Les habitants du village d’Akradio, dans le département de Dabou ( Village situé à 15 km de Dabou), n’en croient pas leurs yeux. Et pourtant, c’est une réalité. Les Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci), sont bel et bien dans leur village, depuis le vendredi 3 septembre 2011. Les raisons de cette migration restent toutefois inexpliquées, chez les villageois qui trouvent cela très suspect. Une chose est certaine. Depuis le vendredi 9 septembre 2011 dans la matinée, deux pick-up bourrés de soldats Frci, ont débarqué dans ce paisible village, sans autre forme de procès. Pis, les autorités coutumières représentées par le chef du village, ont confirmé n’avoir eu vent d’un quelconque débarquement de qui que ce soit, dans leur bourgade. Les villageois redoutent avec la plus haute prudence, cette randonnée des militaires Frci dans le village en ces temps de troubles. Plus inquiétant pour la population villageoise, reste le ballet incessant d’aller et retour des soldats Frci avec à l’appui, un renforcement d’effectif au domicile du chef de village, où ils ont établi leur base. Les villageois contactés, ignorent totalement le mobile de leur arrivée dans le village. Parce que jusque-là, apprend-on, le chef de village en personne, n’a encore exposé le motif de la présence de cette force, sur la place publique ou l’arbre à palabre. Cependant, dans la nuit du vendredi 2 septembre à samedi 3 septembre 2011, un adolescent du village a été tabassé par un soldat de Frci dans le bar, suite à une altercation. L’adolescent qui avait reçu des coups de crosse sur la tête, a rejoint son domicile sous la menace de ce soldat qui a promis lui faire la peau s’il récidivait. Le village reste tendu et crispé, sous les ordres des Frci qui multiplient leur patrouille nocturne pour mettre au pas les villageois. Des témoins ont raconté qu’un autre jeune homme et une jeune fille, ont été interpelés par une patrouille des Frci, dans la nuit du dimanche à lundi 5 septembre 2011. Selon toujours nos sources d’informations, ces deux adolescents ont été accusé de fumer de l’herbe prohibée (la drogue). Des villageois protestent et grognent en silence. D’autres témoignages font état de ce que, les Frci auraient demandé aux jeunes de ne plus circuler après 22 heures. Des tirs ont été à cet effet entendus, dans la nuit du dimanche par les villageois qui ont commencé à trouver insupportable la situation. Une information donnée par un villageois qui a requis l’anonymat stipule que, les Frci sont à Akradio pour déloger leurs frères d’armes qui occupent à présent, la plantation villageoise d’hévéa. Cette plantation est située dans les encablures de la forêt d’Akradio, non loin de l’autoroute du nord, au kilomètre 44. Une histoire invraisemblable qui ne fait pas sourciller un seul instant, un villageois. Cependant, il y a lieu de noter que, des soldats Frci ont tenté d’exproprier la population d’Akradio, et cela, quelques semaines seulement après le coup d’Etat qui a emporté le régime du président Gbagbo, de leur plantation d’hévéa, situé sur une superficie de mille huit cents hectares (1800ha), dont une partie est mise en exploitation par les soins de la communauté villageoise d’Akradio. De fausses allégations ont alors attribué cette plantation de la communauté villageoise d’Akradio, à l’ex-couple présidentiel de la Côte d’Ivoire. Un tissu de mensonges qui explique peut-être les agitations des Frci. Une chose est certaine, la tension est vive à Akradio. Et il est temps que les autorités actuelles agissent avec la plus grande sagesse pour éviter un autre affrontement entre les Frci et les populations villageoises d’Akradio.
Hosanna David
Hosanna David
