Jean-Michel Moulod, député-maire de Grand-Bassam, s’est prêté à nos questions portant sur la problématique de l’érosion côtière qui sévit sur la côte maritime bassamoise.
Depuis deux semaines, la côte bassamoise est frappée par des marées hautes. Quelle est l’ampleur des dégâts ?
La semaine dernière a été une semaine très éprouvante pour Grand-Bassam et surtout pour les populations vivant sur tout le littoral. Des dégâts importants ont été constatés. Cette année, la plage a connu un recul de plus d’une dizaine de mètres. Des constructions ont été touchées. De grandes infrastructures hôtelières près du littoral ont subi des dommages. Pour l’heure, on ne peut faire le bilan. Avec mes collaborateurs, nous avons parcouru la plage de Mondoukou à Azuretti en passant par le quartier France pour jauger à vue d’œil l’ampleur des dégâts. Nous avons rencontré également l’ensemble des hôteliers et restaurateurs de Grand-Bassam réunis au sein de Horest pour mener ensemble des actions. Ils ont encore d’autres réunions pour évaluer les dommages subis.
L’année dernière, des spécialistes ont averti quant aux menaces. Qu’avez-vous fait ?
Nous travaillons sur ce dossier. Tous les pays s’organisent dans ce sens pour suivre le phénomène de l’érosion côtière. C’est un phénomène qui s’accélère avec le réchauffement de la Terre. Tous ces appels des spécialistes des questions d’érosion côtière, l’année dernière lors d’une conférence, interpellent tout le monde. S’agissant de Grand-Bassam, des solutions peuvent être envisagées. En tant qu’ancien directeur général du port d’Abidjan de 1987 à 1992 et technicien, je puis vous dire que, depuis 1996, à la demande du gouvernement d’alors, nous étudions le projet d’ouverture de notre embouchure avec Grenoble, dans la banlieue parisienne (Sogreah). Nous avons ouvert 4 fois l’embouchure. La dernière ouverture, c’était en 2004, suite à une inondation partielle du quartier France (quartier colonial de Grand-Bassam). Ce qui a amené les autorités portuaires à agir promptement pour arrêter le phénomène.
Où en êtes-vous avec l’étude ?
Les études sont presque achevées. Le gouvernement doit se saisir du dossier pour réaliser le projet avec d’autres partenaires chargés de l’environnement. Il faut finaliser cette étude et ouvrir cette embouchure de façon permanente pour permettre l’arrivée de la Comoé dans la lagune Ebrié. Aujourd’hui, on peut dire que l’embouchure du fleuve Comoé s’est déportée vers le canal de Vridi. Tous les sédiments que le fleuve transportait pour engraisser le littoral de Grand-Bassam sont charriés désormais vers Abidjan.
Vous parliez tantôt de la nécessité d’ouvrir de façon permanente l’embouchure. A Combien s’élève le coût des travaux ?
Avant le démarrage des travaux, il est important de financer la dernière tranche des études qui oscille entre 500 et 600 millions et mobiliser une quinzaine de milliards pour les travaux. Au-delà du montant, ces travaux permettront l’accès du fleuve à la mer. C’est-à-dire un contact entre les deux eaux. Toute situation qui permettra d’avoir des eaux poissonneuses au bénéfice des populations et des villages de pêcheurs notamment Mossou, Vitré I et II, Ebrah. De même que la disparition définitive des végétaux flottants. Cette ouverture enrayera l’inondation des quartiers comme Petit-Paris, Odoss, quartier France due à la crue de la Comoé. Autre élément majeur, la construction d’un port de pêche avec à la clé la création de milliers d’emplois-jeunes. Outre l’ouverture de l’embouchure, il faut construire des digues en mer pour faciliter le transit-littoral et protéger la plage de la ville historique de Grand-Bassam.
Quelles seraient les conséquences si rien n’est fait ?
Il est clair que les dégâts vont s’amplifier. Comme nous avons des installations hôtelières et des restaurants installés en bordure de mer, ce serait une catastrophe économique. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de prendre à cœur ce problème pour sauver les villes côtières menacées de disparition. La plage avance inexorablement.
Interview réalisée par Emmanuelle Kanga, à Grand-Bassam
Depuis deux semaines, la côte bassamoise est frappée par des marées hautes. Quelle est l’ampleur des dégâts ?
La semaine dernière a été une semaine très éprouvante pour Grand-Bassam et surtout pour les populations vivant sur tout le littoral. Des dégâts importants ont été constatés. Cette année, la plage a connu un recul de plus d’une dizaine de mètres. Des constructions ont été touchées. De grandes infrastructures hôtelières près du littoral ont subi des dommages. Pour l’heure, on ne peut faire le bilan. Avec mes collaborateurs, nous avons parcouru la plage de Mondoukou à Azuretti en passant par le quartier France pour jauger à vue d’œil l’ampleur des dégâts. Nous avons rencontré également l’ensemble des hôteliers et restaurateurs de Grand-Bassam réunis au sein de Horest pour mener ensemble des actions. Ils ont encore d’autres réunions pour évaluer les dommages subis.
L’année dernière, des spécialistes ont averti quant aux menaces. Qu’avez-vous fait ?
Nous travaillons sur ce dossier. Tous les pays s’organisent dans ce sens pour suivre le phénomène de l’érosion côtière. C’est un phénomène qui s’accélère avec le réchauffement de la Terre. Tous ces appels des spécialistes des questions d’érosion côtière, l’année dernière lors d’une conférence, interpellent tout le monde. S’agissant de Grand-Bassam, des solutions peuvent être envisagées. En tant qu’ancien directeur général du port d’Abidjan de 1987 à 1992 et technicien, je puis vous dire que, depuis 1996, à la demande du gouvernement d’alors, nous étudions le projet d’ouverture de notre embouchure avec Grenoble, dans la banlieue parisienne (Sogreah). Nous avons ouvert 4 fois l’embouchure. La dernière ouverture, c’était en 2004, suite à une inondation partielle du quartier France (quartier colonial de Grand-Bassam). Ce qui a amené les autorités portuaires à agir promptement pour arrêter le phénomène.
Où en êtes-vous avec l’étude ?
Les études sont presque achevées. Le gouvernement doit se saisir du dossier pour réaliser le projet avec d’autres partenaires chargés de l’environnement. Il faut finaliser cette étude et ouvrir cette embouchure de façon permanente pour permettre l’arrivée de la Comoé dans la lagune Ebrié. Aujourd’hui, on peut dire que l’embouchure du fleuve Comoé s’est déportée vers le canal de Vridi. Tous les sédiments que le fleuve transportait pour engraisser le littoral de Grand-Bassam sont charriés désormais vers Abidjan.
Vous parliez tantôt de la nécessité d’ouvrir de façon permanente l’embouchure. A Combien s’élève le coût des travaux ?
Avant le démarrage des travaux, il est important de financer la dernière tranche des études qui oscille entre 500 et 600 millions et mobiliser une quinzaine de milliards pour les travaux. Au-delà du montant, ces travaux permettront l’accès du fleuve à la mer. C’est-à-dire un contact entre les deux eaux. Toute situation qui permettra d’avoir des eaux poissonneuses au bénéfice des populations et des villages de pêcheurs notamment Mossou, Vitré I et II, Ebrah. De même que la disparition définitive des végétaux flottants. Cette ouverture enrayera l’inondation des quartiers comme Petit-Paris, Odoss, quartier France due à la crue de la Comoé. Autre élément majeur, la construction d’un port de pêche avec à la clé la création de milliers d’emplois-jeunes. Outre l’ouverture de l’embouchure, il faut construire des digues en mer pour faciliter le transit-littoral et protéger la plage de la ville historique de Grand-Bassam.
Quelles seraient les conséquences si rien n’est fait ?
Il est clair que les dégâts vont s’amplifier. Comme nous avons des installations hôtelières et des restaurants installés en bordure de mer, ce serait une catastrophe économique. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de prendre à cœur ce problème pour sauver les villes côtières menacées de disparition. La plage avance inexorablement.
Interview réalisée par Emmanuelle Kanga, à Grand-Bassam