Le bureau de poste de Niablé, situé à une trentaine de km du département d’Abengourou, ne grouille plus de monde. C’est le triste constat que nous avons fait lors de notre passage dans cette localité. Selon une source douanière de la direction régionale de la douane, le bureau de poste de Niablé, principale porte d’entrée et de sortie pour ce qui est du département d’Abengourou en direction du Ghana voisin n’attire plus les opérateurs économiques depuis presqu’un mois. Cette situation fait suite au départ des éléments des FRCI remplacés par les agents assermentés de l’Etat. Bien avant leur départ, l’on enregistrait, selon notre source, un trafic régulier des camions de marchandises ou autres engins de gros calibres qui réalisaient au quotidien de grandes performances. Ce sont des colonnes de gros camions qui se suivaient en file indienne, remarque notre interlocuteur. Y avait-il une complicité ? Les opérateurs économiques qui empruntaient cet axe avaient-ils un deal avec les FRCI ? La réponse de notre interlocuteur est la suivante : «Ce sont les éléments des FRCI qui occupaient nos postes dans les villages de la sous-préfecture, et ils avaient des armes. Vous ne pouvez pas dire à un douanier de se rendre dans un poste situé dans un village s’il n’a pas d’arme. Les opérateurs économiques préfèrent contourner le bureau de Niablé». En clair, les opérateurs économiques aiment la facilité et rusent avec l’Etat. La preuve, explique notre source, beaucoup d’entre eux préfèrent traiter avec des éléments des FRCI. «Agnibilékrou vit la même réalité. Les FRCI sont basées dans certains villages après Tenkessé où la douane n’est pas présente. Sur ce tronçon, y circulent au quotidien, plusieurs camions », explique notre informateur. Qui déplore le manque à gagner pour l’économie ivoirienne.
Ernest Famin, correspondant
Ernest Famin, correspondant