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Editorial Publié le lundi 22 août 2011 | L’expression

L’Editorial : Pour un vrai match à la FIF

Sport roi, le football est au cœur de toutes les passions en Côte d’Ivoire. Il n’y a que la religion et, hélas, la politique capables de lui disputer la première place dans le cœur des populations. Ce qui touche le monde du ballon rond touche le pays. L’élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football va naturellement au-delà d’une affaire banale entre les amoureux du ballon et les habitués des stades. Le fauteuil intéresse beaucoup de monde.

Et pour s’y installer les électeurs ne sont pas uniquement les délégués des clubs de première, deuxième et troisième divisions. Quand il a lorgné la place occupée par le sortant Jacques Anouma, Dieng Ousséynou a fait le déplacement à Daoukro. La visite au président du Pdcvi et président de la Conférence des présidents du Rhdp, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et paix n’était pas fortuit. Henri Konan Bédié est un poids lourd de la politique nationale. Pour l’emporter à la Fif, les soutiens politiques ne sont pas négligeables. Avec le changement survenu à la tête du pays, s’afficher aux cotés du principal partenaire du président de la République est un avantage non négligeable.

L’attaque du challenger sur ce terrain a été rapidement comprise par le, détenteur de la couronne. Quelques jours après, Dieng, c’était au tour de Anouma d’effectuer le voyage dans le village natal de l’ancien président de la République. Les arguments se sont-ils neutralisés ? Bédié ne pouvait-il pas jouer dans un camp contre l’autre ? Des grands arrangements ont-ils été opérés ? Toujours est-il que, à la surprise générale, les deux grands rivaux annonçaient, quelques temps après leurs visites à Daoukro, l’un après l’autre, le retrait de leur candidature à la présidence de la Fédération. Un séisme dans le milieu.

Jacques Anouma se retire ? Nombreux sont les Ivoiriens et les observateurs étrangers à ne pas y croire. Tant l’homme semblait tenir le gouvernail et avoir l’adhésion des dirigeants des clubs. Et pourtant, le retrait de celui qui a offert la première qualification au Mondial, la plus prestigieuse des compétitions de la planète à l’équipe nationale (Allemagne 2006), suivie par une deuxième, Afrique du Sud en 2010, n’était pas un rêve. Anouma sort du jeu. Tout comme son challenger Dieng. Par un tour de magie, dont seule la politique maitrise les contours, les deux rivaux s’éclipsent pour laisser le fauteuil…

Au fond, Anouma comme Dieng, personne n’a abandonné le morceau de gaité de cœur. « Comme le football est trop sérieux pour le laisser aux seuls spécialistes et dirigeants de ce milieu », des forces occultes sont entrées en lice. Pression amicale par ci. Chantage par là.

Promesses de tous ordres quand ce fut nécessaire…Tout y est passé. Le 10 septembre, le nouveau patron du sport roi ivoirien devra être connu. Ils sont trois à briguer le fauteuil : Anzouan Kakou un homme du sérail, Sidy Diallo lui aussi de l’équipe sortante et le président de la conférence des présidents de clubs, Salif Bictogo. Les jeux sont-ils faits ? Il faut espérer que « les grands électeurs » des « très loin de la vie du football » ne soient ceux qui imposent un homme à la tête de la Fédération. Au football, à l’instar de la politique, les élections doivent être libres et transparentes. Ce qui doit compter c’est le projet et les ambitions des candidats. Que faire pour doter le pays de clubs solides ? Que proposent les postulants en matière de mobilisation des investissements pour construire les infrastructures dans le pays ? Y a-t-il un avenir pour le sport roi en demeurant dans le statut d’amateur ?

Comment obtenir le retour des spectateurs dans les stades ? Des questions sur lesquelles se joueront l’avenir et la bonne santé du football national. C’est là que devrait se faire la différence entre les candidats. Les sportifs, tous les sportifs doivent refuser l’Opa de certaines mains obscures dans leur domaine. C’est un vrai danger que le pays court si la politique devrait s’emparer de tous les espaces d’expression des libertés. Le sport en est un. Le danger serait d’autant plus mortel que les conquistadors des temps nouveaux arrivent avec des méthodes aux antipodes de la démocratie et du libre choix des responsables. Le 10 septembre, le cuir doit rouler pour chacun. Le jeu doit être libre et les règles non biaisées. Il faut au pays, ce jour-là, un match propre dont le résultat s’impose par sa clarté à tous et à chacun. A ce prix, le sport roi aura à sa tête un patron légitime, légal et accepté de tous. La Commission des recours de la Fif, qui a décidé d’ouvrir le champ de la campagne à tous les trois candidats déclarés, a donné une bonne leçon. Sa décision permet d’espérer que c’est le meilleur qui l’emportera. Ce sera un bon pas pour la démocratie dans tous les domaines en Côte d’ivoire. Vivement le 10 septembre 2011.

D. Al Seni
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