Journaliste émérite, fin connaisseur de la vie sociopolitique ivoirienne, Bamba Alex Souleymane a annoncé le 18 aout dernier son adhésion au Rassemblement des Républicains du Président Alassane Ouattara. Nous l’avons rencontré Après qu’il ait pris effectivement sa carte de membre ce parti le 25 aout suivant. Dans cet entretien, il explique ses motivations et ses ambitions pour le parti au pouvoir.
Le Patriote : M. Bamba, vous venez de prendre votre carte de militant du RDR. Pourquoi maintenant ?
Bamba Alex Souleymane : Pourquoi maintenant ? Parce que, Dieu qui est le seul maître du destin des hommes, a voulu que je pose cet acte historique maintenant. Du fait de certaines de mes relations, il m’était impossible de m’afficher au sein d’un parti politique. Prendre position, c’est être prêt et apte au combat. Sans faux-fuyant, va et vient et reniements (honteux et minables) dans un parti politique, ou des clubs de soutien voire dans une quelconque galaxie, comme il nous a été donné d’observer au cours de la décennie perdue sous l’ancien régime. A la vérité, ceux qui connaissent l’histoire du RDR savent que j’ai toujours été avec tous les acteurs du parti. Très tôt, j’ai mené le combat de Ouattara afin que l’opinion admette que l’avenir et le futur, c’est lui. J’ai été de tous les combats. Fraternité-Hebdo, Le Démocrate, Le Patriote et L’Agora, mon journal, peuvent en porter témoignage. « Verba volant, scripta manant », les paroles s’envolent, les écrits, dit-on, restent. Ces faits sont avérés.
Ainsi, hier je me suis battu, ouvertement, pour défendre la cause de M. Ouattara en m’opposant à la forfaiture de déni de sa nationalité. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, toute mon action est au service de Monsieur Ouattara. Je me battrai sur tous les fronts politique, médiatique, diplomatique pour le triomphe des valeurs et des idéaux de paix, de tolérance et de rassemblement qu’il incarne. Et, ce que j’appelle le pèlerinage historique à Kong, le vendredi 13 Mars 1993, est sans conteste, le jour où, le destin politique du Docteur Alassane Ouattara se joua et se détermina. Je faisais partie déjà, de cette délégation. Il a fallu des hommes de conviction, engagés et déterminés pour protéger « l’étoile » qu’on voulait briser. J’étais de ceux-là.
L.P. : N’est-ce pas là une posture d’opportuniste ?
BAS : C’est méconnaître les valeurs morales de dignité et d’honneur que je cultive. Qu’est-ce que, quelqu’un comme moi, dans le paysage politique actuel, aurait pu faire d’autre, si ce n’est de confirmer un engagement ancien en faveur de Ouattara?
Je suis un homme public. Cela aurait été, prendre un risque inutile et jouer les « faux braves » en sachant que, l’ancien pouvoir n’aurait pas toléré que je m’engage publiquement aux côtés du Docteur Ouattara. Et je sais de quoi je parle.
Ouattara, tolérant et humaniste
L.P. : Que recherchez-vous maintenant que vous êtes au RDR ? Visez-vous un poste de nomination, un poste électif ?
BAS : La juste continuation de la lutte entamée le 17 Mai 1993 par les rénovateurs conduits par l’intrépide Djéni Kobéna, alors en « rupture de banc » avec le PDCI. J’accomplirai toutes les tâches qu’il plaira et aux responsables et aux militants, de me confier. Partout où on m’invitera, je répondrai présent. Le potentiel que j’ai et qui n’avait pas pu être déployé, va l’être dorénavant au service exclusif de Monsieur Ouattara et du RDR. J’avais, depuis longtemps, la conviction que, cet homme là, si brillant et si magistral, portait en lui, une grande espérance pour la Côte d’Ivoire. C’est un humaniste, un pacifiste et un homme tolérant. Ouattara porte la marque des grands hommes. Le RDR n’est pas devenu le premier parti ivoirien par hasard. L’étoile du chef y a été pour beaucoup avec des compagnons et des militants déterminants et dévoués.
L.P. : Vous ne venez tout de même pas en simple militant, sans aucune prétention…
BAS : On est d’abord un militant qui mouille le maillot et qui porte le « bleu de chauffe » avant la « blouse blanche » du technocrate. Je viens avec la conviction des gens qui, parce qu’ils savent des choses, restent humbles. Mon arrivée au RDR ne procède d’aucun calcul, c’est l’aboutissement d’un processus. La concrétisation d’un engagement ancien. Posez la question à Madame Diabaté, à Amadou Gon, à Amadou Soumahoro à Hamed Bakayoko et à tous les autres. J’ai toujours été de la Maison.
L.P. : N’est-ce pas aussi parce que vous avez perdu votre poste de Conseiller Spécial à la Primature ?
BAS : Depuis 2003, grâce au sage Seydou Diarra, un contrat de consultance et d’expertise en communication, lie mon cabinet (Cabinet Dunuya) et la Primature. Il a plu au technocrate Charles Konan Banny de le reconduire fin 2005 début 2006. A l’avènement du Premier ministre Guillaume Soro, qui est mon ami et mon jeune frère, ce contrat a été renouvelé.
Malgré les avatars de l’histoire et les ratiocinations « d’hurluberlus » et « d’hommes liges » qui tentent de faire croire qu’il ya péril en la demeure. Vous savez, un poste de responsabilité n’est pas une fin en soi. C’est une étape, ce n’est pas un point terminal. Chaque fois que j’en aurai l’occasion, je défendrai les thèses du Premier ministre Soro. Il n’y a aucune animosité entre nous. Il y a eu trop de mensonges et de contrevérités. Tout a été monté pour me salir et me fermer toutes les portes. C’est méchant et inadmissible.
Le Premier ministre est un homme brillant. Il a une haute idée de ces choses-là. Je n’ai rien fait. Le temps a permis au Premier ministre Soro, à qui rien ne m’oppose, de savoir que tout ce « tohubohu », n’avait qu’un seul objectif : m’isoler totalement de la classe politique, me salir inutilement, me couvrir d’opprobre et me fermer sa porte. J’ai si mal… Moi si fier et si moral. Dieu seul sèche les larmes de l’innocent…
Je n’ai jamais reçu 5F de la Primature Aké N’Gbo
L.P. : Une fois pour toutes, pouvez-vous nous dire si, oui ou non, vous avez travaillé avec Aké N’Gbo ?
BAS : Je ne le connais ni d’Adam ni d’Eve. Je ne lui ai jamais serré la main. Je ne connais aucun de ses collaborateurs. Aké N’Gbo est là, on peut le lui demander. Et pourtant, ceux qui ont travaillé avec lui en ce temps-là, sont encore en poste à la Primature. Je n’ai pas reçu un centime. Je n’ai reçu 5Fcfa ni de Aké N’Gbo ni d’aucun de ses collaborateurs. J’attends que celui qui a les preuves de ces affirmations mensongères les apporte ici et maintenant. Il faut arrêter ces mensonges. C’est indigne ! Il y a deux personnes qui paient à la Primature et qui sont encore là. L’ancien directeur financier d’Aké N’Gbo est là. Il sait qu’il ne m’a pas donné 5Fcfa. Il faut donc arrêter de mentir parce qu’on est contre quelqu’un. J’ai ma famille et de nombreux amis (heureusement), qui ne supportent plus ces mensonges. Les frères se sont trompés. Tout ce charivari ne correspond à rien. Ils ont utilisé un faux alibi qui se discrédite de lui-même. Les rapports à l’intérieur de la maison n’étaient plus au beau fixe. Ils cherchaient l’occasion pour mettre à exécution ce forfait. Malheureusement, la méthode utilisée est à l’opposé des valeurs que défend le chef du gouvernement qui a toujours combattu l’exclusion et l’injustice. Les DG, PCA pro-Gbagbo qui nous ont combattus sont encore en place ou se sont vus renouveler une certaine confiance. Je dois faire remarquer aux Ivoiriens que je suis à la primature depuis 2003, coopté en qualité d’expert consultant en communication et en stratégies, sur la base de l’expertise certifiée et la compétence technique. Pourquoi peut-on me traiter de la sorte. J’ai exercé d’importantes responsabilités en journalisme où j’ai occupé les plus hautes fonctions de responsabilité, qui m’ont mis en avantage auprès du président Félix Houphouët Boigny, ce qui n’était pas donné. Idem avec les présidents Bédié et Ouattara. Cela mérite du respect et c’est ce que je demande. Je suis reconnaissant de Guillaume Soro, à qui rien ne m’oppose, de m’avoir coopté comme conseiller spécial. On peut se séparer sans tintamarre. Je n’accepte qu’on joue avec mon honneur et avec celui de mes parents pour un poste.
J’ai une antériorité historique dans la lutte contre l’exclusion et l’injustice. J’ai porté haut cet étendard. Je n’ai pas attendu l’aurore pour le clamer… Si j’étais un pro Gbagbo, on ne m’aurait pas empêché de sortir du pays à deux reprises. Je vous avais affirmé que le président Alassane Ouattara étonnerait le monde. Eh bien, vous pouvez observer. Un travail gigantesque de reconstruction et de réarmement moral se fait et ce n’est que le début.
L.P. : On vous a tout de même vu à la Primature lors du blocus…
BAS : Je n’ai été à la Primature que 2 fois, au mois de Mars soit au 4ème mois du conflit. Et, de guerre lasse, je le répète, parce que le directeur financier de l’époque m’avait appelé afin de lui montrer le double authentique du contrat qui lie mon cabinet DUNUYA à la Primature.
Et sur l’insistance de l’un de mes anciens gardes qui, lui, était menacé d’être envoyé au poteau contre le commando invisible. Il a eu peur et m’a supplié d’y aller. J’ignorais que la liste de présence pour accéder au bureau du Directeur Financier était un « traquenard », un piège. Et ce jour-là, je me rappelle qu’un élément des FDS en faction, m’avait intimé l’ordre de quitter les lieux puisque, pour lui, j’étais un rebelle qui n’y avait plus sa place. Un de ses supérieurs lui a expliqué que c’est à la demande du Directeur financier que j’étais venu répondre à un appel. De ce jour, ils ont établi une liste où on retrouve mon nom six ou huit fois. Est-ce une preuve suffisante pour affirmer, comme l’ont fait mes pourfendeurs, que j’ai collaboré avec l’ancien régime après le 4 Décembre 2011 ? J’en connais qui sont encore à la Primature et qui ont régulièrement travaillé avec Aké N’Gbo. Pourquoi tant de bruit inutile ?
Je suis surpris par cette décision totalement inattendue. Je suis encore à me demander, quel est le crime que j’ai commis. Les incantations de ceux qui voulaient que je parte de la Primature ont porté. Ils ont gagné la première bataille. Seulement, ils n’avaient pas besoin d’offrir un tel spectacle. Moi je suis et reste l’ami, le frère et le conseiller « ad vitam » du Premier ministre. J’ai trop travaillé pour lui pour que je veuille, aujourd’hui, me renier. Jamais je ne me renierai.
J’en profite pour faire une révélation : J’ai refusé d’aller m’exhiber à Télé Moscou ou « LMP » où, on me demandait d’affirmer que, c’est M. Gbagbo qui avait gagné et non M. Ouattara. On m’avait aussi demandé dans la foulée, de renier publiquement mon amitié et ma fraternité avec le Président Compaoré. Vous vous imaginez ? C’était tout simplement inacceptable. Et je ne l’ai pas accepté. Après ce refus, j’ai reçu l’injonction du Colonel-major Babri Gohourou qui m’intimait l’ordre suivant : « On ne veut pas vous entendre et on ne veut pas vous lire non plus ». Il ne fallait pas être un « grand devin » pour comprendre que, « l’étau » se resserrait autour de moi. Au point que, j’ai pris la décision de quitter le pays les 18 et 24 Mars 2011, mais à chaque fois j’ai été refoulé à la frontière Noé-Elibou.
Pourquoi m’a-t-on interdit de quitter le pays ? La réponse à cette question devrait visiblement clore le débat sur ma supposée collaboration avec Aké N’Gbo. Je n’ai pas travaillé avec ce Monsieur et son équipe.
L.P. : Au moment où tout le pays parle de réconciliation, n’est-ce pas l’occasion pour vous également de pardonner?
BAS : Je ne suis pas rancunier. L’exemple digne qu’est le Président Ouattara est mon élixir.
Chaque fois que je pense aux souffrances et aux épreuves qu’il a endurées, je me dis : « petit » Dieu est grand. Ne pleure pas sur ton sort.
J’avoue, j’ai mal supporté ce qui m’arrive. J’ai trouvé cela méchant et injuste. Je n’ai rien fait.
Je suis un disciple d’Houphouët-Boigny. J’ose croire que tout le monde s’est trompé. Je suis pour la réconciliation vraie. Mais elle doit se lire sur le visage. Au reste, je me considère comme Conseiller à vie de Guillaume Soro. Quoi que Dieu me donne demain, Guillaume Soro demeurera mon patron. C’est un devoir d’honnêteté et s’il fallait demain travailler encore pour lui, je répondrai présent.
Et, le patron connaît ma valeur d’engagement, ma loyauté et mon honnêteté. Que d’ivoiriens le patron a-t-il accepté d’aider sur ma recommandation ? Au nom de Dieu, je pardonne. Que tous les ivoiriens pardonnent. Ne ressemblons pas à ceux auxquels on a tout reproché. Ne faisons pas comme ceux qui sont partis. Restons mobilisés et engagés derrière le Président Ouattara afin, qu’il écrive en lettres d’or de «nouvelles pages» de l’histoire de notre pays afin, qu’il redevienne le «phare» de l’Afrique de l’Ouest. Un pays où il fait bon vivre. La patrie de la vraie fraternité. La Terre d’espérance où convergent les communautés de toutes les régions du monde.
Interview réalisée par
KIGBAFORY Inza
Le Patriote : M. Bamba, vous venez de prendre votre carte de militant du RDR. Pourquoi maintenant ?
Bamba Alex Souleymane : Pourquoi maintenant ? Parce que, Dieu qui est le seul maître du destin des hommes, a voulu que je pose cet acte historique maintenant. Du fait de certaines de mes relations, il m’était impossible de m’afficher au sein d’un parti politique. Prendre position, c’est être prêt et apte au combat. Sans faux-fuyant, va et vient et reniements (honteux et minables) dans un parti politique, ou des clubs de soutien voire dans une quelconque galaxie, comme il nous a été donné d’observer au cours de la décennie perdue sous l’ancien régime. A la vérité, ceux qui connaissent l’histoire du RDR savent que j’ai toujours été avec tous les acteurs du parti. Très tôt, j’ai mené le combat de Ouattara afin que l’opinion admette que l’avenir et le futur, c’est lui. J’ai été de tous les combats. Fraternité-Hebdo, Le Démocrate, Le Patriote et L’Agora, mon journal, peuvent en porter témoignage. « Verba volant, scripta manant », les paroles s’envolent, les écrits, dit-on, restent. Ces faits sont avérés.
Ainsi, hier je me suis battu, ouvertement, pour défendre la cause de M. Ouattara en m’opposant à la forfaiture de déni de sa nationalité. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, toute mon action est au service de Monsieur Ouattara. Je me battrai sur tous les fronts politique, médiatique, diplomatique pour le triomphe des valeurs et des idéaux de paix, de tolérance et de rassemblement qu’il incarne. Et, ce que j’appelle le pèlerinage historique à Kong, le vendredi 13 Mars 1993, est sans conteste, le jour où, le destin politique du Docteur Alassane Ouattara se joua et se détermina. Je faisais partie déjà, de cette délégation. Il a fallu des hommes de conviction, engagés et déterminés pour protéger « l’étoile » qu’on voulait briser. J’étais de ceux-là.
L.P. : N’est-ce pas là une posture d’opportuniste ?
BAS : C’est méconnaître les valeurs morales de dignité et d’honneur que je cultive. Qu’est-ce que, quelqu’un comme moi, dans le paysage politique actuel, aurait pu faire d’autre, si ce n’est de confirmer un engagement ancien en faveur de Ouattara?
Je suis un homme public. Cela aurait été, prendre un risque inutile et jouer les « faux braves » en sachant que, l’ancien pouvoir n’aurait pas toléré que je m’engage publiquement aux côtés du Docteur Ouattara. Et je sais de quoi je parle.
Ouattara, tolérant et humaniste
L.P. : Que recherchez-vous maintenant que vous êtes au RDR ? Visez-vous un poste de nomination, un poste électif ?
BAS : La juste continuation de la lutte entamée le 17 Mai 1993 par les rénovateurs conduits par l’intrépide Djéni Kobéna, alors en « rupture de banc » avec le PDCI. J’accomplirai toutes les tâches qu’il plaira et aux responsables et aux militants, de me confier. Partout où on m’invitera, je répondrai présent. Le potentiel que j’ai et qui n’avait pas pu être déployé, va l’être dorénavant au service exclusif de Monsieur Ouattara et du RDR. J’avais, depuis longtemps, la conviction que, cet homme là, si brillant et si magistral, portait en lui, une grande espérance pour la Côte d’Ivoire. C’est un humaniste, un pacifiste et un homme tolérant. Ouattara porte la marque des grands hommes. Le RDR n’est pas devenu le premier parti ivoirien par hasard. L’étoile du chef y a été pour beaucoup avec des compagnons et des militants déterminants et dévoués.
L.P. : Vous ne venez tout de même pas en simple militant, sans aucune prétention…
BAS : On est d’abord un militant qui mouille le maillot et qui porte le « bleu de chauffe » avant la « blouse blanche » du technocrate. Je viens avec la conviction des gens qui, parce qu’ils savent des choses, restent humbles. Mon arrivée au RDR ne procède d’aucun calcul, c’est l’aboutissement d’un processus. La concrétisation d’un engagement ancien. Posez la question à Madame Diabaté, à Amadou Gon, à Amadou Soumahoro à Hamed Bakayoko et à tous les autres. J’ai toujours été de la Maison.
L.P. : N’est-ce pas aussi parce que vous avez perdu votre poste de Conseiller Spécial à la Primature ?
BAS : Depuis 2003, grâce au sage Seydou Diarra, un contrat de consultance et d’expertise en communication, lie mon cabinet (Cabinet Dunuya) et la Primature. Il a plu au technocrate Charles Konan Banny de le reconduire fin 2005 début 2006. A l’avènement du Premier ministre Guillaume Soro, qui est mon ami et mon jeune frère, ce contrat a été renouvelé.
Malgré les avatars de l’histoire et les ratiocinations « d’hurluberlus » et « d’hommes liges » qui tentent de faire croire qu’il ya péril en la demeure. Vous savez, un poste de responsabilité n’est pas une fin en soi. C’est une étape, ce n’est pas un point terminal. Chaque fois que j’en aurai l’occasion, je défendrai les thèses du Premier ministre Soro. Il n’y a aucune animosité entre nous. Il y a eu trop de mensonges et de contrevérités. Tout a été monté pour me salir et me fermer toutes les portes. C’est méchant et inadmissible.
Le Premier ministre est un homme brillant. Il a une haute idée de ces choses-là. Je n’ai rien fait. Le temps a permis au Premier ministre Soro, à qui rien ne m’oppose, de savoir que tout ce « tohubohu », n’avait qu’un seul objectif : m’isoler totalement de la classe politique, me salir inutilement, me couvrir d’opprobre et me fermer sa porte. J’ai si mal… Moi si fier et si moral. Dieu seul sèche les larmes de l’innocent…
Je n’ai jamais reçu 5F de la Primature Aké N’Gbo
L.P. : Une fois pour toutes, pouvez-vous nous dire si, oui ou non, vous avez travaillé avec Aké N’Gbo ?
BAS : Je ne le connais ni d’Adam ni d’Eve. Je ne lui ai jamais serré la main. Je ne connais aucun de ses collaborateurs. Aké N’Gbo est là, on peut le lui demander. Et pourtant, ceux qui ont travaillé avec lui en ce temps-là, sont encore en poste à la Primature. Je n’ai pas reçu un centime. Je n’ai reçu 5Fcfa ni de Aké N’Gbo ni d’aucun de ses collaborateurs. J’attends que celui qui a les preuves de ces affirmations mensongères les apporte ici et maintenant. Il faut arrêter ces mensonges. C’est indigne ! Il y a deux personnes qui paient à la Primature et qui sont encore là. L’ancien directeur financier d’Aké N’Gbo est là. Il sait qu’il ne m’a pas donné 5Fcfa. Il faut donc arrêter de mentir parce qu’on est contre quelqu’un. J’ai ma famille et de nombreux amis (heureusement), qui ne supportent plus ces mensonges. Les frères se sont trompés. Tout ce charivari ne correspond à rien. Ils ont utilisé un faux alibi qui se discrédite de lui-même. Les rapports à l’intérieur de la maison n’étaient plus au beau fixe. Ils cherchaient l’occasion pour mettre à exécution ce forfait. Malheureusement, la méthode utilisée est à l’opposé des valeurs que défend le chef du gouvernement qui a toujours combattu l’exclusion et l’injustice. Les DG, PCA pro-Gbagbo qui nous ont combattus sont encore en place ou se sont vus renouveler une certaine confiance. Je dois faire remarquer aux Ivoiriens que je suis à la primature depuis 2003, coopté en qualité d’expert consultant en communication et en stratégies, sur la base de l’expertise certifiée et la compétence technique. Pourquoi peut-on me traiter de la sorte. J’ai exercé d’importantes responsabilités en journalisme où j’ai occupé les plus hautes fonctions de responsabilité, qui m’ont mis en avantage auprès du président Félix Houphouët Boigny, ce qui n’était pas donné. Idem avec les présidents Bédié et Ouattara. Cela mérite du respect et c’est ce que je demande. Je suis reconnaissant de Guillaume Soro, à qui rien ne m’oppose, de m’avoir coopté comme conseiller spécial. On peut se séparer sans tintamarre. Je n’accepte qu’on joue avec mon honneur et avec celui de mes parents pour un poste.
J’ai une antériorité historique dans la lutte contre l’exclusion et l’injustice. J’ai porté haut cet étendard. Je n’ai pas attendu l’aurore pour le clamer… Si j’étais un pro Gbagbo, on ne m’aurait pas empêché de sortir du pays à deux reprises. Je vous avais affirmé que le président Alassane Ouattara étonnerait le monde. Eh bien, vous pouvez observer. Un travail gigantesque de reconstruction et de réarmement moral se fait et ce n’est que le début.
L.P. : On vous a tout de même vu à la Primature lors du blocus…
BAS : Je n’ai été à la Primature que 2 fois, au mois de Mars soit au 4ème mois du conflit. Et, de guerre lasse, je le répète, parce que le directeur financier de l’époque m’avait appelé afin de lui montrer le double authentique du contrat qui lie mon cabinet DUNUYA à la Primature.
Et sur l’insistance de l’un de mes anciens gardes qui, lui, était menacé d’être envoyé au poteau contre le commando invisible. Il a eu peur et m’a supplié d’y aller. J’ignorais que la liste de présence pour accéder au bureau du Directeur Financier était un « traquenard », un piège. Et ce jour-là, je me rappelle qu’un élément des FDS en faction, m’avait intimé l’ordre de quitter les lieux puisque, pour lui, j’étais un rebelle qui n’y avait plus sa place. Un de ses supérieurs lui a expliqué que c’est à la demande du Directeur financier que j’étais venu répondre à un appel. De ce jour, ils ont établi une liste où on retrouve mon nom six ou huit fois. Est-ce une preuve suffisante pour affirmer, comme l’ont fait mes pourfendeurs, que j’ai collaboré avec l’ancien régime après le 4 Décembre 2011 ? J’en connais qui sont encore à la Primature et qui ont régulièrement travaillé avec Aké N’Gbo. Pourquoi tant de bruit inutile ?
Je suis surpris par cette décision totalement inattendue. Je suis encore à me demander, quel est le crime que j’ai commis. Les incantations de ceux qui voulaient que je parte de la Primature ont porté. Ils ont gagné la première bataille. Seulement, ils n’avaient pas besoin d’offrir un tel spectacle. Moi je suis et reste l’ami, le frère et le conseiller « ad vitam » du Premier ministre. J’ai trop travaillé pour lui pour que je veuille, aujourd’hui, me renier. Jamais je ne me renierai.
J’en profite pour faire une révélation : J’ai refusé d’aller m’exhiber à Télé Moscou ou « LMP » où, on me demandait d’affirmer que, c’est M. Gbagbo qui avait gagné et non M. Ouattara. On m’avait aussi demandé dans la foulée, de renier publiquement mon amitié et ma fraternité avec le Président Compaoré. Vous vous imaginez ? C’était tout simplement inacceptable. Et je ne l’ai pas accepté. Après ce refus, j’ai reçu l’injonction du Colonel-major Babri Gohourou qui m’intimait l’ordre suivant : « On ne veut pas vous entendre et on ne veut pas vous lire non plus ». Il ne fallait pas être un « grand devin » pour comprendre que, « l’étau » se resserrait autour de moi. Au point que, j’ai pris la décision de quitter le pays les 18 et 24 Mars 2011, mais à chaque fois j’ai été refoulé à la frontière Noé-Elibou.
Pourquoi m’a-t-on interdit de quitter le pays ? La réponse à cette question devrait visiblement clore le débat sur ma supposée collaboration avec Aké N’Gbo. Je n’ai pas travaillé avec ce Monsieur et son équipe.
L.P. : Au moment où tout le pays parle de réconciliation, n’est-ce pas l’occasion pour vous également de pardonner?
BAS : Je ne suis pas rancunier. L’exemple digne qu’est le Président Ouattara est mon élixir.
Chaque fois que je pense aux souffrances et aux épreuves qu’il a endurées, je me dis : « petit » Dieu est grand. Ne pleure pas sur ton sort.
J’avoue, j’ai mal supporté ce qui m’arrive. J’ai trouvé cela méchant et injuste. Je n’ai rien fait.
Je suis un disciple d’Houphouët-Boigny. J’ose croire que tout le monde s’est trompé. Je suis pour la réconciliation vraie. Mais elle doit se lire sur le visage. Au reste, je me considère comme Conseiller à vie de Guillaume Soro. Quoi que Dieu me donne demain, Guillaume Soro demeurera mon patron. C’est un devoir d’honnêteté et s’il fallait demain travailler encore pour lui, je répondrai présent.
Et, le patron connaît ma valeur d’engagement, ma loyauté et mon honnêteté. Que d’ivoiriens le patron a-t-il accepté d’aider sur ma recommandation ? Au nom de Dieu, je pardonne. Que tous les ivoiriens pardonnent. Ne ressemblons pas à ceux auxquels on a tout reproché. Ne faisons pas comme ceux qui sont partis. Restons mobilisés et engagés derrière le Président Ouattara afin, qu’il écrive en lettres d’or de «nouvelles pages» de l’histoire de notre pays afin, qu’il redevienne le «phare» de l’Afrique de l’Ouest. Un pays où il fait bon vivre. La patrie de la vraie fraternité. La Terre d’espérance où convergent les communautés de toutes les régions du monde.
Interview réalisée par
KIGBAFORY Inza