa particularité est qu’elle est traversée par une voie de déserte. Les routes qui y mènent sont parsemées de dos d’âne. Une fois à l’intérieur, il faut affronter les blocs de béton savamment disposés sur la chaussée pour amener les conducteurs à aller très lentement. Ces mesures de sécurité n’étaient pas rassurantes pour les habitants de la cité. Récemment, ils ont eu l’idée d’installer deux énormes portails à l’entrée et à la sortie du quartier. A partir de minuit, les portes sont verrouillées, non sans désagréments. Les automobilistes et les piétons qui utilisent cette voie pour vite regagner leur destination, sont obligés de contourner plusieurs pâtés de maisons. Même quelques noctambules du quartier commencent à trouver ces mesures excessives. « Quand la nuit vous trouve dehors, vous avez du mal à regagner votre propre maison. Il faut appeler le vigile ou un proche pour venir vous ouvrir », explique C.C, un résident. Presque toute la zone des II-Plateaux connaît ce problème de portails de sécurité devenus des «portails anarchiques» sur les voies. Des « îlots » aux « Perles » en passant par « les Oscars ». Les dos d’âne, quant à elles, ne répondent plus à aucune norme. Toutes les voies secondaires en possèdent. Ils ne constituent pas seulement une entrave aux automobilistes qui y sacrifient leurs amortisseurs et leur temps. Mais c’est l’Agence de gestion des routes (Ageroute) qui en paye un prix fort. Car, plusieurs de ces obstacles deviennent par la suite des nids-de-poules. Cependant, ce ne sont pas les raisons qui manquent aux responsables de ces désagréments. Il suffit d’écouter Alex Gnamien, le président des résidents de la « cité de la 7ème tranche », qui prend en compte les quartiers de la Sonatt, le « glacier les oscars », Côte d’Ivoire télécom, « Bleutooth ». « Nous avons installé les dos d’âne pour protéger les populations, surtout les enfants à cause des véhicules qui roulent mal dans le quartier », explique-t-il. Il faut signaler que ces dos d’âne sont installés sans autorisation et quelquefois même contre l’avis des certains résidents. « Pour ce qui est des portails, cela est fait pour sécuriser le quartier. Notre zone est pleine de baraques et nous avons vécu assez de cas de vol et de braquage. Avec la situation du pays, il était donc nécessaire d’installer un portail », ajoute-t-il. Nonobstant, ils ont d’abord eu une rencontre avec Achille Assoukoi, le directeur environnement de la mairie de Cocody. Celui-ci leur a signifié que le portail était sur une voie secondaire et que cela n’était pas réglementaire (plusieurs portails sont d’ailleurs dans ce cas). Après moult échanges, la mairie a suggéré que, vu les raisons d’insécurité évoquées, le portail pouvait rester pour un temps très limité. Pour la même raison, des portails ont été arrachés, l’an dernier, dans le même secteur sur des voies de déserte. « On peut installer des portails de sécurité dans les cités où il n’y a que des voies privées. Cela est l’affaire des habitants. Mais sur les voies de déserte, il ne doit pas y en avoir», explique Achille Assoukoi, joint au téléphone.
Raphaël Tanoh
Murs de clôture gigantesque, portail de sécurité, dos d’âne, quelquefois, des blocs de béton disposés sur l’asphalte de sorte à ralentir les véhicules…à Cocody, les cités ressemblent à des forteresses. Les portails sont cadenassés à partir d’une certaine heure en dépit de tout ce que cela peut poser comme désagrément. Pour ceux qui connaissent les II-Plateaux, « la cité de la 7ème tranche », vers la Sonatt (Ndlr : Société nationale de transport terrestre), en est un malheureux exemple. Sa particularité est qu’elle est traversée par une voie de déserte. Les routes qui y mènent sont parsemées de dos d’âne. Une fois à l’intérieur, il faut affronter les blocs de béton savamment disposés sur la chaussée pour amener les conducteurs à aller très lentement. Ces mesures de sécurité n’étaient pas rassurantes pour les habitants de la cité. Récemment, ils ont eu l’idée d’installer deux énormes portails à l’entrée et à la sortie du quartier. A partir de minuit, les portes sont verrouillées, non sans désagréments. Les automobilistes et les piétons qui utilisent cette voie pour vite regagner leur destination, sont obligés de contourner plusieurs pâtés de maisons. Même quelques noctambules du quartier commencent à trouver ces mesures excessives. « Quand la nuit vous trouve dehors, vous avez du mal à regagner votre propre maison. Il faut appeler le vigile ou un proche pour venir vous ouvrir », explique C.C, un résident. Presque toute la zone des II-Plateaux connaît ce problème de portails de sécurité devenus des «portails anarchiques» sur les voies. Des « îlots » aux « Perles » en passant par « les Oscars ». Les dos d’âne, quant à elles, ne répondent plus à aucune norme. Toutes les voies secondaires en possèdent. Ils ne constituent pas seulement une entrave aux automobilistes qui y sacrifient leurs amortisseurs et leur temps. Mais c’est l’Agence de gestion des routes (Ageroute) qui en paye un prix fort. Car, plusieurs de ces obstacles deviennent par la suite des nids-de-poules. Cependant, ce ne sont pas les raisons qui manquent aux responsables de ces désagréments. Il suffit d’écouter Alex Gnamien, le président des résidents de la « cité de la 7ème tranche », qui prend en compte les quartiers de la Sonatt, le « glacier les oscars », Côte d’Ivoire télécom, « Bleutooth ». « Nous avons installé les dos d’âne pour protéger les populations, surtout les enfants à cause des véhicules qui roulent mal dans le quartier », explique-t-il. Il faut signaler que ces dos d’âne sont installés sans autorisation et quelquefois même contre l’avis des certains résidents. « Pour ce qui est des portails, cela est fait pour sécuriser le quartier. Notre zone est pleine de baraques et nous avons vécu assez de cas de vol et de braquage. Avec la situation du pays, il était donc nécessaire d’installer un portail », ajoute-t-il. Nonobstant, ils ont d’abord eu une rencontre avec Achille Assoukoi, le directeur environnement de la mairie de Cocody. Celui-ci leur a signifié que le portail était sur une voie secondaire et que cela n’était pas réglementaire (plusieurs portails sont d’ailleurs dans ce cas). Après moult échanges, la mairie a suggéré que, vu les raisons d’insécurité évoquées, le portail pouvait rester pour un temps très limité. Pour la même raison, des portails ont été arrachés, l’an dernier, dans le même secteur sur des voies de déserte. « On peut installer des portails de sécurité dans les cités où il n’y a que des voies privées. Cela est l’affaire des habitants. Mais sur les voies de déserte, il ne doit pas y en avoir», explique Achille Assoukoi, joint au téléphone.
Raphaël Tanoh
