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Société Publié le samedi 3 septembre 2011 | Le Patriote

Profilage des ex-combattants : Les miliciens posent problème

La phase active de l’opération de profilage des ex combattants doit prend fin dans quelques jours. Plus précisément, le 2 septembre .Le clou de cette opération qui a démarré le 25 août dernier, sera le séminaire que va organiser le Pnrrc (Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire) le 4 septembre prochain à Yamoussoukro sur le DDR. Ces assises seront une occasion pour le Pnrrc de faire l’état des lieux de l’opération de revue des effectifs des Frci et des jeunes associés. Sans bien sûr oublier les groupes d’auto défense appelés miliciens. Pendant près de deux mois, la structure dirigée par Daniel Ouattara Kossomina a parcouru toutes les régions de la Côte d’Ivoire à l’effet de sensibiliser les populations cibles sur le processus de réinsertion et de la mise en place de la nouvelle armée conformément à l’accord politique de Ouagadougou. Sur le terrain, les difficultés pour la réussite de cette opération sont légion. En plus des difficultés d’ordre infrastructurel, le programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire est confronté à la réticence de certains groupes d’auto défense sur le terrain. Pour plus de perspicacité, le Pnrrc a déployé plusieurs équipes sur le terrain depuis le jeudi 25 août. Parmi elles, l’équipe B est celle qui a eu beaucoup difficultés à mener sa mission. Partie d’Abidjan pour Séguéla et Duékoué, cette équipe dirigée par Lamah Paul, l’assistant du coordonnateur pour les opérations du Pnrrc et de Koné Daouda de l’Etat-major des Frci, n’a pas eu la tâche facile le dimanche dernier à Duékoué. En effet, les 200 miliciens qui étaient attendus à la mairie de Duékoué n’ont pas répondu présents. Ils ont pratiqué la politique de la chaise vide.Ils ne sont pas sortis de la mission catholique ou ils ont élu domicile depuis le début de la crise post- électorale. Ils ont évoqué des raisons de sécurité. Pour les rassurer, le commandant de Duékoué, Koné Daouda alias Konda, l’adjudant Koné Daouda et Lamah Paul l’assistant du coordonateur du Pnrrc pour les opérations, entreprennent des négociations afin de les rassurer quant à leur sécurité. Mais en vain. Ils seront confrontés à l’intransigeance de leurs interlocuteurs, qui disent craindre pour leur sécurité en se faisant profiler. Et pourtant, une fiche de recensement de 200 personnes a été remise à l’équipe de profilage du Pnrrc. Mais cette liste a été remise en cause par les concernés. « Quand on nous recensait on nous a dit que c’est pour nous trouver du travail et non pour le profilage», explique un milicien sous le couvert de l’anonymat. Ce dernier estime que le profilage est un piège pour les identifier pour ensuite les traduire devant les tribunaux. « Vous savez, ils se reprochent beaucoup de choses. Ces jeunes ont commis beaucoup d’exactions à Duékoué. Ils pensent que c’est un piège qu’on leur tend. », confie un élément des Frci.

« Allez-y-vous vous faire profiler, personne ne vous fera du mal », tente de les rassurer de son côté, le père Cyprien Ahoré, vicaire de la paroisse de Duékoué. Les négociations n’ont pas donné les résultats escomptés. Les miliciens restent campés sur leur position. «Ils ne se sont pas rendus à la mairie. Nous sommes venus nous entretenir avec eux ici à la mission. Ils sont inquiets pour leur sécurité, nous les avons rassurés, ils ont compris l’importance de l’opération. Ils ont demandé un minimum de temps pour se préparer nous avons accepté nous reviendrons », tempère Lamah Paul.

Des braqueurs à la mission catholique

Les pensionnaires de la mission catholique ne sont pas tous des enfants de chœur. De sources concordantes, des miliciens s’adonneraient à des actes peu catholiques. « Il y a des braqueurs au sein de la mission catholique. Tout le monde le sait mais, personne n’ose en parler de peur de créer d’autres problèmes. A la tombée de la nuit, ils sortent pour aller braquer et reviennent. », révèle un agent de la représentation locale du Pnrrc. « Par peur d’être identifiés ils refusent de se faire profiler. C’est la raison principale de leur refus », poursuit-il. La thèse est confirmée par le commandant de la zone. « Certains parmi eux sont effectivement des braqueurs, mais ce qu’ils oublient c’est qu’aucune loi ne nous interdit d’aller les chercher à la mission. C’est parce que nous sommes respectueux des lieux de culte qu’on ne leur dit rien », précise le commandant Koné Daouda.

Pour le reste, l’équipe du Pnrrc a profilé 483 personnes jeudi et vendredi au peloton mobile de Séguéla. La ville a battu le record de la mobilisation. Les appelés sont venus nombreux de Mankona et Vavoua, pour prendre part à l’opération de profilage. Une mobilisation rendue possible grâce au travail de fourmi abattu par le capitaine Sylla Issa, commandant de la zone. « Nous avons mené une grande campagne de sensibilisation auprès des jeunes, vous savez, nous sommes à une étape très importante de la sortie de crise, nous, en tant que responsables, nous avons le devoir de faire passer le message auprès de nos hommes. C’est ce que nous avons fait », raconte le capitaine Sylla.

Faisant le point de l’opération à Duékoué, Lamah Paul a indiqué que son équipe a profilé 150 éléments des ex-Forces Nouvelles et jeunes associés venus de Guessabo , Zoukougbeu , Guézon , Guihobly Bankolo et Duékoué.

Zana Coulibaly, envoyé spécial à Duékoué
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