Sauf revirement, le Front populaire ivoirien (Fpi) ne participera pas aux prochaines législatives. Et pour cause !
C’est un vrai dialogue de sourds. Tout en continuant de conditionner sa participation au reste du processus électoral, le Front populaire ivoirien (Cei) nie avoir reçu une quelconque correspondance de la Commission électorale indépendante (Cei) l’invitant à désigner ses représentants au sein de l’organe électoral. C’est que, pour reprendre ses activités, la Cei, par courrier adressé à la mi-juin, aurait demandé à chaque groupement politique ou institution de la République de savoir s’il renouvelait ses mandants ou pas, eu égard au chamboulement intervenu sur la scène politique ivoirienne. C’est suite à cette correspondance que des institutions comme la présidence de la République ou le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur ont choisi de mandater pour les représenter, Jean-Baptiste Gomis, pour le premier cité et Bamba Cheick Daniel et Félicien Amani pour le second cité. Sur la base de la même correspondance, des partis comme le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) ont également procédé au remplacement de leurs représentants au sein de la Cei. Mais, selon Augustin Guéhoun, secrétaire national à la communication du parti à la rose, ce document n’est jamais arrivé sur la table du Fpi. Du coup, les deux cadres qui représentaient jusque-là le parti n’ont plus la caution de la direction intérimaire du Fpi. « On a l’impression que les gens veulent tout faire sans nous », a-t-il réagi, hier avant de brandir la menace d’un boycotter les activités de la Cei. Plus qu’un bluff lié à l’existence ou non d’une correspondance, c’est que le parti fondé par Laurent Gbagbo, même dans l’état comateux dans lequel il semble se trouver, continue de faire du partage égal des sièges de commissaires centraux de la Cei, un préalable à toute participation aux travaux de l’institution en charge du processus électoral. « Dès lors que la guerre est terminée, le Mpci (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire, ndlr) et le Mpigo (Mouvement populaire ivoirien du grand-Ouest, ndlr) n’existent plus de fait. Pourquoi alors continuer à leur concéder des sièges », critique M. Guéhoun avant de ressasser une vieille récrimination : « les gens nous tournent en bourrique ». A l’évidence, si cette menace est mise à exécution, il n’est pas à écarter que le Fpi n’aligne aucun candidat aux élections législatives attendues avant la fin de l’année. Ce qui ne serait pas une première puisque, pour la formation du gouvernement du 1er juin dernier, c’est presque ce même dialogue de sourds qui avait amené l’ancien parti au pouvoir à opter pour la politique de la chaise vide. La seule différence ici, c’est que le risque est plus grand d’opter pour ce schéma. Prendre le risque de ne pas participer aux législatives à venir et, certainement aux autres élections locales, pourrait totalement réduire au silence, le parti à la rose. Mais, le risque pourrait bien aller au-delà du silence. Une crise plus profonde n’est pas à écarter dans ce cas-là. Tous les dignitaires ‘’frontistes’’ encore dehors accepteront-ils d’être ainsi réduits au silence. Ceux qui sont tentés par des aventures solitaires pourraient mettre à mal, ce qui reste de l’appareil politique de Laurent Gbagbo.
Marc Dossa
C’est un vrai dialogue de sourds. Tout en continuant de conditionner sa participation au reste du processus électoral, le Front populaire ivoirien (Cei) nie avoir reçu une quelconque correspondance de la Commission électorale indépendante (Cei) l’invitant à désigner ses représentants au sein de l’organe électoral. C’est que, pour reprendre ses activités, la Cei, par courrier adressé à la mi-juin, aurait demandé à chaque groupement politique ou institution de la République de savoir s’il renouvelait ses mandants ou pas, eu égard au chamboulement intervenu sur la scène politique ivoirienne. C’est suite à cette correspondance que des institutions comme la présidence de la République ou le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur ont choisi de mandater pour les représenter, Jean-Baptiste Gomis, pour le premier cité et Bamba Cheick Daniel et Félicien Amani pour le second cité. Sur la base de la même correspondance, des partis comme le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) ont également procédé au remplacement de leurs représentants au sein de la Cei. Mais, selon Augustin Guéhoun, secrétaire national à la communication du parti à la rose, ce document n’est jamais arrivé sur la table du Fpi. Du coup, les deux cadres qui représentaient jusque-là le parti n’ont plus la caution de la direction intérimaire du Fpi. « On a l’impression que les gens veulent tout faire sans nous », a-t-il réagi, hier avant de brandir la menace d’un boycotter les activités de la Cei. Plus qu’un bluff lié à l’existence ou non d’une correspondance, c’est que le parti fondé par Laurent Gbagbo, même dans l’état comateux dans lequel il semble se trouver, continue de faire du partage égal des sièges de commissaires centraux de la Cei, un préalable à toute participation aux travaux de l’institution en charge du processus électoral. « Dès lors que la guerre est terminée, le Mpci (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire, ndlr) et le Mpigo (Mouvement populaire ivoirien du grand-Ouest, ndlr) n’existent plus de fait. Pourquoi alors continuer à leur concéder des sièges », critique M. Guéhoun avant de ressasser une vieille récrimination : « les gens nous tournent en bourrique ». A l’évidence, si cette menace est mise à exécution, il n’est pas à écarter que le Fpi n’aligne aucun candidat aux élections législatives attendues avant la fin de l’année. Ce qui ne serait pas une première puisque, pour la formation du gouvernement du 1er juin dernier, c’est presque ce même dialogue de sourds qui avait amené l’ancien parti au pouvoir à opter pour la politique de la chaise vide. La seule différence ici, c’est que le risque est plus grand d’opter pour ce schéma. Prendre le risque de ne pas participer aux législatives à venir et, certainement aux autres élections locales, pourrait totalement réduire au silence, le parti à la rose. Mais, le risque pourrait bien aller au-delà du silence. Une crise plus profonde n’est pas à écarter dans ce cas-là. Tous les dignitaires ‘’frontistes’’ encore dehors accepteront-ils d’être ainsi réduits au silence. Ceux qui sont tentés par des aventures solitaires pourraient mettre à mal, ce qui reste de l’appareil politique de Laurent Gbagbo.
Marc Dossa