Accusées de rackets, d’installation de barrages illégaux, d’exactions commises sur des chauffeurs, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) ne sont plus les bienvenues chez les transporteurs. Ces derniers ont immobilisé leurs véhicules pour exprimer leur ras-le-bol devant cette situation qu’ils trouvent inacceptable. Les gares d’Abidjan, d’Agnibilékrou, de Bettié et de Niablé sont restées inactives hier. A la surprise des passagers qui ont été mis sur le fait accompli. «Depuis le 5 juillet, nous avons écrit au préfet de région pour dénoncer des agissements des Frci. Mais, jusque-là, aucune action concrète n’a été diligentée pour les sensibiliser. Quand le ministre délégué à la Défense enlève les barrages illégaux, après son passage, ils les replacent. C’est inacceptable», a fustigé N’Da Antoine, président du Syndicat des transporteurs et marchandises de la cité royale. D’Akoupé à Bouna, en passant par Abengourou, Agnibilékrou, Bondoukou, toutes ces zones sont en branle. Les exemples fusent de partout quant à l’attitude désagréable des Frci. «La semaine dernière, un chauffeur a été molesté à Akoupé et le bras de son apprenti fracturé pour avoir refusé de payer 1000 Fcfa aux éléments des Frci. Alors que ce dernier n’avait que 3 passagers. Courant juin 2011, le chauffeur du véhicule immatriculé 8100FF01 a reçu une paire de gifles et le pneu de son véhicule perforé pour avoir refusé de payer 1500 Fcfa au corridor d’entrée d’Abengourou», a décrié M. N’Da. Les sommes d’argent réclamées par les éléments Frci varient d’une zone à une autre. Aux corridors d’Anyama, du séminaire d’Anyama et de N’dotré, le chauffeur qui quitte Abidjan pour Abengourou doit respectivement payer 2000 Fcfa, 1500 Fcfa et 1000 Fcfa. Quant aux poids lourds, il leur est exigé un montant minimum de 60.000 Fcfa. Un policier sous le couvert de l’anonymat a reconnu qu’avant les Frci, il y avait le racket. «Mais la plupart du temps, c’était des arrangements à l’amiable. Aujourd’hui, avec les Frci, le racket est devenu systématique. L’argument qu’elles avancent, est qu’elles sont sans salaire», a-t-il soutenu. Les transporteurs attendent durcir le ton si les autorités ne réagissent pas.
Jean Luc Koffi à Abengourou
Jean Luc Koffi à Abengourou