Faits marquants : La vie, une école

C’est le Vieux Caïman de Yamoussoukro qui aimait à le dire pour instruire ses jeunes collaborateurs : la vie est une école qui ne délivre pas de diplôme. En effet, il n’y a pas plus instructif que la vie. Quand on a vu, vécu et fait, les enseignements qu’on tire de tout cela font plus que les grandes écoles. La vie forme à tout. Heureux celui qui a vécu longtemps, il aura beaucoup appris. Dans les sociétés anciennes sans écriture, ce n’est pas pour rien que la gérontocratie était de mise. Plus les cheveux ont blanchi sous le soleil, plus l’on en sait plus que les autres. Un autre sage disait, partant de cette expérience, que qu’and un vieillard disparaît, c’est une bibliothèque bien fournie qui disparaît. Même après les diplômes universitaires les plus recherchés, la connaissance se complète toujours par la pratique. Une théorie qui ne trouve pas d’application sur le terrain, n’est qu’utopie. On a bien vu les refondateurs. Pendant leurs années d’opposition, ils avaient des solutions théoriques à tout. Ils étaient de vrais incollables. Ils dominaient tous les sujets. Mais, à la pratique, le bon peuple s’est rendu compte que les profs avaient confondu connaissances livresques et réalités de la vie. L’expérience vécue avec eux, a édifié le peuple. Heureusement que le bon peuple de Côte d’Ivoire a suffisamment vécu pour mesurer la vanité des socialistes à l’ivoirienne. Après ces dix années de souffrances, vouloir refaire le monde avec les mêmes théories est tout simplement machiavélique. La vie, cette grande école, a appris au bon peuple de Côte d’Ivoire que les beaux parleurs ne sont pas toujours les bons faiseurs. Jamais, ce peuple n’avait imaginé que l’opposant historique au pouvoir, il vivrait des moments d’enfer. Et l’enfer, il l’a vraiment connu. La faim, la maladie, la mort sous toutes ses formes, le chômage chronique etc. Tout ce que le roi des ténèbres pouvait faire vivre à des êtres humains, il l’a vécu. Dure a été la vie sous le Christ de Mama. Longue a été le calvaire. Avec l’avènement du nouveau président de la République, le bon peuple de Côte d’Ivoire veut vivre longtemps pour goûter aux délices d’une vie meilleure. En réalité, s’ils avaient retenu de la vie, les partisans du président déchu auraient changé de langage. C’est vrai que la honte ne tue pas, mais tout de même ! Peut-on comparer, par exemple, les rues d’Abidjan d’aujourd’hui à ce qu’elles étaient, hier, sous le plus grand des Africains ? La lagune Ebrié d’aujourd’hui dégage-t-elle les mêmes puanteurs qu’au temps du plus grand trafiquant d’armes que notre carré ait connu ? La vie est une école dont les enseignements sont incontestables