C’est la bagatelle de 13 milliards qu’il faut à la Commission électorale indépendante (Cei) pour organiser l’élection des nouveaux députés ivoiriens. C’est du reste la facture qu’aurait présentée, lundi dernier, l’institution en charge des élections, lors d’une réunion qu’elle a eue avec les services de la primature. Bien que la réunion se soit tenue à huis clos, nous avons pu percer le secret des échanges, en recoupant nos sources d’information. Ont également assisté à cette réunion, les autres institutions nationales parties prenantes au processus électoral et les représentants des bailleurs de fonds internationaux. La présence de ceux-ci se justifie à plus d’un titre dans la mesure où comme lors de la présidentielle, ils sont invités à mettre la main à la poche pour permettre à la Côte d’Ivoire de se doter d’un nouveau parlement. Leur quote-part, selon une de nos sources proches de la Cei, avoisinerait les 6 milliards F. Cfa, soit 40% du budget élaboré par l’organe électoral ivoirien. Déjà, au sortir de la réunion de lundi dernier, les représentants des bailleurs de fonds internationaux n’avaient fait aucun mystère sur la disponibilité des ‘’amis’’ de la Côte d’Ivoire à l’assister pour organiser ces législatives. « Nous avons une fourchette et nous travaillerons pour voir ce que nous pouvons faire pour aider de façon très efficace le gouvernement dans cette tâche très, très importante », a indiqué Philip Carter III, l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, au sortir de la réunion. Le reste des fonds nécessaires à l’organisation de l’élection des députés est à trouver par l’Etat. Cette quote-part du gouvernement ivoirien s’élève à environ 7 milliards F. Cfa. Toute chose qui représente 60% du budget de l’élection législative. Dans les grandes lignes, ces fonds demandés par la Cei devraient permettre d’éponger les sommes dues, à l’opérateur qui a réalisé le recensement électoral, aux imprimeurs et autres prestations de services, à engager les dépenses liées à l’impression des documents électoraux (affiches, bulletins de vote), à l’acquisition de moyens de déplacement, à la rétribution des agents électoraux et autres personnels temporaires recrutés par la Cei…En dépit de la conjoncture économique du moment, il y a fort à parier que le gouvernement ivoirien pourra trouver les fonds demandés. Mais, pourra-t-il les mettre à temps à la disposition de l’organe électoral ? Là est toute la question. Certains observateurs évaluent l’organisation de l’élection présidentielle de l’année dernière à environ 40 milliards F. Cfa.
M.D.
M.D.