Mission difficile pour les agents du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc), hier, à Duékoué. Arrivé dans cette localité dans le cadre du reprofilage des ex-combattants, les ex-miliciens n'ont malheureusement pas répondu à l'appel du Pnrrc. Contrairement à Séguela où l'opération a débuté, la localité de Duékoué, inscrite dans le fuseau ouest, avait la particularité d'enregistrer au sein des ayants-droit à l'identification. Le commandant Koné Daouda, alias Konda, commandant de la zone de Duékoué explique difficilement la volte-face des ex-combattants qui, selon lui, avaient donné toutes les garanties pour participer à l'opération. "Tout a été mis en œuvre pour que nos frères participent à l'opération. J'ai remis la liste à leur porte-parole et nous avions eu plusieurs rencontres" explique le patron des Frci de Séguéla. L'Abbé Cyprien Ahouré, le vicaire de la mission catholique où logent ces jeunes ex-combattants ne comprend pas lui non plus l'attitude de ces jeunes. Pour lui, d'autres raisons expliquent le comportement de jeunes gens. "Il y a certainement des gens qui les intoxiquent nuit et jour", estime-t-il. Avant de rappeler que "la mission catholique est un lieu transitoire. Si les jeunes gens tergiversent sur l'occasion qui leur est offerte, ils devront regagner un jour où l'autre leur domicile". Pour montrer sa bonne foi et sa volonté de faire comprendre la nécessité de leur enrôlement, le commandant Konda s'est lui-même rendu à la mission pour ramener les ex-miliciens à la raison. Il leur a proposé avec la complicité des agents du Pnrrc que le site de l'enrôlement se déplace jusqu'à la mission catholique. Cette proposition ne donnera pas le résultat escompté puisque les ex-miliciens resteront campés sur leur position. Selon leurs porte-parole, Séa Paul et Guehi Bernard, la liste présentée pour le reprofilage pose problème. Ceux-ci indiquent que cette liste a été faite pour proposition de travail dans une entreprise minière à Bangolo. "Nous ne reconnaissons pas cette liste" font-ils savoir. L'autre préoccupation évoquée est le sentiment de méfiance qui règne encore entre les Frci et les ex-combattants dans cette zone qui a été profondément marqué par la crise. "Les jeunes veulent bien mais ils subissent souvent des exactions des éléments. Nous nous sommes attelés à résoudre ce problème. Aujourd'hui, nous leur expliquons le bien-fondé de cette opération. Il nous faut un peu de temps. N'oublions pas qu'a Duékoué, la situation est très sensible" a fait savoir Séa Paul qui, finalement, a formulé une doléance au chef de la mission du Pnrrc, M. Lamah Paul Victorien. "Laissez-nous 24 heures juste le temps de votre retour de Man, nous allons sensibiliser et vous donner la liste des volontaires à l'enrôlement" a-t-il plaidé. Le chef de mission a dit prendre acte et rendre compte à ses supérieurs hiérarchiques. Finalement, ce sont environ 150 éléments ex-Fafn de Duékoué et ses environs qui ont été enrôlés contre 483 à Séguéla.
De Bouaffo
Envoyé spécial à Duékoué
De Bouaffo
Envoyé spécial à Duékoué
