« Le statut de l’ancien président Laurent Gbagbo lui donne droit à une procédure assez spéciale de par son statut d’ancien chef de l’État de Côte d’Ivoire, il est de facto membre du Conseil constitutionnel selon nos textes de loi et nous oblige à agir autrement. Nous sommes en train d’organiser nos services afin d’adresser une requête au Conseil pour qu’il autorise des poursuites contre Laurent Gbagbo. C’est pourquoi celui-ci n’a pas été inculpé. La justice et le droit sont au cœur de nos actions. Une fois l’autorisation obtenue, la procédure suivra son cours normal. Il faut retenir que les procédures ouvertes récemment comportent trois volets. Il y a les « infractions sur les biens », les « infractions relatives à la sûreté de l’Etat » et les « crimes de sang ». Nous avons achevé les deux premiers volets au cours desquels plus de 100 personnes ont été entendues, dont 22 inculpées, c’est-à-dire mis en examen. Et des mandats d’arrêt ont été lancés contre des suspects en fuite. Sont concernés, Charles Blé Goudé, Ahoua Don Mello, Philippe Attey et Raymond Koudou Kessié, l’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire en Israël. Nous avons ouvert plusieurs informations judiciaires et les juges d’instruction de deux cabinets que nous avons saisis sont à la tâche. L’enquête se poursuit en ce qui concerne le volet « crimes de sang », a expliqué un substitut du procureur de la République lors de la cérémonie d’ouverture de la Maca. Contrairement au vœu de ses militants, les choses pourraient bientôt se compliquer pour Laurent Gbagbo. Avec l’arrivée de Francis Wodié à la tête du Conseil constitutionnel cela pourrait ouvrir la voie à l’aggravation des ennuis de l’ancien chef de l’Etat. De source proche des autorités judiciaires ivoiriennes, l’inculpation de Laurent Gbagbo est plus qu’imminente. Car, le verrou juridique qui ‘’sauvait’’ jusque-là le chef de file de la ‘’Refondation’’ pourrait bientôt sauter avec la levée de son immunité. C’est que, avec son statut d’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo est membre statutaire du Conseil constitutionnel. Une posture qui rendait difficile la procédure judiciaire ouverte contre lui depuis sa capture le 11 avril dernier. « Le Conseil constitutionnel se compose: d’un président, les anciens présidents de la République, sauf renonciation expresse de leur part, de six conseillers dont trois désignés par le président de la République et trois par le président de l’Assemblée nationale (…) », pose la constitution ivoirienne, en son article 89. La seule possibilité qui s’offre dès lors aux autorités ivoiriennes, pour conduire à terme les poursuites judiciaires contre M. Gbagbo, était la levée de son immunité.. Avec le remplacement de Paul Yao-N’Dré, c’est un boulevard qui s’ouvre donc pour percer le parapluie de Gbagbo qui pourrait être plus facilement inculpé par le juge d’instruction du 3éme cabinet Koné Mamadou qui aurait toute la latitude pour gérer le dossier. Très rapidement, les membres du Conseil constitutionnel organiseront une audience solennelle dans les jours à venir pour statuer sur le cas de l’ancien chef d’Etat. C’est à la suite de ce procès de la cour constitutionnelle que le juge d’instruction va inculper Laurent Gbagbo. De Korhogo où il est, en ce moment, placé en résidence surveillée, M. Gbagbo pourrait alors être transféré à la Maca.
Les premiers détenus
Construite en 1970 et ouverte en mai 1980, la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) est la plus grande prison de la Côte d’Ivoire. Elle est restée longtemps sans pensionnaires. Détruite aux toutes premières heures de la crise post-électorale, elle a libéré tous ses locataires. Un imposant bâtiment dont la réhabilitation a commencé le 27 juin pour prendre fin le 28 juillet dernier, a reçu ses premiers pensionnaires, hier, en présence de toutes les autorités judiciaires. Les prisonniers sont tous logés au bâtiment C. Il s’agit de Kipré Yagba, Touali Noël, Abou Kouassi, le colonel Ohourou Mody, Loguey, Camara Fodé, Grey Edouard, Aby Jean, Toli Ogou, Toh Fernand, Bamba Lamine, Sako Ladji, Lagau Loé Jean et du journaliste Aboua Hermann. Il faut souligner que la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca), selon les statistiques de la direction du pénitencier, comptait avant la crise post-électorale 5600 prisonniers tous sexes confondus pour 1500 places. Un chiffre qui donne des sueurs froides. La Maca comptait 98 femmes placées sous mandats de dépôt, et 47 mineurs sous ordonnance de garde provisoire (ogp).
Pourquoi la prison ?
Interrogé sur le rôle de la prison, un substitut du procureur de la République qui a gardé l’anonymat explique que le but des prisons varie selon les époques et surtout les sociétés. Selon lui, la plupart du temps, il s’agit de protéger la société des éléments dangereux ; de décourager les citoyens de commettre à nouveau des actes interdits par la loi, de rééduquer le détenu de manière à le réinsérer, de soulager les victimes. Toujours selon notre source, on attribue globalement trois principes à la prison. Il s’agit de la correction, de l’amendement et du remplacement social.
Bahi K.
Les premiers détenus
Construite en 1970 et ouverte en mai 1980, la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) est la plus grande prison de la Côte d’Ivoire. Elle est restée longtemps sans pensionnaires. Détruite aux toutes premières heures de la crise post-électorale, elle a libéré tous ses locataires. Un imposant bâtiment dont la réhabilitation a commencé le 27 juin pour prendre fin le 28 juillet dernier, a reçu ses premiers pensionnaires, hier, en présence de toutes les autorités judiciaires. Les prisonniers sont tous logés au bâtiment C. Il s’agit de Kipré Yagba, Touali Noël, Abou Kouassi, le colonel Ohourou Mody, Loguey, Camara Fodé, Grey Edouard, Aby Jean, Toli Ogou, Toh Fernand, Bamba Lamine, Sako Ladji, Lagau Loé Jean et du journaliste Aboua Hermann. Il faut souligner que la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca), selon les statistiques de la direction du pénitencier, comptait avant la crise post-électorale 5600 prisonniers tous sexes confondus pour 1500 places. Un chiffre qui donne des sueurs froides. La Maca comptait 98 femmes placées sous mandats de dépôt, et 47 mineurs sous ordonnance de garde provisoire (ogp).
Pourquoi la prison ?
Interrogé sur le rôle de la prison, un substitut du procureur de la République qui a gardé l’anonymat explique que le but des prisons varie selon les époques et surtout les sociétés. Selon lui, la plupart du temps, il s’agit de protéger la société des éléments dangereux ; de décourager les citoyens de commettre à nouveau des actes interdits par la loi, de rééduquer le détenu de manière à le réinsérer, de soulager les victimes. Toujours selon notre source, on attribue globalement trois principes à la prison. Il s’agit de la correction, de l’amendement et du remplacement social.
Bahi K.