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Société Publié le lundi 29 août 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Idriss Koudouss aux religieux qui le vilipendent : ‘’On me traite d’Imam de Gbagbo, mais Ado sait ce que j’ai fait pour lui’’

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Méga Qadr 2011: images de la célébration de la "Nuit du Destin" au Parc des Sports de Treichville avec l`islamologue Tariq Ramadan
Vendredi 26 août 2011. Abidjan. Parc des Sports de Treichville. Comme partout ailleurs à Abidjan et dans le reste du pays, la communauté Musulmane consacre une nuit à la prière et aux invocations. Le célèbre islamologue franco-suisse Tariq Ramadan entretient l`assistance sur le thème du pardon et de la réconciliation
Le président du Conseil national islamique (CNI) le Cheikh Ul Islam Idriss Koné Koudouss s’est prononcé le vendredi 26 août 2011 sur la composition du directoire de la commission Dialogue-Vérité-Réconciliation qui doit jeter les bases de la réconciliation entre les Ivoiriens. A la faveur de la commémoration de la nuit du destin qui a réuni à la mosquée Bilal de Port-Bouët 2 dans la commune de Yopougon, des milliers de fidèles musulmans, l’Imam Koudouss, qui avait à ses côtés, Aboulaye Touré, représentant le ministre Gaoussou Touré, Babily Dembélé et l’Imam Bakary Chérif, a décliné le profil des religieux devant intégrer ce directoire. Il s’agit de religieux ayant posé des actions majeures en faveur de la paix, de religieux sans haine au cœur et rassembleurs, qui, parce que, soucieux de la cohésion de leur communauté religieuse, ne cherchent pas à « écraser » leurs pairs. De l’avis du président du CNI, la crise ivoirienne n’a pas commencé en 2010. Le processus de réconciliation amorcé à travers la commission DVR ne devrait donc pas jeter aux oubliettes les religieux qui ont posé des actions déterminantes pour faire arrêter la belligérance. « Tout le monde sait dans ce pays le rôle déterminant que nous avons joué à travers le forum des confessions religieuses avec notre jeune frère Honoré Guié. On occulte ce rôle éminent aujourd’hui. Comme si cela ne suffisait pas, on ne fait que nous insulter. On oublie aujourd’hui, que nous avions été menacés parce que nous voulions sauver notre pays. Nous avons été à Bouaké, à Korhogo et à Duékoué où nous avons réconcilié six villages en trois jours et où moi-même, j’ai été traité en 2002 de chef rebelle. Et aujourd’hui on me traîne dans la boue au prétexte que je suis l’Imam de Gbagbo, que c’est moi qui ai prié pour que Gbagbo fasse dix (10) ans au pouvoir. Ce sont des non croyants. Sinon, quelle force j’ai moi pour déterminer le destin d’un homme ? Si je meurs aujourd’hui, je vais au paradis parce que des religieux qui ont la haine au cœur et qui alimentent la délation contre moi, ont ramassé tous mes péchés», a-t-il indiqué. Mais, par souci de la réussite des activités de la commission DVR, il a lancé un appel pour la révision des critères relatifs au choix des religieux devant intégrer le directoire. «Un religieux qui a la haine au cœur ne peut pas réconcilier les Ivoiriens. J’entends tout ce qui se raconte à mon compte dans l’entourage du Président Ouattara par des religieux de la haine et du mépris. Mais, il est bon de savoir ce que moi j’ai fait pour Ouattara dans ce pays. C’est moi le seul religieux qui suis allé le voir en 2002 quand il était réfugié à l’Ambassade de France. C’est moi qui ai inhumé les martyrs du RDR en 2000 et 2002. Quand la mère d’ADO est décédée, c’est moi que son fils a appelé et c’est à moi qu’il a confié l’organisation de l’inhumation et des autres activités funéraires. Où étaient-ils ceux qui disent aujourd’hui que je suis l’Imam de Gbagbo ? Même quand, il y a eu cette crise, j’ai regroupé des milliers de fidèles déplacés pro-Ouattara au centre social de Port-Bouët 2. Et sur fonds propres, ils ont été pris en charge au niveau médical, au niveau de la nourriture et même spirituel puisque tous les vendredis, j’allais prier avec eux. En cette nuit de pardon, je pardonne à tous ceux qui m’ont vilipendé. Mais, la réconciliation qui doit permettre à notre pays de renouer avec la stabilité et le développement doit se faire sur une base saine. Si le religieux qui doit réconcilier les Ivoiriens, n’est pas réconcilié avec lui parce qu’il a la haine au cœur, s’il n’a jamais vécu avec les Ivoiriens les souffrances des crises à cicatriser, il ne peut pas réconcilier les ennemis d’hier», a-t-il clarifié. Bien avant, le Révérend pasteur Ediémou Blin Jacob a prié pour que cette nuit du destin, « le premier du mandat du Président Ouattara, soit le départ de la miséricorde de Dieu en faveur de la Côte d’Ivoire».

M.T.T
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