En marge de ses tournées et meetings dans le cadre de la campagne pour la réconciliation Yopougon, nous avons rencontré le maire Doukouré Moustapha. Dans cet entretien, il nous parle du processus de réconciliation nationale et des élections à venir. Interview.
Le Patriote : M le président, depuis un certain temps, vous avez entamé des tournées et meetings dans la circonscription de Yopougon. A quoi répond ces tournées et meetings ?
Doukouré Moustapha : Cela vient du fait que Yopougon a une certaine particularité. Car, d’aucuns disent que Yopougon est une mini CEDEAO. Yopougon a été la dernière commune à être libérée au cours de la crise postélectorale que nous avons vécue. Jusqu’à présent, beaucoup de gens ne sont pas encore rentrés. Il fallait d’abord rassurer les uns et les autres et faire la réconciliation autrement. Car la réconciliation ne peut pas se faire en circuit fermé. Ce sont ceux qui se sont opposés qui doivent se réconcilier. Donc, au cours des cérémonies de réconciliation, on doit voir, en principe, d’un côté le RHDP et les militants LMP de l’autre. Ce ne sont pas les fêtes folkloriques qu’on a l’habitude de voir depuis un certain temps. C’est pourquoi nous avons décidé de faire en sorte que les militants du RHDP approchent ceux qui sont de l’autre côté pour faire la paix. Au cours d’une des cérémonies, j’ai dit qu’il ne faut pas inviter les gens de LMP comme si on les invitait à une soirée. Il faut qu’ils participent à l’organisation des cérémonies. Il faut qu’ils se sentent concernés pour que cela ait un véritable sens. Les gens ont encore peur, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui ont été exécutées. Beaucoup de personnes ne sont pas encore revenues à Yopougon. Mais il faut qu’elles reviennent. Car il y a désormais une ouverture. Ce n’est pas avec des arrière-pensées que le président de la République, Alassane Ouattara prône la réconciliation. Parce qu’il sait plus que quiconque que pour reconstruire ce pays, il faut nécessaire se réconcilier. Il faut faire passer ce message aux populations. Leur demander de pardonner. Nous-mêmes, nous avons été victime de cette crise avec les casses de nos pharmacies. Donc lorsque nous, qui avons été victime, demandons aux uns et aux autres de pardonner, le message passe plus facilement. Mais lorsque vous n’avez pas été victime, il est difficile d’expliquer aux gens la nécessité de pardonner et le fait que nous sommes condamnés à nous réconcilier.
LP : Certes le travail n’est pas encore terminé sur le terrain. Mais pensez-vous qu’à mi-parcours votre message a été entendu ?
DM : Je n’aimerais pas tomber dans l’autosatisfaction, car la réconciliation ne peut pas se faire en 15 jours. Au Rwanda, plus de 20 ans après le génocide, le processus de réconciliation continue. J’espère que nous n’allons pas passer plus de 20 ans à nous réconcilier. Mais je dis déjà qu’il y a un frémissement, une volonté de se retrouver ensemble. C’est ce qu’il faut retenir. Les gens ont longtemps vécu ensemble dans ce gros village qu’on appelle Yopougon. Cela a créé des liens forts en dehors des partis politiques et des considérations religieuses. Tant que les gens acceptent de se parler, c’est déjà un bon signe. Dans les quartiers, les habitants ont décidé de créer des cellules de réconciliation en dehors des responsables politiques. Je crois que c’est aussi un bon signe. Cependant, il ne faut pas croire que nous avons atteint la vitesse de croisière dans le processus de réconciliation. Mais tout ce que nous voyons déjà est encourageant. Nous essayons de leur expliquer que même dans les livres saints le pardon fait partie des grands principes. Dans ce mois de carême, qui est un mois de partage, je demande aux gens de profiter de ce moment pour, comme on le dit, « refroidir leur cœur » et se rapprocher des autres.
LP : Est-ce que derrière ces tournées et ses meetings, il n’y a pas des visées électoralistes, comme le pensent certaines personnes ?
DM : il faut d’abord dire que je ne suis pas sortir pour le plaisir de faire une campagne. Il ne faut pas faire d’amalgame. Nous sommes en plein processus de réconciliation. Seulement, parfois à l’appel des populations, vous êtes obligé de leur donner une lueur d’espoir. Sinon votre message de réconciliation ne peut pas passer. Les élections législatives sont prévues pour décembre. On n’a tout le temps pour faire campagne. Mais actuellement, nous sommes dans une campagne de réconciliation voulue par le président de la République. Nous sommes dans la campagne du chef de l’Etat. Il faut que les gens le comprennent. Au moment voulu, on parlera des autres problèmes. Mais s’il n’y a pas de réconciliation, ce sera difficile. Il faut donc que tous ceux qui sont sortir du pays rentrent pour participer à la reconstruction du pays. Le président Ouattara l’a si bien compris qu’il met la réconciliation avant la reconstruction. Sans la réconciliation, il n’y a pas de développement. Or, nous avons besoin de développement si nous voulons faire reculer la pauvreté. Surtout dans la commune de Yopougon qui a énormément souffert de la crise postélectorale pour n’avoir été libérée que le 5 mai. Mais les gens, malgré tout, se souviennent du bon vieux temps. On ne peut pas leur en vouloir de réclamer leur ancien maire.
LP : Au plan national, il y a une commission qui a été mise en place par le chef de l’Etat pour réconcilier les Ivoiriens. Comment jugez-vous les premiers pas de cette commission ?
DM : Je pense que cela a été une bonne chose de créer cette commission à l’image de ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Je pense que le Premier ministre Charles Konan Banny pourra faire œuvre utile dans ce sens. Sa responsabilité de réconcilier les Ivoiriens est très lourde. Car, il ne sera pas facile de réconcilier des personnes qui, depuis le président Houphouët-Boigny et Bédié, ont vécu sans problème et qui par cette fracture sont tombés dans des atrocités sans nom. Il faut donner le temps au Premier ministre Banny pour accomplir sa mission. Même si les gens sont un peu impatients. Dans les actes qu’il pose, je conseille au Premier ministre Banny de ne pas confondre vitesse et précipitation. C’est ce que d’ailleurs il est en train de faire. Et je crois qu’il a parfaitement raison. Qu’on lui donne le temps de s’organiser et de faire en sort que tout le monde participe. Car la réconciliation est l’affaire de tous.
LP : Parlant des élections à venir, au sein du RHDP. En ce moment, des voix au niveau des jeunes, notamment dans votre parti, se lèvent pour réclamer plus de candidats jeunes pour ces élections. Vous, en tant que doyen, ne craignez-vous pas de voir surgir un conflit d’intérêts entre les générations ?
DM : Non ! Il faut que jeunesse se fasse. C’est normal que les jeunes essayent quelque chose. Il faut dire qu’au PDCI-RDA, ce n’est pas la première fois. Au temps d’Houphouët-Boigny, il y a eu le comité exécutif où le président avait donné le parti aux jeunes. Il y avait à l’époque les Ehui Bernard, Djédjé Mady et autres Jean-Jacques Béchio. C’étaient eux à l’époque les super patrons du PDCI-RDA. Le PDCI-RDA n’a jamais eu de conflit de générations. Même le président Bédié, lorsqu’il a fait son discours au congrès et qu’il est entré au bureau politique, quel âge avait-il ? Aujourd’hui, c’est parce que le PDCI a perdu les élections qu’on en parle beaucoup. Sinon, de tout temps, au PDCI, les jeunes ont été associés à la vie du parti.
LP : Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de candidatures jeunes au cours de ces élections ?
DM : Ah si ! Il y aura des candidatures jeunes. Les délégués sont chargés de recevoir les candidatures. Maintenant, au niveau de chaque délégation, il appartient aux responsables politiques de voir quelles sont les meilleures chances. Parce qu’il ne faut pas désigner quelqu’un qui va être battu aux élections. Les jeunes doivent comprendre que s’ils ne sont pas retenus dans leur circonscription, ce n’est pas parce qu’ils sont jeunes qu’ils n’ont pas été retenus. C’est une question de succès aux élections. Ce n’est pas parce qu’on veut faire un certain pourcentage de jeunes, qu’on va prendre des personnes que l’on sait pertinemment qu’elles vont échouer. Au niveau des élections locales, c’est en fonction du travail que vous avez faire sur le terrain, des services que vous avez rendus aux gens et de la crédibilité que vous avez vis-à-vis des électeurs. Car pour les élections locales, il ne s’agit pas de militants, mais d’électeurs. Ce sont les électeurs qui désignent ceux en qui ils ont confiance, nonobstant les affinités politiques.
LP : Actuellement, il y a un débat qui fait rage au sein de la grande famille Houphouétistes qui est de savoir s’il faut aller pour ces élections en RHDP ou en rangs dispersés. Quelle est votre position sur cette question ?
DM : Pour moi, il y a une logique à suivre. On a commencé en RHDP, on doit terminer en RHDP. Vous savez bien que, même après avoir gagné les élections, nous avions dû batailler pendant cinq mois pour avoir l’effectivité du pouvoir. Il faut donc continuer un processus qui a commencé depuis longtemps. Moi, je pense que nos patrons son dans cette logique. Il faut aller en RHDP aux législatives, en RHDP aux municipales et en RHDP aux Conseils généraux. Même si certains pensent qu’ils sont assez forts pour y aller seuls, je pense que c’est une question d’éthique et bienséance. Car sans le RHDP, on sait très bien où on en serait. Par stratégie et par reconnaissance, il serait bien de le faire. Si on prend les chiffres, rien qu’Abidjan, le RHDP n’a pas gagné. Donc il ne faut pas s’amuser. Le RHDP est tout-puissant dans certaines régions. Mais dans d’autres zones, c’est beaucoup plus difficile. Il faut donc s’entendre, dépasser nos divergences. Car il ne s’agit pas d’individus. Mais de la Côte d’Ivoire. Si, nous-mêmes, au niveau du RHDP, on n’arrive pas à nous entendre, comment allons-nous réconcilier les autres ? C’est ma position personnelle. La décision finale appartient à nos dirigeants.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote : M le président, depuis un certain temps, vous avez entamé des tournées et meetings dans la circonscription de Yopougon. A quoi répond ces tournées et meetings ?
Doukouré Moustapha : Cela vient du fait que Yopougon a une certaine particularité. Car, d’aucuns disent que Yopougon est une mini CEDEAO. Yopougon a été la dernière commune à être libérée au cours de la crise postélectorale que nous avons vécue. Jusqu’à présent, beaucoup de gens ne sont pas encore rentrés. Il fallait d’abord rassurer les uns et les autres et faire la réconciliation autrement. Car la réconciliation ne peut pas se faire en circuit fermé. Ce sont ceux qui se sont opposés qui doivent se réconcilier. Donc, au cours des cérémonies de réconciliation, on doit voir, en principe, d’un côté le RHDP et les militants LMP de l’autre. Ce ne sont pas les fêtes folkloriques qu’on a l’habitude de voir depuis un certain temps. C’est pourquoi nous avons décidé de faire en sorte que les militants du RHDP approchent ceux qui sont de l’autre côté pour faire la paix. Au cours d’une des cérémonies, j’ai dit qu’il ne faut pas inviter les gens de LMP comme si on les invitait à une soirée. Il faut qu’ils participent à l’organisation des cérémonies. Il faut qu’ils se sentent concernés pour que cela ait un véritable sens. Les gens ont encore peur, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui ont été exécutées. Beaucoup de personnes ne sont pas encore revenues à Yopougon. Mais il faut qu’elles reviennent. Car il y a désormais une ouverture. Ce n’est pas avec des arrière-pensées que le président de la République, Alassane Ouattara prône la réconciliation. Parce qu’il sait plus que quiconque que pour reconstruire ce pays, il faut nécessaire se réconcilier. Il faut faire passer ce message aux populations. Leur demander de pardonner. Nous-mêmes, nous avons été victime de cette crise avec les casses de nos pharmacies. Donc lorsque nous, qui avons été victime, demandons aux uns et aux autres de pardonner, le message passe plus facilement. Mais lorsque vous n’avez pas été victime, il est difficile d’expliquer aux gens la nécessité de pardonner et le fait que nous sommes condamnés à nous réconcilier.
LP : Certes le travail n’est pas encore terminé sur le terrain. Mais pensez-vous qu’à mi-parcours votre message a été entendu ?
DM : Je n’aimerais pas tomber dans l’autosatisfaction, car la réconciliation ne peut pas se faire en 15 jours. Au Rwanda, plus de 20 ans après le génocide, le processus de réconciliation continue. J’espère que nous n’allons pas passer plus de 20 ans à nous réconcilier. Mais je dis déjà qu’il y a un frémissement, une volonté de se retrouver ensemble. C’est ce qu’il faut retenir. Les gens ont longtemps vécu ensemble dans ce gros village qu’on appelle Yopougon. Cela a créé des liens forts en dehors des partis politiques et des considérations religieuses. Tant que les gens acceptent de se parler, c’est déjà un bon signe. Dans les quartiers, les habitants ont décidé de créer des cellules de réconciliation en dehors des responsables politiques. Je crois que c’est aussi un bon signe. Cependant, il ne faut pas croire que nous avons atteint la vitesse de croisière dans le processus de réconciliation. Mais tout ce que nous voyons déjà est encourageant. Nous essayons de leur expliquer que même dans les livres saints le pardon fait partie des grands principes. Dans ce mois de carême, qui est un mois de partage, je demande aux gens de profiter de ce moment pour, comme on le dit, « refroidir leur cœur » et se rapprocher des autres.
LP : Est-ce que derrière ces tournées et ses meetings, il n’y a pas des visées électoralistes, comme le pensent certaines personnes ?
DM : il faut d’abord dire que je ne suis pas sortir pour le plaisir de faire une campagne. Il ne faut pas faire d’amalgame. Nous sommes en plein processus de réconciliation. Seulement, parfois à l’appel des populations, vous êtes obligé de leur donner une lueur d’espoir. Sinon votre message de réconciliation ne peut pas passer. Les élections législatives sont prévues pour décembre. On n’a tout le temps pour faire campagne. Mais actuellement, nous sommes dans une campagne de réconciliation voulue par le président de la République. Nous sommes dans la campagne du chef de l’Etat. Il faut que les gens le comprennent. Au moment voulu, on parlera des autres problèmes. Mais s’il n’y a pas de réconciliation, ce sera difficile. Il faut donc que tous ceux qui sont sortir du pays rentrent pour participer à la reconstruction du pays. Le président Ouattara l’a si bien compris qu’il met la réconciliation avant la reconstruction. Sans la réconciliation, il n’y a pas de développement. Or, nous avons besoin de développement si nous voulons faire reculer la pauvreté. Surtout dans la commune de Yopougon qui a énormément souffert de la crise postélectorale pour n’avoir été libérée que le 5 mai. Mais les gens, malgré tout, se souviennent du bon vieux temps. On ne peut pas leur en vouloir de réclamer leur ancien maire.
LP : Au plan national, il y a une commission qui a été mise en place par le chef de l’Etat pour réconcilier les Ivoiriens. Comment jugez-vous les premiers pas de cette commission ?
DM : Je pense que cela a été une bonne chose de créer cette commission à l’image de ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Je pense que le Premier ministre Charles Konan Banny pourra faire œuvre utile dans ce sens. Sa responsabilité de réconcilier les Ivoiriens est très lourde. Car, il ne sera pas facile de réconcilier des personnes qui, depuis le président Houphouët-Boigny et Bédié, ont vécu sans problème et qui par cette fracture sont tombés dans des atrocités sans nom. Il faut donner le temps au Premier ministre Banny pour accomplir sa mission. Même si les gens sont un peu impatients. Dans les actes qu’il pose, je conseille au Premier ministre Banny de ne pas confondre vitesse et précipitation. C’est ce que d’ailleurs il est en train de faire. Et je crois qu’il a parfaitement raison. Qu’on lui donne le temps de s’organiser et de faire en sort que tout le monde participe. Car la réconciliation est l’affaire de tous.
LP : Parlant des élections à venir, au sein du RHDP. En ce moment, des voix au niveau des jeunes, notamment dans votre parti, se lèvent pour réclamer plus de candidats jeunes pour ces élections. Vous, en tant que doyen, ne craignez-vous pas de voir surgir un conflit d’intérêts entre les générations ?
DM : Non ! Il faut que jeunesse se fasse. C’est normal que les jeunes essayent quelque chose. Il faut dire qu’au PDCI-RDA, ce n’est pas la première fois. Au temps d’Houphouët-Boigny, il y a eu le comité exécutif où le président avait donné le parti aux jeunes. Il y avait à l’époque les Ehui Bernard, Djédjé Mady et autres Jean-Jacques Béchio. C’étaient eux à l’époque les super patrons du PDCI-RDA. Le PDCI-RDA n’a jamais eu de conflit de générations. Même le président Bédié, lorsqu’il a fait son discours au congrès et qu’il est entré au bureau politique, quel âge avait-il ? Aujourd’hui, c’est parce que le PDCI a perdu les élections qu’on en parle beaucoup. Sinon, de tout temps, au PDCI, les jeunes ont été associés à la vie du parti.
LP : Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de candidatures jeunes au cours de ces élections ?
DM : Ah si ! Il y aura des candidatures jeunes. Les délégués sont chargés de recevoir les candidatures. Maintenant, au niveau de chaque délégation, il appartient aux responsables politiques de voir quelles sont les meilleures chances. Parce qu’il ne faut pas désigner quelqu’un qui va être battu aux élections. Les jeunes doivent comprendre que s’ils ne sont pas retenus dans leur circonscription, ce n’est pas parce qu’ils sont jeunes qu’ils n’ont pas été retenus. C’est une question de succès aux élections. Ce n’est pas parce qu’on veut faire un certain pourcentage de jeunes, qu’on va prendre des personnes que l’on sait pertinemment qu’elles vont échouer. Au niveau des élections locales, c’est en fonction du travail que vous avez faire sur le terrain, des services que vous avez rendus aux gens et de la crédibilité que vous avez vis-à-vis des électeurs. Car pour les élections locales, il ne s’agit pas de militants, mais d’électeurs. Ce sont les électeurs qui désignent ceux en qui ils ont confiance, nonobstant les affinités politiques.
LP : Actuellement, il y a un débat qui fait rage au sein de la grande famille Houphouétistes qui est de savoir s’il faut aller pour ces élections en RHDP ou en rangs dispersés. Quelle est votre position sur cette question ?
DM : Pour moi, il y a une logique à suivre. On a commencé en RHDP, on doit terminer en RHDP. Vous savez bien que, même après avoir gagné les élections, nous avions dû batailler pendant cinq mois pour avoir l’effectivité du pouvoir. Il faut donc continuer un processus qui a commencé depuis longtemps. Moi, je pense que nos patrons son dans cette logique. Il faut aller en RHDP aux législatives, en RHDP aux municipales et en RHDP aux Conseils généraux. Même si certains pensent qu’ils sont assez forts pour y aller seuls, je pense que c’est une question d’éthique et bienséance. Car sans le RHDP, on sait très bien où on en serait. Par stratégie et par reconnaissance, il serait bien de le faire. Si on prend les chiffres, rien qu’Abidjan, le RHDP n’a pas gagné. Donc il ne faut pas s’amuser. Le RHDP est tout-puissant dans certaines régions. Mais dans d’autres zones, c’est beaucoup plus difficile. Il faut donc s’entendre, dépasser nos divergences. Car il ne s’agit pas d’individus. Mais de la Côte d’Ivoire. Si, nous-mêmes, au niveau du RHDP, on n’arrive pas à nous entendre, comment allons-nous réconcilier les autres ? C’est ma position personnelle. La décision finale appartient à nos dirigeants.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly