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Économie Publié le samedi 17 septembre 2011 | Nord-Sud

Affaire des 10 % sur les fournisseurs : Faustin Gré (Président du Synafeci) : “Seul le chef de l’Etat peut régler ce problème”

La sortie de Faustin Gré, président du Synafeci, a provoqué une volée de bois vert de la part des agents du Trésor qui veulent des preuves. Il revient à la charge et brandit ses preuves.



La polémique continue d’enfler sur les 10 % prélevés sur les fournisseurs de l’Etat. Avez-vous des preuves ?
Nous avons des preuves et elles fusent de partout. Les membres du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat (Synafeci) sont des chefs d’entreprises qui ne peuvent pas s’amuser à dire n’importe quoi. Nous sommes prêts à témoigner le moment venu. Néanmoins, nous pouvons vous donner un avant-goût. A Daloa, les fournisseurs qui ont été payés sur la période du 7 juillet au 29 août ont été prélevés. Moi, je dis qu’ils ont été escroqués de 10 et 15 %. Pour être plus précis, Adama Ouédraogo a été escroqué à hauteur de 2,6 millions Fcfa pour une facture de 27,5 millions Fcfa. C’est le fondé de pouvoir M. Dodien Mahé, qui lui a demandé ce montant qu’il a reçu en mains propres. Il y a aussi le cas de Bah Klotin. Pour 3,5 millions de facture, elle a dû reverser 500.000 Fcfa soit 15 % au même agent du Trésor. Aujourd’hui, les opérateurs économiques qui sont, du reste très nombreux dans cette situation, exigent le remboursement de ces commissions illégales.

Vous avez adressé des courriers depuis le 5 septembre au directeur général du Trésor, le 6 septembre au Premier ministre et le 7 septembre 2011 au chef de l’Etat. Quelle est la suite de ces lettres ?
Pour le moment, nous n’avons pas encore eu de réponses mais nous ne désespérons pas. D’autant que le gouvernement  du président Alassane Ouattara et nous, menons le même combat qui est celui de la transparence et de la bonne gouvernance. Cette option nous oblige à éradiquer la corruption, la gabegie et la tricherie. Nous sommes disposés à accompagner les pouvoirs publics dans ce sens.
 
Il semble que des violences sont exercées contre vos membres. Quelle est la réalité de telles accusations ?
C’est la vérité mais je dois dire que nous sommes presqu’habitués à ce genre d’actes. Pour ce qui est de la dernière agression, elle s’est faite le 27 aout dernier sur la personne du secrétaire à l’organisation de notre mouvement. Des individus se sont introduits chez lui pour le battre. Ils l’ont blessé grièvement. Curieusement, cela s’est passé la veille de notre déclaration contre les agents véreux du trésor. Je dois rappeler qu’un individu que nous connaissons bien parce qu’il s’agit d’un démarcheur pour le compte des agents en question avait auparavant menacé de mort notre collaborateur. Nous ne l’accusons pas mais on se pose des questions.

Avec toute cette campagne de dénigrements contre le Trésor, est-ce que vous ne craignez pas de ne plus avoir de marchés aujourd’hui ?
Le 20 juin 2011, le ministre de l’Economie et des Finances a instruit le directeur général du Trésor à l’effet de régler les arriérés d’impayés aux four­nis­seurs. Mais jusqu’à présent, rien. Chaque fois, on avance des chiffres colossaux mais le paiement ne se ressent pas sur la majorité des fournisseurs de l’Etat. Notre syndicat qui revendique 4.500 membres n’est pas du tout bien loti. Mais pour être moins évasif, notre combat n’est pas personnel. Il y va du développement de la Côte d’Ivoire toute entière. Parce que si les opérateurs sont empêchés de créer la richesse nécessaire au développement, il n’y aura pas de développement pour ce pays.

A ce jour, le Trésor vous doit combien ?
Il nous doit plus de 100 milliards Fcfa. Il y a des factures en instance de paiement. Il y a des factures rejetées en 2009 pour, dit-on, manque de liquidités. Il y a des factures qui sont encore avec les administrateurs de crédit. Pour tous ceux-là, les lignes ne bougent pas.

Que voulez-vous maintenant ?
Nous voulons rencontrer le Premier ministre ou le président de la République ou le ministre de l’Economie et des Finances qui sont les seules personnalités à pouvoir régler ce problème. Les fournisseurs ont besoin de leur aide pour faire face à la mafia instaurée par les agents véreux du Trésor. Nous sommes riches mais nous avons faim. C’est paradoxal et ce n’est pas acceptable.

Interview réalisée par Lanciné Bakayoko
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