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Société Publié le vendredi 26 août 2011 | Nord-Sud

Entre activités militaires et spirituelles, Comment les commandants vivent le jeûne de Ramadan

Bien que très occupés par leurs activités militaires, les commandants disent accomplir normalement leur devoir religieux en ce mois de jeûne de Ramadan.

Etre en tenue militaire, avoir des galons de commandant n’exemptent pas du jeûne du mois de Ramadan. Dans la jurisprudence islamique, il faut être pubère, sain d’être… et c’est tout. Les ex-commandants des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn) le savent. Pas de dispense vis-à-vis de cette obligation religieuse. C’est pourquoi, certains d’entre eux interrogés sur leur façon de vivre ce mois répondent du tic au tac : «comme tous les autres musulmans». «Il n’y a pas de programme particulier. C’est un devoir que j’accomplis depuis l’enfance. J’y suis maintenant habitué », confie Ouattara Morou, le patron de la compagnie Atchingué. Qui assure que jeûner en ce mois n’empiète en rien sur ses activités militaires. La rupture, les prières surérogatoires, il les accomplit au golf, où il réside, avec ses éléments.
Gaoussou Koné alias Djah Gao observe la même prescription avec ses éléments. Pour l’ifatr (repas léger de la rupture du jeûne), rendez-vous au camp commando d’Abobo où il a établi son quartier général. « On prépare en grande quantité et tout le monde rompt le jeûne ensemble», confie l’ancien patron de Boundiali. Les prières surérogatoires de 20 heures, c’est encore là : « un de mes éléments qui est instruit nous sert d’imam. Cela n’a rien à voir avec le grade. Ce n’est pas le chef qui va faire cela. Chacun a son domaine ».
Selon l’un de ses hommes de main, le programme du commandant Chérif Ousmane est presque le même : rupture et prières au camp à la base navale de Locodjro : « nous prions avec le commandant quand il est disponible ».
Avec Losséni Fofana alias Loss, tout se passe à la maison. Entouré de la famille et de quelques éléments. Ici encore, l’imam ne vient pas de bien loin : « c’est un de mes éléments qui a fait l’école coranique ». Mais quand il s’agit de la prière surérogatoire de minuit (communément appelée longue prière, elle débute dans la dernière décade du mois de ramadan), il fait montre de ses connaissances cachées d’imam. « Ce n’est pas obligatoire. Et, puis moi je viens de Mankono. Chez nous, on ne fait pas cela. Nos parents ne nous ont pas enseignés cela. Cette prière n’a commencé à être faites ici que depuis que des étudiants ont commencé à aller en Egypte et en Arabie Saoudite », explique-t-il. Ses nuits, a-t-il confié, il les passe seul en prière : « je prie seul la nuit. Si j’arrive à faire deux ou quatre rakats, je me limite à cela ». En effet, dans les régions de Côte d’Ivoire qui ont été les premières à embrasser l’islam, l’on est réfractaire à ces prières. Mais plus parce qu’on ne les connaît pas que parce qu’elles n’ont pas de fondement jurisprudentiel. Car, à ce jour, il est établit que ces longues prières font partie de la tradition de Mouhammad, le prophète de l’islam. Fini le petit cours de théologie islamique. Morou Ouattara non plus ne se rend pas à la mosquée. Pas par idéologie mais pour des raisons de santé. « J’ai un problème de santé pour lequel je fais un traitement. Je reste donc au Golf où je prie avec mes éléments », soutient-il.
Gaoussou Koné préfère lui faire le tour des mosquées de son quartier. « Cela me permet de me rapprocher de la population. Et, en tant que responsable de la sécurité, je constate le niveau de sécurité dans la commune », commente le soldat.
Issiaka Ouattara dit Wattao fait la rupture et les prières surérogatoires à la maison. Pour la prière de tarawih (prière surérogatoire de 20heures) l’esplanade devant sa résidence de la riviera se transforme en mosquée. Les éléments, les vigiles des environs et des frères d’arme venus en visite se rassemblent pour la communion spirituelle. Les longues prières ? Entre les patrouilles nocturnes et les prières, il a dû choisir les premières. « Avec le souci constant que nous avons d’instaurer la sécurité, nous n’avons pas pu commencer les longues prières », confie l’un de ses proches.
Même s’ils le voudraient bien, les commandants n’arrivent pas à accorder leurs emplois du temps pour une rupture collective entre frères d’arme. « J’espère que le dernier jour, nous pourrons la faire », souhaite Morou Ouattara. Qui assure qu’il met tout en œuvre pour profiter de la grâce de ramadan en posant des actes de générosité. « A Bouna, à Tanda et même ici à Abidjan, j’ai offert du riz et du sucre. Quand je donne, j’aime me cacher », argumente-t-il. Chérif Ousmane, Issiaka Ouattara, Losséni Fofana, Gaoussou Touré et probablement les autres que nous n’avons pas pu joindre, font dans la même discrétion. « Donner avec la main droite sans que la main gauche ne le sache », ainsi conseille le prophète de l’islam. Quand on est en contact permanent avec les armes, c’est une vertu qui n’est par de trop.


Bamba K. Inza
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