Les examens à grands tirages arrivent à grands pas. Si à l’entrée en sixième, généralement, les choses se passent sans corruption, au Bepc et au Bac, le constat des dix dernières années est scandaleux et souille la réputation de l’école ivoirienne. C’est que, des enseignants, mus par on ne sait quel esprit, ont mis en place un diabolique plan qui consiste à vendre les notes contre les espèces sonnantes et trébuchantes. Cela se ressent particulièrement aux épreuves orales des deux examens du cycle secondaire. Ainsi, les candidats sont rançonnés, sans vergogne, par ces sinistres individus qui ne sont préoccupés que par leur confort digestif. Des enseignants sans scrupule qui méritent pendaison ! Ils sont nombreux, ces indignes de l’éducation et ils attendent le top départ pour remettre le couvert. A l’écrit, la méthode n’a pas trop varié. Soit, avec la complicité des responsables des examens et concours, ils vendront les corrigés des épreuves avant la composition ou ils tenteront de filer les réponses aux candidats en salles, toujours moyennant des sous. Le drame dans cette histoire, c’est que des parents d’élèves ont souscrit à cette déchéance morale et sont prêts à y mettre les moyens. Ce faisant, ils oublient qu’ils détruisent leurs progénitures qui seront appelées plus tard à entrer en compétition avec des concurrents bien formés, qui ont mérité leurs diplômes. Donc, véritablement aptes à affronter n’importe quelle épreuve de leur niveau. Pendant 10 ans, la pratique était devenue officielle étant donné que le régime de l’époque avait fait de l’impunité et du gain facile ses piliers de gouvernance. Le résultat est là, implacable. Le niveau scolaire a considérablement baissé, les résultats des examens de fin d’année sont catastrophiques. Des élèves de Terminale qui ne savent même pas conjuguer le verbe avoir au passé composé, à fortiori au subjonctif de l’imparfait. Avec une telle déviation, à quelle élite la Côte d’Ivoire devrait s’attendre dans les années à venir ? De simples diplômés incultes, prêts à se faire acheter puisqu’eux-mêmes sont formés dans la corruption. A quelques jours du démarrage de ces compétitions d’évaluation, il paraît impérieux d’interpeller les nouvelles autorités qui affirment leur attachement à la rigueur à l’image du président Ouattara lui-même. Mais, une chose est de proclamer l’intégrité morale, une autre est d’en trouver les moyens pour la faire régner. C’est là que l’opinion sera très exigeante envers les structures engagées dans la gestion de ces examens à grands tirages. C’est vrai, Kandia Camara, ministre de l’Education nqationale, a beaucoup parlé mais, aura-t-elle le courage nécessaire, à l’image de la ministre de la Salubrité urbaine, Désirée Anne Ouloto, pour châtier, de façon exemplaire, les enseignants véreux, indignes, qui souillent, depuis des années, le prestige de la grande famille de l’Education nationale? La ministre est très attendue sur le sujet.
A demain !
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