Il n’a ménagé aucun camp dans la gestion de la sortie de crise post-électorale. Le professeur Tariq Ramadan, qui était l’invité du Conseil supérieur des Imams (COSIM) dans le cadre du «Mega Qadr 2O11» organisé au parc des sports de Treichville, a dit ses vérités aux Ivoiriens, qu’ils soient partisans du président Alassane Ouattara ou de l’ancien chef de l`État, Laurent Gbagbo. Aux militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), tout comme ceux de La majorité présidentielle (LMP), il a demandé qu’ils ne nourrissent pas leur statut de victimes. Le conférencier, qui se prononçait sur ``la nuit du Destin, nuit de paix et de réconciliation``, a plutôt invité ceux qui se disent victimes à réclamer la justice. «Que la haine d’un peuple ne vous pousse pas à l’injustice», a-t-il lancé à l’endroit des populations ivoiriennes. Aux coupables, le professeur islamologue a fait comprendre que leur rédemption pourrait passer par la justice. «En cette nuit, je parle aux musulmans et non musulmans. Ici, des milliers de personnes m’écoutent, mais des millions nous suivent à la télévision. Je parle à ceux qui sont en prison et aussi à tous ceux qui sont en résidence surveillée. La justice n’est pas seulement bonne pour les victimes. Elle est aussi bien pour ceux qui ont fait du mal. Il y a dans la justice, des voies pour votre rédemption», a-t-il soutenu, avant de renchérir: « pour le fait que vous payiez pour vos actes, il se peut que votre avenir soit lumineux». Pour le Pr Tariq Ramadan, il n’y a pas de pardon sans justice; «une justice qui aide les coupables, à se racheter. Il faut que vous reveniez, que personne ne veuille le malheur de quelqu’un», a-t-il ajouté, non sans inviter les Ivoiriens, victimes comme coupables à pardonner tout en réclamant la justice basée sur le traitement égalitaire de tous les citoyens. « Nous sommes tous égaux. Nous avons les mêmes droits et les mêmes obligations. Ne laissez pas une autorité religieuse instrumentaliser une religion contre les autres religions », a conseillé Tariq Ramadan, qui a félicité le Cheick Al Aïma Boikary Fofana «qui a fait preuve de sagesse dans la gestion de la crise post-électorale ». «Le religieux ne doit pas tomber dans la colonisation des émotions. Les émotions sont une prison pour ceux qui ne savent pas s’en libérer», a-t-il relevé. Au président Alassane Ouattara, l’islamologue a prodigué des conseils. Il a invité le chef de l’Etat à comprendre qu’ «il y a une royauté au-dessus de toute royauté qui est celle de Dieu ». Un dirigeant, a-t-il indiqué, est élu pour servir et non pour être servi. « Ce ne sont pas les Ivoiriens qui sont à son service, mais c’est lui qui est à leur service », a-t-il soutenu. Il a aussi invité le président de la République et les Ivoiriens à proclamer haut et fort leur autonomie vis-à-vis des puissances étrangères qui les ont aidés à gérer la crise post-électorale. «Il faut que le président Alassane Ouattara dise l’autonomie des Ivoiriens. Qu’il dise que vous êtes autonomes. Pas de dette à l’ancien colonisateur, pas de dette aux nouveaux collaborateurs. Ce n’est pas vous qui devez à la France, c`est la France qui vous doit », a-t-il déclaré, faisant référence à l’histoire de la colonisation des pays africains pendant laquelle la France exploitait ses colonies pour son développement. C’est d’ailleurs ce qui va pousser l’orateur à dire que la Côte d’Ivoire ne doit rien à la France, mais que c’est l’ex-puissance coloniale qui s’est enrichie sur le dos de la Côte d’Ivoire. Pour finir, Tariq Ramadan a salué la diversité culturelle, ethnique et religieuse de la Côte d’Ivoire, avant d’inviter les Ivoiriens à la célébrer «parce qu’elle constitue la marque de leur identité».
Y.DOUMBIA
Légende: Tariq Ramadan a invité les Ivoiriens à faire preuve de bon sens
Code ph: Tariq-ramadan parle (Ph: D.R)
ENCADRE : Les conditions de M Ramadan pour une réconciliation vraie
Le thème de la conférence était «la nuit du Destin, nuit de paix et de réconciliation». Tariq Ramadan a donné cinq conditions pour atteindre la véritable réconciliation souhaitée par tous les Ivoiriens. Primo, la réconciliation personnelle, c’est-à-dire celle qui met le sujet en harmonie avec lui-même. Parce qu’à ses yeux, l’harmonie avec les autres commence par l’harmonie en soi. C’est chercher à réconcilier le bien avec le mal qui cohabitent en l’homme, a-t-il soutenu. « Si tu veux te réconcilier avec toi-même, prends-toi en charge. Tu dois te lever comme un être digne parce que tu es mis à l’épreuve. L’islam est une religion de responsabilité », a soutenu Tariq Ramadan devant un auditoire qui semblait boire ses paroles. « Ceux qui ont de la persévérance et de l’endurance sont ceux qui se lèvent pour se prendre en charge. Il faut commencer par la confiance en nous-même. Vous ne pouvez pas vous réconcilier avec vous-même si vous ne vous faites pas confiance. Il faut une réconciliation basée sur la foi », a-t-il signifié. La deuxième condition nécessaire pour la réconciliation nationale, réside selon lui dans la capacité de l’homme à se soumettre au tribunal de sa conscience. « C’est comprendre ce qui est bien. L’esprit critique est un esprit lucide. Lève-toi pour ton cœur, pour ta conscience et pour ton destin », a conseillé le conférencier, qui a invité les Ivoiriens à savoir utiliser leur qualité pour reformer leurs défauts. Ce qui constitue à ses yeux, la troisième condition pour une réconciliation réussie, c`est qu`« il faut être positif. En faisant du bien, vous tuez en vous tout ce qui peut vous inciter à faire du mal », a souligné M Ramadan, qui a plutôt exhorté les hommes à la douceur ; « douceur avec eux-mêmes, douceur avec les autres ». Aussi tout acte d’agression doit-il être banni du comportement. L’orateur invitait ainsi les parents, enfants, amis et voisins au respect mutuel et à la compréhension, deux vertus indispensables pour une vie sociale plus harmonieuse. En ce qui concerne la quatrième condition, il a prôné le pardon. Ici, le conférencier parle du pardon que doit demander, dans la sincérité, celui qui a commis une faute. « Chaque fois qu’un homme ou une femme demande sincèrement pardon, ses péchés sont pardonnés. Nous avons beaucoup de choses à nous reprocher, nous avons également beaucoup de manières de les surpasser », a-t-il indiqué en substance. « Que chacun se change pour que la collectivité change », a-t-il paraphrasé un verset du coran. Avant de parler de la dernière condition indispensable à la réconciliation vraie. A savoir rendre sa foi visible. Par-là, l’orateur a voulu mettre l’accent sur la générosité dont doit faire preuve le croyant. « Plus vous donnez, mieux vous vous sentez », a dit le Pr Ramadan, qui n’a pas manqué de demander aux croyants de dire de bonnes paroles. « Il est interdit moralement d’être vulgaire. Quand vous donnez, n’attendez pas de remerciement, mais quand on vous remercie, dites en retour merci. Il y a dans le don quelque chose qui vous est donné », a-t-il exhorté la communauté musulmane, qui a pris d’assaut le parc des sports de Treichville pour écouter, pour la seconde fois, Tariq Ramadan. Celui-ci, accompagné de son épouse, était en Côte d’Ivoire en 2010 dans le cadre de la Nuit du destin organisée par le COSIM au palais de la Culture de Treichville.
Y.DOUMBIA
ENCADRE : Cheick Boikary Fofana aux musulmans : « Semez les graines de la réconciliation »
A l’occasion de la Nuit du Mega Qadr, le Cheick Al Aïma Boikary Fofana a invité les musulmans à conjuguer leurs efforts pour parvenir à la nécessaire réconciliation qui, seule, est le gage d’une paix. « Prenons notre bâton de pèlerin et semons les graines de la réconciliation entre les filles et les fils de ce pays comme Allah nous incite à le faire », a-t-il recommandé. « A chaque fois que nous sentons qu’un conflit risque de naître quelque part, agissons pour freiner l’élan de négativité des différents protagonistes à l’instar de ce qui est recommandé ici (dans le coran : Ndlr) : si deux groupes de croyants en viennent aux mains, réconciliez-les… », a-t-il lancé. Pour le guide spirituel des musulmans ivoiriens, l’islam fait du souci permanent de mener des actions de réconciliation, une quête pour bénéficier de la Miséricorde divine. « La Nuit du Destin est un hymne à la paix et à l’élévation spirituelle. La réconciliation est une condition sine qua non de la marche vers la paix véritable et durable pour un peuple qui a traversé une crise après des dysfonctionnements multiformes », a soutenu le Cheick Boikary Fofana, pour qui la réconciliation se nourrit de justice. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la République doit être gouvernée dans la justice et l’équité. « Oui à la justice sociale pour combattre l’arbitraire, refuser l’impunité, promouvoir l’état de droit au profit de tous et valoriser le citoyen dans ses droits et devoirs. La paix tant recherchée est au bout de ce processus, Inchâ-Allâh ! », a-t-il relevé. Boikary Fofana a, par ailleurs, remercié le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui a payé les tickets fabriqués par le COSIM pour cette nuit du Destin, afin que les musulmans qui le désirent assistent à la conférence prononcée par le Pr Tariq Ramadan.
Y.DOUMBIA
Légende : Le Cheick Boikary Fofana souhaite que les musulmans s’approprient le processus de réconciliation
Y.DOUMBIA
Légende: Tariq Ramadan a invité les Ivoiriens à faire preuve de bon sens
Code ph: Tariq-ramadan parle (Ph: D.R)
ENCADRE : Les conditions de M Ramadan pour une réconciliation vraie
Le thème de la conférence était «la nuit du Destin, nuit de paix et de réconciliation». Tariq Ramadan a donné cinq conditions pour atteindre la véritable réconciliation souhaitée par tous les Ivoiriens. Primo, la réconciliation personnelle, c’est-à-dire celle qui met le sujet en harmonie avec lui-même. Parce qu’à ses yeux, l’harmonie avec les autres commence par l’harmonie en soi. C’est chercher à réconcilier le bien avec le mal qui cohabitent en l’homme, a-t-il soutenu. « Si tu veux te réconcilier avec toi-même, prends-toi en charge. Tu dois te lever comme un être digne parce que tu es mis à l’épreuve. L’islam est une religion de responsabilité », a soutenu Tariq Ramadan devant un auditoire qui semblait boire ses paroles. « Ceux qui ont de la persévérance et de l’endurance sont ceux qui se lèvent pour se prendre en charge. Il faut commencer par la confiance en nous-même. Vous ne pouvez pas vous réconcilier avec vous-même si vous ne vous faites pas confiance. Il faut une réconciliation basée sur la foi », a-t-il signifié. La deuxième condition nécessaire pour la réconciliation nationale, réside selon lui dans la capacité de l’homme à se soumettre au tribunal de sa conscience. « C’est comprendre ce qui est bien. L’esprit critique est un esprit lucide. Lève-toi pour ton cœur, pour ta conscience et pour ton destin », a conseillé le conférencier, qui a invité les Ivoiriens à savoir utiliser leur qualité pour reformer leurs défauts. Ce qui constitue à ses yeux, la troisième condition pour une réconciliation réussie, c`est qu`« il faut être positif. En faisant du bien, vous tuez en vous tout ce qui peut vous inciter à faire du mal », a souligné M Ramadan, qui a plutôt exhorté les hommes à la douceur ; « douceur avec eux-mêmes, douceur avec les autres ». Aussi tout acte d’agression doit-il être banni du comportement. L’orateur invitait ainsi les parents, enfants, amis et voisins au respect mutuel et à la compréhension, deux vertus indispensables pour une vie sociale plus harmonieuse. En ce qui concerne la quatrième condition, il a prôné le pardon. Ici, le conférencier parle du pardon que doit demander, dans la sincérité, celui qui a commis une faute. « Chaque fois qu’un homme ou une femme demande sincèrement pardon, ses péchés sont pardonnés. Nous avons beaucoup de choses à nous reprocher, nous avons également beaucoup de manières de les surpasser », a-t-il indiqué en substance. « Que chacun se change pour que la collectivité change », a-t-il paraphrasé un verset du coran. Avant de parler de la dernière condition indispensable à la réconciliation vraie. A savoir rendre sa foi visible. Par-là, l’orateur a voulu mettre l’accent sur la générosité dont doit faire preuve le croyant. « Plus vous donnez, mieux vous vous sentez », a dit le Pr Ramadan, qui n’a pas manqué de demander aux croyants de dire de bonnes paroles. « Il est interdit moralement d’être vulgaire. Quand vous donnez, n’attendez pas de remerciement, mais quand on vous remercie, dites en retour merci. Il y a dans le don quelque chose qui vous est donné », a-t-il exhorté la communauté musulmane, qui a pris d’assaut le parc des sports de Treichville pour écouter, pour la seconde fois, Tariq Ramadan. Celui-ci, accompagné de son épouse, était en Côte d’Ivoire en 2010 dans le cadre de la Nuit du destin organisée par le COSIM au palais de la Culture de Treichville.
Y.DOUMBIA
ENCADRE : Cheick Boikary Fofana aux musulmans : « Semez les graines de la réconciliation »
A l’occasion de la Nuit du Mega Qadr, le Cheick Al Aïma Boikary Fofana a invité les musulmans à conjuguer leurs efforts pour parvenir à la nécessaire réconciliation qui, seule, est le gage d’une paix. « Prenons notre bâton de pèlerin et semons les graines de la réconciliation entre les filles et les fils de ce pays comme Allah nous incite à le faire », a-t-il recommandé. « A chaque fois que nous sentons qu’un conflit risque de naître quelque part, agissons pour freiner l’élan de négativité des différents protagonistes à l’instar de ce qui est recommandé ici (dans le coran : Ndlr) : si deux groupes de croyants en viennent aux mains, réconciliez-les… », a-t-il lancé. Pour le guide spirituel des musulmans ivoiriens, l’islam fait du souci permanent de mener des actions de réconciliation, une quête pour bénéficier de la Miséricorde divine. « La Nuit du Destin est un hymne à la paix et à l’élévation spirituelle. La réconciliation est une condition sine qua non de la marche vers la paix véritable et durable pour un peuple qui a traversé une crise après des dysfonctionnements multiformes », a soutenu le Cheick Boikary Fofana, pour qui la réconciliation se nourrit de justice. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la République doit être gouvernée dans la justice et l’équité. « Oui à la justice sociale pour combattre l’arbitraire, refuser l’impunité, promouvoir l’état de droit au profit de tous et valoriser le citoyen dans ses droits et devoirs. La paix tant recherchée est au bout de ce processus, Inchâ-Allâh ! », a-t-il relevé. Boikary Fofana a, par ailleurs, remercié le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui a payé les tickets fabriqués par le COSIM pour cette nuit du Destin, afin que les musulmans qui le désirent assistent à la conférence prononcée par le Pr Tariq Ramadan.
Y.DOUMBIA
Légende : Le Cheick Boikary Fofana souhaite que les musulmans s’approprient le processus de réconciliation