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Politique Publié le samedi 17 septembre 2011 | Le Temps

Participation aux législatives : Les handicaps du Fpi

© Le Temps Par FN
Activités du President de la Commission dialogue, vérité et réconciliation : Charles Konan Banny reçoit Miaka Ouréto et la direction intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi)
Lundi 25 juillet 2011. Abidjan. Siège de la Commission dialogue, vérité et réconciliation(CDVR)
La question de la participation du Front populaire ivoirien (Fpi) aux prochaines élections se pose avec insistance. Certains la subordonnent à la libération du prisonnier Laurent Gbagbo. D’autres à la restructuration de la Commission électorale indépendante (Cei). Mais il y a d’autres réalités qu’on n’évoque pas souvent, ou alors pas avec beaucoup de sérieux. C’est que la majorité des cadres du parti, éligibles pour les compétitions électorales, se trouvent en prison ou en exil. Alors qui faut-il présenter ? Cela est une question sérieuse. De même, les comptes bancaires des mêmes personnes sont gelés. Et si même ils étaient libres mais sans ressources, comment pourraient-ils se jeter dans la bataille à la loyale ? Mais l’on ne parle de bataille à la loyale que si la faction rebelle était désarmée dans un pays qui, depuis septembre 2002, connaît le règne souverain de la rébellion armée. Malheureusement, les Frci, c’est-à-dire les mêmes rebelles qui ont changé de nom, refusent de rentrer en caserne, de déposer les armes et de libérer le pays. Dans les villes, les villages et les campements, ils ont remplacé la gendarmerie, la police, la douane et les agents des Eaux et Forêts. Pour l’instant, contrairement à ce qu’on diffuse comme information, les com’zones sont présents sur le terrain et continuent de gérer la Côte d’Ivoire comme avant la présidentielle 2010. Et pour certains, leurs patrons ne les maitrisent pas et ils en font à leurs têtes. Pour d’autres, ils sont bien déployés sur toute l’étendue du pays pour empêcher les adversaires de Ouattara d’aller aux élections et le faire obtenir la majorité des sièges au parlement. Dans tous les cas, l’on constate simplement que les Frci, par leurs exactions, font tristement parler d’elles. A telle enseigne que leur patron et géniteur Ouattara veut changer leur nom et revenir à celui respecté et respectable de «Fanci». Si donc le Fpi fait fi de tout cela et va aux élections, ce sera uniquement pour accompagner Ouattara et légitimer sa victoire en parlant d’élections ouvertes, transparentes et crédibles. La participation du Front populaire ivoirien aux prochaines élections ne doit donc pas être une simple balade de santé, ou la crainte de la politique de la chaise vide. Car même s’il participait à ces élections, elles ne lui prévoient pas de chaises au Parlement, les dés étant pipés d’avance ; ce n’est pas lui qui aura refusé la chaise. Mais il n’en n’aura même pas et se sera humilié pour rien, pour légitimer le pouvoir de Ouattara. Un Ouattara qui va se frotter les mains. Voilà les handicaps du parti de Pascal Affi N’Guessan.
Germain Séhoué
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