Le secrétaire général par intérim du Rassemblement des républicains (Rdr), Amadou Soumahoro, a certainement eu le nez creux en envoyant des cadres du parti à la rencontre des militants. Car, visiblement, la base continue d’en avoir encore gros sur le cœur contre la direction du parti.
La joie risque de ne pas être au rendez-vous, partout. Et pour cause, certaines délégations du Rassemblement des républicains (Rdr), envoyées vers les militants pour les remercier pour la part prise dans l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, pourraient avoir à s’expliquer longuement. C’est que, la colère qui avait gagné bon nombre de militants, relativement aux nominations opérées par le chef de l’Etat, est loin de s’estomper. Selon toute vraisemblance, la promotion des cadres du parti, telle que réalisée jusque-là, ne satisfait toujours pas les militants. « Nous continuons d’être marginalisés dans les nominations. A notre grande surprise, ce sont les militants de dernière heure qui continuent de récolter les lauriers de la lutte que nous avons engagée depuis 1994 », fustigent plusieurs responsables de base à Abidjan et à l’intérieur du pays que nous avons joints. De l’avis de ces leaders locaux du Rdr, il serait plus judicieux que la direction du parti établisse et rende publics, les critères qui permettraient de promouvoir tel ou tel ‘’républicain’’. « Il est vrai que tout le monde ne peut pas être ministre, surtout que le gouvernement a déjà été formé. Mais, pour les autres postes de responsabilité dans l’administration, il faut faire en sorte que ceux qui ont donné leur poitrine pour Alassane Ouattara ne sortent pas totalement perdants de la lutte. Aux postes où on nomme des gens actuellement, il y a de nombreux militants de premières heures qui ont les compétences et les capacités intellectuelles et qui peuvent valablement servir le pays si on leur faisait confiance », argumente un cadre du Rdr de Treichville, sous le couvert de l’anonymat. En plus de partager entièrement ces récriminations, K.L., responsable de base du Rdr dans la région des Savanes, pense que la direction du parti devrait également prendre la question des législatives à bras-le-corps pour éviter de provoquer, là encore, d’autres frustrations inutiles. Au-delà des velléités de candidatures des jeunes, des femmes ou des anciens, notre interlocuteur a tenu à s’appesantir sur le cas des candidats déclarés du parti aux législatives de 2000. « En 2000, plusieurs cadres du parti étaient fin prêts pour se lancer dans la course aux législatives quand, ils ont été freinés dans leur ardeur par le rejet de la candidature du président du parti, Alassane Ouattara. Les bulletins de vote étaient prêts, ils avaient déjà engagé les dépenses pour la campagne et, en fin de compte, tout est tombé à l’eau », raconte K.L. La solution que propose ce cadre ‘’républicain’’, c’est une dérogation pour ces ‘’sacrifiés’’ de 2000. Faute de quoi, avertit-il, « il ne faut pas s’étonner de voir les candidatures indépendantes proliférer à l’approche des législatives. Or, cette situation pourrait causer des préjudices au parti ».
Marc Dossa
La joie risque de ne pas être au rendez-vous, partout. Et pour cause, certaines délégations du Rassemblement des républicains (Rdr), envoyées vers les militants pour les remercier pour la part prise dans l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, pourraient avoir à s’expliquer longuement. C’est que, la colère qui avait gagné bon nombre de militants, relativement aux nominations opérées par le chef de l’Etat, est loin de s’estomper. Selon toute vraisemblance, la promotion des cadres du parti, telle que réalisée jusque-là, ne satisfait toujours pas les militants. « Nous continuons d’être marginalisés dans les nominations. A notre grande surprise, ce sont les militants de dernière heure qui continuent de récolter les lauriers de la lutte que nous avons engagée depuis 1994 », fustigent plusieurs responsables de base à Abidjan et à l’intérieur du pays que nous avons joints. De l’avis de ces leaders locaux du Rdr, il serait plus judicieux que la direction du parti établisse et rende publics, les critères qui permettraient de promouvoir tel ou tel ‘’républicain’’. « Il est vrai que tout le monde ne peut pas être ministre, surtout que le gouvernement a déjà été formé. Mais, pour les autres postes de responsabilité dans l’administration, il faut faire en sorte que ceux qui ont donné leur poitrine pour Alassane Ouattara ne sortent pas totalement perdants de la lutte. Aux postes où on nomme des gens actuellement, il y a de nombreux militants de premières heures qui ont les compétences et les capacités intellectuelles et qui peuvent valablement servir le pays si on leur faisait confiance », argumente un cadre du Rdr de Treichville, sous le couvert de l’anonymat. En plus de partager entièrement ces récriminations, K.L., responsable de base du Rdr dans la région des Savanes, pense que la direction du parti devrait également prendre la question des législatives à bras-le-corps pour éviter de provoquer, là encore, d’autres frustrations inutiles. Au-delà des velléités de candidatures des jeunes, des femmes ou des anciens, notre interlocuteur a tenu à s’appesantir sur le cas des candidats déclarés du parti aux législatives de 2000. « En 2000, plusieurs cadres du parti étaient fin prêts pour se lancer dans la course aux législatives quand, ils ont été freinés dans leur ardeur par le rejet de la candidature du président du parti, Alassane Ouattara. Les bulletins de vote étaient prêts, ils avaient déjà engagé les dépenses pour la campagne et, en fin de compte, tout est tombé à l’eau », raconte K.L. La solution que propose ce cadre ‘’républicain’’, c’est une dérogation pour ces ‘’sacrifiés’’ de 2000. Faute de quoi, avertit-il, « il ne faut pas s’étonner de voir les candidatures indépendantes proliférer à l’approche des législatives. Or, cette situation pourrait causer des préjudices au parti ».
Marc Dossa