Les épreuves orales du BTS se déroulent en ce moment en attendant que les écrits qui débuteront le 20 septembre prochain. Dans cet entretien, le directeur des Examens et Concours de l'Enseignement supérieur (DECOES) explique comment lui et son équipe contre juguler la fraude cette année.
Le Patriote : Comment vont les préparatifs du BTS ?
Doulaye Coulibaly : Ils vont bon train. Nous avons déjà un calendrier bien précis qui part du 20 septembre au 10 octobre 2011. Mais, nous commençons par les épreuves orales, ensuite les épreuves pratiques et les épreuves écrites. Pour cette session, nous aurons les épreuves écrites du BTS tertiaire et du BTS industriel en même temps. Donc, on fera toutes ces épreuves écrites en une semaine au lieu de deux.
LP : Pourquoi ces deux filières composent -elles en même temps cette année ?
DC : On avait déjà prévu ce système. Mais, aujourd'hui, il est devenu plus nécessaire et indispensable à cause des problèmes qu'on a connus cette année. Dès que la crise a déclenché, les cours ont été bloqués de décembre à avril dernier. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous a demandé de trouver un Plan de sauvetage de l'année scolaire. Les universités publiques étant fermées, il fallait que les grandes écoles supérieures privées fonctionnent. C'est ce que nous avons fait. Cela a été sanctionné par un arrêté avec un nouveau découpage de l'année académique. Donc en fonction de cela, il nous faut gagner du temps et en même temps organiser les examens et faire la rentrée académique. Donc, il fallait tout cumuler. Et c'est ce que nous avons fait.
LP : Les programmes sont-ils achevés?
DC : Justement, le découpage, que nous avons fait, a permis de rattraper le temps perdu. C'est pourquoi, contrairement aux autres années, où nous finissons déjà en début septembre, c'est plutôt à la fin de ce mois que nous commençons. Nous avons tenus compte de tous ces facteurs pour fixer nos dates de rentrée. C'est d'ailleurs la Direction de l'Enseignement supérieur privé qui s'occupe du découpage de l'année académique. Et cela a été fait bien sûr avec notre participation.
LP : Combien de candidats sont-ils en lice pour cette session ?
DC : Cette année, le nombre a sensiblement diminué.
LP : Pourquoi ?
DC : Pour cause de crise. Nous avons environ 32 000 candidats, alors que l'année dernière ils étaient 38.065. Cette baisse peut s'expliquer par le fait qu'on n'a pas cette année de candidats de la sous-région que nous appelons communément les non résidents. La crise a fait que nos candidats de la sous-région ne sont pas venus composer au BTS à Abidjan. Au niveau même des étudiants régulièrement inscrits, beaucoup ont eu de la peine après tout ce qui s'est passé à reprendre les cours. Ils ne sont certainement pas tous revenus.
LP : Les méga centres d'examens seront-ils opérationnels ?
DC : Cette année, en faisant les examens en une semaine au lieu de deux, nous avons cinquante centres en même temps sur Abidjan. A partir de là, nous avons fait un manuel de procédure du Brevet de Technicien Supérieur (BTS). Ce manuel a balbutié depuis deux ans. Mais, cette année, je crois que ce manuel va fonctionner normalement. Il y a une nouvelle organisation qui est mise en place pour pouvoir juguler la fraude. Je pense que l'environnement que nous vivons actuellement va nous permettre de faire un ''BTS New Look''.
LP : Comment va fonctionner concrètement ce manuel de procédure ?
DC : Le manuel de procédure se veut un guide pour tous les intervenants dans l'organisation des examens du BTS à quel que niveau qu'ils se situent. Ce document définit aussi les niveaux de responsabilités de chacun dans l'organisation des examens. Il retrace les démarches suivies et le mode de désignation des intervenants, leur rôle, le traitement des copies, la gestion des corrections et des copies des notes pour aboutir aux résultats. Donc chacun est responsabilisé au niveau où il se trouve. Et il fait ce qu'il doit faire, parce que ce manuel est déjà connu à l'Education Nationale. Et le BTS n'étant pas un examen d'enseignement général, il a été difficile d'élaborer un manuel de procédure qui puisse coller aux réalités du terrain. Surtout que deux années durant, on a fait des manuels de procédure qui ont été abandonnés en cours de déroulement. Nous avons dit, il y a deux ans, que les centres doivent être autonomes. Cela veut dire qu'on compose, on corrige et on proclame les résultats sur le même lieu. Ça n'a pas été possible, parce que vous avez par exemple une discipline comme la fiscalité, et les professeurs de fiscalités ne courent pas les rues. Si vous avez les épreuves de fiscalité à Yopougon, Abobo, Marcory etc., il faut que vous ayez sur chaque centre un professeur de fiscalité pour qu'il y ait l'autonomie. Ce qui n'est pas évident. Voici un exemple qui montre que l'autonomie des centres d'examen n'est pas facile. Mais, nous avons trouvé une nouvelle formule.
LP : Laquelle ?
DC : Nous maintenons les présidents des centres d'examens, une fois qu'ils ont pu rendre les copies au Secrétariat Permanent, leur boulot est terminé. Et quand les corrections commencent, on nomme maintenant des présidents de Jurys. Et ce sont eux qui suivent les corrections. Ils s'occupent de la saisie et même du tirage du PV final. Il faut dire que cette année, nous avons les premiers candidats des nouvelles filières nées de la Reforme. Parce que, depuis 2008, on avait initié une reforme. Cette année, ces premiers candidats composent. Mais, cela ne veut pas dire que nous avons abandonné les anciennes filières. Lesquelles vont fonctionner en même temps que les nouvelles filières. Il y a eu même des filières qui ont subi des changements pas trop notables qui vont composer. Cette année, sur le terrain, il y aura en quelque sorte trois BTS. A savoir, les nouvelles filières, fruits de la reforme de 2008, les anciennes filières qui sont encore en cours et les filières modifiées à 60 %. Mais, en 2013, tout va redevenir normal. Ce n'est pas la première fois qu'on le fait. Dans les années 90-91, on avait des filières telles que maintenance informatique, informatique Industrielle. Mais en 1999 on a fusionné pour donner 2IEM. Il y a eu Action Publicitaire et Force de Vente, Commerce International, ces filières ont donné Gestion Commerciale. L'année d'après, on n'a pas supprimé ces différents BTS. On les a laissés s'éteindre seuls. C'est une dynamique, les filières de BTS ne sont pas statiques. Et c'est en fonction du marché qu'on fait des reformes. Surtout que le ministère de l'Enseignement supérieur a maintenant un partenariat avec le privé. Des rencontres se tiennent régulièrement depuis deux ans pour adapter la formation à l'emploi. Donc, le BTS évolue en fonction du marché de l'emploi. Des BTS, d'il y a dix ans, ne peuvent plus exister aujourd'hui. Donc, on ne doit pas former pour former.
Réalisée par Anzoumana Cissé
Le Patriote : Comment vont les préparatifs du BTS ?
Doulaye Coulibaly : Ils vont bon train. Nous avons déjà un calendrier bien précis qui part du 20 septembre au 10 octobre 2011. Mais, nous commençons par les épreuves orales, ensuite les épreuves pratiques et les épreuves écrites. Pour cette session, nous aurons les épreuves écrites du BTS tertiaire et du BTS industriel en même temps. Donc, on fera toutes ces épreuves écrites en une semaine au lieu de deux.
LP : Pourquoi ces deux filières composent -elles en même temps cette année ?
DC : On avait déjà prévu ce système. Mais, aujourd'hui, il est devenu plus nécessaire et indispensable à cause des problèmes qu'on a connus cette année. Dès que la crise a déclenché, les cours ont été bloqués de décembre à avril dernier. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous a demandé de trouver un Plan de sauvetage de l'année scolaire. Les universités publiques étant fermées, il fallait que les grandes écoles supérieures privées fonctionnent. C'est ce que nous avons fait. Cela a été sanctionné par un arrêté avec un nouveau découpage de l'année académique. Donc en fonction de cela, il nous faut gagner du temps et en même temps organiser les examens et faire la rentrée académique. Donc, il fallait tout cumuler. Et c'est ce que nous avons fait.
LP : Les programmes sont-ils achevés?
DC : Justement, le découpage, que nous avons fait, a permis de rattraper le temps perdu. C'est pourquoi, contrairement aux autres années, où nous finissons déjà en début septembre, c'est plutôt à la fin de ce mois que nous commençons. Nous avons tenus compte de tous ces facteurs pour fixer nos dates de rentrée. C'est d'ailleurs la Direction de l'Enseignement supérieur privé qui s'occupe du découpage de l'année académique. Et cela a été fait bien sûr avec notre participation.
LP : Combien de candidats sont-ils en lice pour cette session ?
DC : Cette année, le nombre a sensiblement diminué.
LP : Pourquoi ?
DC : Pour cause de crise. Nous avons environ 32 000 candidats, alors que l'année dernière ils étaient 38.065. Cette baisse peut s'expliquer par le fait qu'on n'a pas cette année de candidats de la sous-région que nous appelons communément les non résidents. La crise a fait que nos candidats de la sous-région ne sont pas venus composer au BTS à Abidjan. Au niveau même des étudiants régulièrement inscrits, beaucoup ont eu de la peine après tout ce qui s'est passé à reprendre les cours. Ils ne sont certainement pas tous revenus.
LP : Les méga centres d'examens seront-ils opérationnels ?
DC : Cette année, en faisant les examens en une semaine au lieu de deux, nous avons cinquante centres en même temps sur Abidjan. A partir de là, nous avons fait un manuel de procédure du Brevet de Technicien Supérieur (BTS). Ce manuel a balbutié depuis deux ans. Mais, cette année, je crois que ce manuel va fonctionner normalement. Il y a une nouvelle organisation qui est mise en place pour pouvoir juguler la fraude. Je pense que l'environnement que nous vivons actuellement va nous permettre de faire un ''BTS New Look''.
LP : Comment va fonctionner concrètement ce manuel de procédure ?
DC : Le manuel de procédure se veut un guide pour tous les intervenants dans l'organisation des examens du BTS à quel que niveau qu'ils se situent. Ce document définit aussi les niveaux de responsabilités de chacun dans l'organisation des examens. Il retrace les démarches suivies et le mode de désignation des intervenants, leur rôle, le traitement des copies, la gestion des corrections et des copies des notes pour aboutir aux résultats. Donc chacun est responsabilisé au niveau où il se trouve. Et il fait ce qu'il doit faire, parce que ce manuel est déjà connu à l'Education Nationale. Et le BTS n'étant pas un examen d'enseignement général, il a été difficile d'élaborer un manuel de procédure qui puisse coller aux réalités du terrain. Surtout que deux années durant, on a fait des manuels de procédure qui ont été abandonnés en cours de déroulement. Nous avons dit, il y a deux ans, que les centres doivent être autonomes. Cela veut dire qu'on compose, on corrige et on proclame les résultats sur le même lieu. Ça n'a pas été possible, parce que vous avez par exemple une discipline comme la fiscalité, et les professeurs de fiscalités ne courent pas les rues. Si vous avez les épreuves de fiscalité à Yopougon, Abobo, Marcory etc., il faut que vous ayez sur chaque centre un professeur de fiscalité pour qu'il y ait l'autonomie. Ce qui n'est pas évident. Voici un exemple qui montre que l'autonomie des centres d'examen n'est pas facile. Mais, nous avons trouvé une nouvelle formule.
LP : Laquelle ?
DC : Nous maintenons les présidents des centres d'examens, une fois qu'ils ont pu rendre les copies au Secrétariat Permanent, leur boulot est terminé. Et quand les corrections commencent, on nomme maintenant des présidents de Jurys. Et ce sont eux qui suivent les corrections. Ils s'occupent de la saisie et même du tirage du PV final. Il faut dire que cette année, nous avons les premiers candidats des nouvelles filières nées de la Reforme. Parce que, depuis 2008, on avait initié une reforme. Cette année, ces premiers candidats composent. Mais, cela ne veut pas dire que nous avons abandonné les anciennes filières. Lesquelles vont fonctionner en même temps que les nouvelles filières. Il y a eu même des filières qui ont subi des changements pas trop notables qui vont composer. Cette année, sur le terrain, il y aura en quelque sorte trois BTS. A savoir, les nouvelles filières, fruits de la reforme de 2008, les anciennes filières qui sont encore en cours et les filières modifiées à 60 %. Mais, en 2013, tout va redevenir normal. Ce n'est pas la première fois qu'on le fait. Dans les années 90-91, on avait des filières telles que maintenance informatique, informatique Industrielle. Mais en 1999 on a fusionné pour donner 2IEM. Il y a eu Action Publicitaire et Force de Vente, Commerce International, ces filières ont donné Gestion Commerciale. L'année d'après, on n'a pas supprimé ces différents BTS. On les a laissés s'éteindre seuls. C'est une dynamique, les filières de BTS ne sont pas statiques. Et c'est en fonction du marché qu'on fait des reformes. Surtout que le ministère de l'Enseignement supérieur a maintenant un partenariat avec le privé. Des rencontres se tiennent régulièrement depuis deux ans pour adapter la formation à l'emploi. Donc, le BTS évolue en fonction du marché de l'emploi. Des BTS, d'il y a dix ans, ne peuvent plus exister aujourd'hui. Donc, on ne doit pas former pour former.
Réalisée par Anzoumana Cissé