Le pont de lianes de Lieupleu, à une vingtaine de km de Danané, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire n’est plus que l’ombre de lui-même. L’ouvrage, qui a été un pôle touristique il y a quelques années est tombé en ruines et n’attire plus personne.
Il a constitué l’une des attractions majeures de la région de longues années durant.
Le pont de lianes, situé dans le village de Lieupleu, à une vingtaine de km de Danané fait peine à voir. Si dans le temps l’on pouvait désigner par «pont de lianes» l’enchevêtrement harmonieux et judicieux de lianes qui permettait de passer au dessus du fleuve Cavally, il en va – hélas – autrement aujourd’hui. Ce sont des pièces de bois épaisses, longues et rectangulaires qui sont jetées sur des pontons construits dans l’eau, qui permettent de rejoindre l’autre rive. Quelques lianes, négligemment tressées, renforcées avec des chaînes de métal, rappellent que c’est ici que le pont de lianes a existé. Il faut avoir des talents de funambule rompu à la tâche pour s’essayer à la traversée. Même si les habitants du patelin le font avec une aisance et une dextérité assez déconcertantes. C’est un fait, la crise postélectorale n’a rien épargné. Pas même l’industrie touristique qui a subi des dommages collatéraux de la guerre. C’est en marge de la 8ème édition du Festival international de la route des reines et des rois (Festirois), qui a sillonné la région de l’ouest qu’une visite du pont de lianes – ou plutôt de ce qu’il en reste – a été organisée par la délégation de Côte d’Ivoire Tourisme conduite par Mme Diarra née Kossonou, conseiller technique du Directeur de Côte d’Ivoire Tourisme et Samagassi Syndou, Sous-directeur de la promotion intérieure au sein de la même structure. C’est dans le village de Lieupleu, situé à une vingtaine de Danané que se trouve l’ouvrage qui a attiré des milliers de touristes il y a quelques années. Après 19 km sur une route goudronnée, Lieupleu ouvre les bras au visiteur, au détour d’une route secondaire, au relief inégalé et accidentée qui s’étale sur 4 km au milieu des plantations de cacao. Le vrombissement des flots du fleuve Cavally, tout proche, indique que l’ouvrage n’est pas loin. Au terme d’une poignée de minutes de marche, se présente le pont de liane. Le constat est amer. Pour dire vrai, il n’existe plus que de nom. Outre le manque d’entretien dont il a souffert, le pont a été, volontairement «saboté» par les habitants du bourg. «Ce pont, qui relie les deux rives du fleuve Cavally, permet aux populations de se déplacer d’un village à un autre, d’aller vers le Canton Wô qui se trouve sur la rive opposée. Au cours de la guerre, nous avons été visités par des hôtes indésirables. Ils ont menacé de détruire notre village et le village voisin. Après leur départ, nous avons décidé de nous refugier sur l’autre rive (Ndlr : la rive opposée) du fleuve Cavally pour échapper à nos ravisseurs. C’est ainsi que nous avons coupé le pont de liane pour protéger notre fuite», explique le président des jeunes de Lieupleu. Pour lui, le climat d’insécurité qui a prévalu dans la région des Montagnes, a laissé les initiés dans une atmosphère de peur panique. Qui ne leur permet plus de trouver une paix intérieure pour tisser un nouveau pont de liane et le dresser entre les deux rives dudit fleuve.
En attendant que les initiés, dont la légende dit qu’ils ont tissé le pont en une nuit puissent rééditer l’exploit et refaire un nouveau pont, ce sont des planches qui permettent de traverser le Cavally. Les collaborateurs du ministre du Tourisme, désolés de constater que le pont de lianes a fait les frais de la crise postélectorale, ont promis de remonter l’information à la tutelle afin que des mesures adéquates soient prises pour la réhabilitation du pont de lianes de Lieupleu. Il y va de la survie du tourisme dans cette zone de la Côte d’Ivoire.
M’Bah Aboubakar,
Envoyé spécial
Il a constitué l’une des attractions majeures de la région de longues années durant.
Le pont de lianes, situé dans le village de Lieupleu, à une vingtaine de km de Danané fait peine à voir. Si dans le temps l’on pouvait désigner par «pont de lianes» l’enchevêtrement harmonieux et judicieux de lianes qui permettait de passer au dessus du fleuve Cavally, il en va – hélas – autrement aujourd’hui. Ce sont des pièces de bois épaisses, longues et rectangulaires qui sont jetées sur des pontons construits dans l’eau, qui permettent de rejoindre l’autre rive. Quelques lianes, négligemment tressées, renforcées avec des chaînes de métal, rappellent que c’est ici que le pont de lianes a existé. Il faut avoir des talents de funambule rompu à la tâche pour s’essayer à la traversée. Même si les habitants du patelin le font avec une aisance et une dextérité assez déconcertantes. C’est un fait, la crise postélectorale n’a rien épargné. Pas même l’industrie touristique qui a subi des dommages collatéraux de la guerre. C’est en marge de la 8ème édition du Festival international de la route des reines et des rois (Festirois), qui a sillonné la région de l’ouest qu’une visite du pont de lianes – ou plutôt de ce qu’il en reste – a été organisée par la délégation de Côte d’Ivoire Tourisme conduite par Mme Diarra née Kossonou, conseiller technique du Directeur de Côte d’Ivoire Tourisme et Samagassi Syndou, Sous-directeur de la promotion intérieure au sein de la même structure. C’est dans le village de Lieupleu, situé à une vingtaine de Danané que se trouve l’ouvrage qui a attiré des milliers de touristes il y a quelques années. Après 19 km sur une route goudronnée, Lieupleu ouvre les bras au visiteur, au détour d’une route secondaire, au relief inégalé et accidentée qui s’étale sur 4 km au milieu des plantations de cacao. Le vrombissement des flots du fleuve Cavally, tout proche, indique que l’ouvrage n’est pas loin. Au terme d’une poignée de minutes de marche, se présente le pont de liane. Le constat est amer. Pour dire vrai, il n’existe plus que de nom. Outre le manque d’entretien dont il a souffert, le pont a été, volontairement «saboté» par les habitants du bourg. «Ce pont, qui relie les deux rives du fleuve Cavally, permet aux populations de se déplacer d’un village à un autre, d’aller vers le Canton Wô qui se trouve sur la rive opposée. Au cours de la guerre, nous avons été visités par des hôtes indésirables. Ils ont menacé de détruire notre village et le village voisin. Après leur départ, nous avons décidé de nous refugier sur l’autre rive (Ndlr : la rive opposée) du fleuve Cavally pour échapper à nos ravisseurs. C’est ainsi que nous avons coupé le pont de liane pour protéger notre fuite», explique le président des jeunes de Lieupleu. Pour lui, le climat d’insécurité qui a prévalu dans la région des Montagnes, a laissé les initiés dans une atmosphère de peur panique. Qui ne leur permet plus de trouver une paix intérieure pour tisser un nouveau pont de liane et le dresser entre les deux rives dudit fleuve.
En attendant que les initiés, dont la légende dit qu’ils ont tissé le pont en une nuit puissent rééditer l’exploit et refaire un nouveau pont, ce sont des planches qui permettent de traverser le Cavally. Les collaborateurs du ministre du Tourisme, désolés de constater que le pont de lianes a fait les frais de la crise postélectorale, ont promis de remonter l’information à la tutelle afin que des mesures adéquates soient prises pour la réhabilitation du pont de lianes de Lieupleu. Il y va de la survie du tourisme dans cette zone de la Côte d’Ivoire.
M’Bah Aboubakar,
Envoyé spécial