Pr. Tariq Ramadan à propos de la réconciliation : “Ceux qui ont tué, doivent être jugés”
Dix mille, quinze mille ? Difficile d’avoir une idée exacte du nombre de fidèles musulmans et non musulmans ayant participé au Méga Qadr. Le stade du Parc des Sports de Treichville était archi-comble dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 août dernier. Ce, dans le cadre du Méga Qadr organisé par le Conseil Supérieur des Imams (COSIM). Personne ne voulait se faire conter cet événement et surtout la conférence publique, il est vrai, très attendue de l’islamologue, Pr. Tariq Ramadan. Exposant sur le thème « Laylatoul Qadr, Nuit de Paix et de Réconciliation », le conférencier a indiqué qu’il est plus que jamais indispensable que les Ivoiriens se réconcilient. Et ce, de façon sincère. Pour le Pr. Tariq Ramadan, la réconciliation est une condition de paix et de stabilité. « Cette paix, il faut la chercher, durant cette nuit du Qadr qui est meilleure à plus mois d’adoration. La paix, il faut la rechercher, il faut s’y engager » a-t-il recommandé, précisant que la vie du Prohphète était basée sur la paix. L’Islamologue a également mis l’accent sur les conditions d’une réconciliation pour aboutir à une durable. « Il s’agit de la réconciliation avec soi-même (intérieure), réconciliation sociale ou collective et la réconciliation politique », a-t-il fait savoir. S’agissant de la réconciliation intérieure ou spirituelle, Tariq Ramadan a expliqué qu’elle consiste à céder aux différents vices. « Résistez aux marchands de justice et de pouvoir » a-t-il lancé. Aussi a –t- il fait remarquer qu’il ne peut y avoir de réconciliation sans justice. « Ceux qui ont fait du tort, tués, doivent être jugés. Justice doit être rendue », a assené M. Ramadan. Il a, en outre, relevé qu’il ne peut y avoir de pardon sans justice. Le conférencier a invité également les Ivoiriens à se mettre au-dessus des divers clivages et surtout à conjuguer leurs efforts pour que la réconciliation tant recherchée soit une réussite. De même, il a exhorté les autorités ivoiriennes à la promotion d’un Etat de Droit. Où, a-t-il ajouté, « il y aura un traitement égalitaire pour tous les Ivoiriens». Et cet état de Droit doit être, à ses yeux, basé sur l’acceptation mutuelle.
De son côté, le président du Cosim (Conseil Supérieur des Imams), le Cheick Boikary Fofana a exprimé sa gratitude à l’endroit du Pr. Tariq Ramadan pour avoir repondu à l’invitation du Cosim. Il a, lui aussi, invité les communautés à conjuguer leurs efforts à l’effet de parvenir à la nécessaire réconciliation qui, seule, est « le gage d’une paix durable». Le Cheick des Imams a ajouté que la Nuit de la Destinée est un hymne à la paix et à l’élévation spirituelle. « Il va s’en dire que la réconciliation est une condition sine qua non de la marche vers la paix véritable pour un peuple qui a traversé une crise après des dysfonctionnements multiformes », a souligné le chef religieux, avant de notre que la réconciliation se nourrit, elle-même, de justice. C’est pourquoi, a-t-il suggéré, « la République doit être gouvernée dans la justice et l’équité». Pour le président du Cosim, il faut absolument combattre l’arbitraire et l’impunité. «Promouvoir l’état de Droit au profit de tous et valoriser le citoyen dans ses droits et ses devoirs. La paix recherchée est au bout de ce processus», a estimé l’Imam Boikary Fofana, avant d’exprimer sa reconnaissance à l’endroit du chef de l’Etat pour avoir offert gracieusement le Méga Qadr aux fidèles musulmans.
Anzoumana Cissé
Dix mille, quinze mille ? Difficile d’avoir une idée exacte du nombre de fidèles musulmans et non musulmans ayant participé au Méga Qadr. Le stade du Parc des Sports de Treichville était archi-comble dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 août dernier. Ce, dans le cadre du Méga Qadr organisé par le Conseil Supérieur des Imams (COSIM). Personne ne voulait se faire conter cet événement et surtout la conférence publique, il est vrai, très attendue de l’islamologue, Pr. Tariq Ramadan. Exposant sur le thème « Laylatoul Qadr, Nuit de Paix et de Réconciliation », le conférencier a indiqué qu’il est plus que jamais indispensable que les Ivoiriens se réconcilient. Et ce, de façon sincère. Pour le Pr. Tariq Ramadan, la réconciliation est une condition de paix et de stabilité. « Cette paix, il faut la chercher, durant cette nuit du Qadr qui est meilleure à plus mois d’adoration. La paix, il faut la rechercher, il faut s’y engager » a-t-il recommandé, précisant que la vie du Prohphète était basée sur la paix. L’Islamologue a également mis l’accent sur les conditions d’une réconciliation pour aboutir à une durable. « Il s’agit de la réconciliation avec soi-même (intérieure), réconciliation sociale ou collective et la réconciliation politique », a-t-il fait savoir. S’agissant de la réconciliation intérieure ou spirituelle, Tariq Ramadan a expliqué qu’elle consiste à céder aux différents vices. « Résistez aux marchands de justice et de pouvoir » a-t-il lancé. Aussi a –t- il fait remarquer qu’il ne peut y avoir de réconciliation sans justice. « Ceux qui ont fait du tort, tués, doivent être jugés. Justice doit être rendue », a assené M. Ramadan. Il a, en outre, relevé qu’il ne peut y avoir de pardon sans justice. Le conférencier a invité également les Ivoiriens à se mettre au-dessus des divers clivages et surtout à conjuguer leurs efforts pour que la réconciliation tant recherchée soit une réussite. De même, il a exhorté les autorités ivoiriennes à la promotion d’un Etat de Droit. Où, a-t-il ajouté, « il y aura un traitement égalitaire pour tous les Ivoiriens». Et cet état de Droit doit être, à ses yeux, basé sur l’acceptation mutuelle.
De son côté, le président du Cosim (Conseil Supérieur des Imams), le Cheick Boikary Fofana a exprimé sa gratitude à l’endroit du Pr. Tariq Ramadan pour avoir repondu à l’invitation du Cosim. Il a, lui aussi, invité les communautés à conjuguer leurs efforts à l’effet de parvenir à la nécessaire réconciliation qui, seule, est « le gage d’une paix durable». Le Cheick des Imams a ajouté que la Nuit de la Destinée est un hymne à la paix et à l’élévation spirituelle. « Il va s’en dire que la réconciliation est une condition sine qua non de la marche vers la paix véritable pour un peuple qui a traversé une crise après des dysfonctionnements multiformes », a souligné le chef religieux, avant de notre que la réconciliation se nourrit, elle-même, de justice. C’est pourquoi, a-t-il suggéré, « la République doit être gouvernée dans la justice et l’équité». Pour le président du Cosim, il faut absolument combattre l’arbitraire et l’impunité. «Promouvoir l’état de Droit au profit de tous et valoriser le citoyen dans ses droits et ses devoirs. La paix recherchée est au bout de ce processus», a estimé l’Imam Boikary Fofana, avant d’exprimer sa reconnaissance à l’endroit du chef de l’Etat pour avoir offert gracieusement le Méga Qadr aux fidèles musulmans.
Anzoumana Cissé