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Politique Publié le lundi 29 août 2011 | Soir Info

Pdci-Rda/ législatives & municipales - Emolo Claude se déchaine contre son parti «Les primaires ne seront pas crédibles»

Le Grand Conseil du Pdci n'est pas en odeur de sainteté avec la commission électorale du parti. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le président de cette institution, Emolo Claude, crache ses vérités.

Votre structure a annoncé des actions vigoureuses de protestation contre la commission électorale. Où en êtes-vous?

Emolo Claude: Nous voulions attirer l'attention des uns et des autres sur le danger que court le parti à travers les procédures de la commission. Après la débâcle que nous avons connue au premier tour de l'élection présidentielle, pour nous, il fallait nécessairement rechercher les causes, remobiliser les militants et les réarmer moralement, afin que nous abordions dans les meilleures conditions, les élections à venir. C'est ce que nous avions essayé de dire en rappelant ce qui s'était passé et qui ne nous a pas permis d'obtenir de bons résultats. Cela a été diversement apprécié. Je crois que la suite nous dira si nous avions eu tort, quand bien même nous souhaitons avoir tort, ou si nous avons vu de loin ce qui se profilait à l'horizon. Mais je tiens à préciser que nous n'avions pas proférer de menaces à l’encontre de qui que ce soit.

La commission va clore ses activités bientôt et vous semblez n’avoir pas été entendu. Qu'allez-vous faire?
La commission ne va pas clore ses activités. Je vous apprend qu'elle a décidé d'ajourner la clôture des dépôts de dossiers. Seulement, du début jusqu'à cette heure, la commission n'a pas arrêté un modèle type de travail. Elle a changé plusieurs fois ses méthodes et on débouche aujourd'hui sur des primaires. Cela prolonge le travail de la commission et nous retourne aux textes du parti. Mais, je pense qu'il y a mieux à faire que de procéder de la sorte et je crois que le travail de la commission n'est pas fini. Je n'en dirai pas davantage.

Voulez-vous dire que la commission est incompétente?
On se trompe de combat parce que la commission nous détourne des problèmes du parti à la base. Elle nous focalise sur des problèmes de choix de personnes. Ce qui est dangereux pour la suite du débat. On nous fait croire que le choix des candidats va régler tous les problèmes qui se posent à la base. Par exemple, elle vient de demander que dans toutes les délégations, l'on reconstitue le fichier des membres des structures et des instances. Alors se saisissant de cela, les délégués candidats ou qui ont des pions ont constitué de nouvelles listes pour préparer les primaires. Vous voyez que les primaires ne seront pas démocratiques. Ça sera fossé à partir de ce moment. Vous pensez qu'un candidat qui sort de ces primaires pourra nous représenter valablement? C'est un fait sur lequel on doit se pencher.

Donc vous n'irez pas aux primaires?
Vous parliez d'incompétence. Non, mais il faut adapter les choses au contexte actuel. Le Pdci est membre d'une alliance et occupe une place prépondérante au sein du Rhdp, la plate-forme politique qui a gagné l'élection présidentielle. Alors la question que les militants et même certains candidats se posent, mais à laquelle la commission ni le parti n'a pas répondu, est : Comment allons-nous aux élections ? Sous quelle obédience ? Quand on choisit des candidats essentiellement Pdci ? Rompons nous l'alliance que nous avons constituée avec le Rdr, le Mfa et l'Udpci? La question est là. Nous avons dit dans nos déclarations que l'évaluation de l'élection présidentielle s'imposait au vu des résultats obtenus au premier tour. On devrait nous demander cela pour nous permettre de mesurer notre force sur le terrain et régler dans la mesure du possible les dysfonctionnements. Je pense que le demander n'est pas un cas d'indiscipline ni une injure. Vu que cela s'impose, l'on commence à reconnaître maintenant qu'il faut faire un bilan.

Vous estimez que les choses n'ont pas marché, dénoncez-vous la commission?
Nous ne la dénonçons pas. Nous avons demandé qu'on vienne rechercher ensemble ce qui n'a pas marché après le constat que nous avons fait. Un constat dont la déclaration a été publiée par voie de presse. Ce constat est fait sur la période d'avant les élections. On a parlé des audiences foraines, de la préparation de l'élection, la campagne, la centralisation des résultats, la gestion de la réclamation, et même de la gestion du parti.

Donc pour vous les primaires ne seront pas crédibles?
Je dis que les délégués ont fait faire de nouveaux bureaux dans les délégations. Ça c'est clair. Je ne comprends pas que la commission, alors que le secrétariat général adjoint chargé des délégations devait avoir en sa possession les bureaux des sections et des comités de base, on demande qu'on leur fasse parvenir de nouveaux bureaux. On nous demande d'envoyer ces nouveaux bureaux, or ce n'est pas le moment, ce sont des choses dépassées. Ces sections ont été mises en place pour la plupart, il y a au moins cinq ans. Je ne comprends pas que ce soit maintenant qu'on demande de nouveaux bureaux pour aller aux primaires.

En disant que les primaires ne seront pas démocratiques, vous insinuez que les futures élections sont déjà biaisées?
Je dis qu'on vient de reconstituer les bureaux dans les comités de base et dans les sections. La plupart des délégués les ont faits. Donc, c'est clair que les nouveaux candidats qui vont se présenter et qui ne sont pas du bord du délégué ne peuvent pas remporter les primaires.

Vous avez émis un souci concernant votre alliance dans le Rhdp. Est-ce à dire que la commission électorale veut que vous alliez aux élections en rang séparé?
E.C: C'est le parti qui décide de comment nous devons aller aux élections et non la commission électorale. Nous avons pensé qu'il fallait poser préalablement le problème avant de recueillir les candidatures et voir qui peut faire quoi dans une circonscription donnée.

Concernant le bilan, lors du séminaire des jeunes à Grand-Bassam, le secrétaire général du Pdci Djédjé Mady a parlé de le faire. Votre préoccupation est donc réglée?
Tant que ce n'est pas fait, notre préoccupation n'est pas réglée. Il a parlé, eh bien, qu'on passe aux actes. Donc nous attendons.

Vous êtes très dur envers la commission électorale. Avez-vous un problème personnel avec les membres de la commission?
Personnellement, nous n'avons de problèmes avec aucun membre de la commission ni aucune personnalité en son sein. Seulement, la commission elle même cause quelques problèmes dans sa composition. D'abord, ils sont presque tous candidats; deuxièmement, elle a en son sein certains cadres qui, à un moment donné, n'ont pas démontré leur loyauté vis-à-vis du parti et troisièmement, elle reconduit les mêmes méthodes qui nous ont fait perdre les élections. Voilà notre problème avec elle. Sinon, nous sommes de tout cœur avec la commission et lui souhaitons un grand succès. Notre souhait est de demeurer dans cette alliance qui nous a conduits à la victoire

Au cours de leur séminaire, les jeunes de votre parti ont réclamé pour eux 50% des membres des instances et 50% des candidatures. Quel commentaire faites-vous?
Il faut savoir que ce sont les électeurs qui décident. Cela n'est pas notre préoccupation, car pour nous, il y a des problèmes de fond. Quand on va aux élections, qu'on soit vieux ou jeune, on peut être élu. Ce n'est pas là le problème.

Ils ont également présenté des résolutions à la direction du parti. Au Grand conseil, êtes-vous d'accord que ces résolutions soient prises en compte pour que les législatives se tiennent?

Je ne connais pas ces résolutions qui doivent être prises en compte, puisque ce séminaire intervient presqu'à la fin des premiers actes de la commission qui est en train de boucler, dans ses bases, le dépôt des candidatures.

La situation sécuritaire dans le pays inquiète, qu'avez-vous dire?
Il y a des voix plus autorisées que moi pour parler de sécurité. Moi, je parle de la commission, de la marche du Pdci.

Une structure ivoirienne pétitionne pour la candidature du président Bédié au Prix Nobel de la paix. Quel est votre sentiment?
C'est notre plus grand souhait, cela va faire beaucoup de bien à la Côte d'Ivoire et au parti. Je pense que le président Bédié mérite d'être lauréat du prix Nobel de la paix. Parce que ce monsieur a placé l'intérêt de la nation au-dessus de toute autre considération. Pour l'acte posé, il mérite ce prix. Je voudrais terminer en disant ceci.

Nous ne souhaitons pas qu'il y ait échec. Mais, nous voulons maintenir la cohésion au niveau du Rhdp. Le président Bédié s'est engagé à soutenir le président Ouattara, nous souhaitons que tout le parti s'engage sur cette voie pour consolider la paix. Nous n'avons pas proféré de menaces, mais nous ne baisserons pas les bras non plus. Je pense qu'il y a d'autres formes d'approche qui sont en cours d'élaboration que nous allons porter à la connaissance des uns et des autres. Je suis beaucoup modéré . Au haut niveau de la commission, j'ai eu des rencontres, et il y a des propositions à faire pour les amener à rectifier le tir. Parce que notre objectif est que le Pdci-rda ait une position honorable au cours de l'élection à venir et qu'on en tire le meilleur profit pour le parti.


Entretien réalisé par César DJEDJE MEL
(Stagiaire)
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