Le racket en Côte d’Ivoire s’est amplifié à la faveur de la crise postélectorale. Le 15ème rapport de l’UEMOA classe la Côte d’Ivoire en première position devant le Mali et le Sénégal. De 150 milliards de FCFA en 2008, l’impact du racket sur l’économie ivoirienne est grimpé à 350 milliards de FCFA cette année. Le Gouvernement qui met un point d’honneur à éradiquer ce fléau, a décidé de donner un coup d’accélérateur. Très bientôt, une unité d’intervention de lutte contre le racket composée de différents corps armés verra le jour pour veiller à la fluidité routière. Le mercredi dernier, lors du lancement des activités de la lutte contre le racket et les tracasseries routières, le ministre chargé à la défense, Paul Koffi Koffi, a expliqué qu’il s’agit de passer à la phase de répression. « Policiers, gendarmes ou militaires ne seront pas épargnés par ces sanctions », a averti le ministre délégué à la défense. Ensuite, il a invité les transporteurs à se mettre en règle vis-à-vis des documents afférents aux véhicules et surtout d’éviter les surcharges de marchandises et de passagers. « A ce niveau aussi, nous allons sévir. Nous allons demander aux agents postés aux corridors de refuser l’entrée et la sortie de tout camion en surcharge de marchandises ou de voyageurs. Car ce sont des agissements qui participent de la dégradation des voies routières », a annoncé Paul Koffi Koffi. Dans le même ordre d’idée, le ministre des transports, Gaoussou Touré, pour sa part, a interpellé les Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire qui, selon lui, foulent au pied les dispositions réglementaires. « J’invite les chefs des commandements de police, gendarmerie et douane d’assainir leur rang mettant fin aux barrages illégaux et au racket pour se consacrer exclusivement à la lutte contre les braquages et le grand banditisme », a ajouté Gaoussou Touré. Ensuite, il a rappelé que depuis le 16 juin 2011, le nombre de barrages autorisés sur l’étendue du territoire a été fixé à 33 postes. « Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour éradiquer le racket sanctionné des effectifs des FANCII » a-t-il ajouté. Séance tenante, un comité de facilitation composé de l’Observatoire de la Fluidité des Transports (OFT) et des forces de l’ordre a été mis en place pour sillonner l’intérieur du pays afin de vérifier le démantèlement des barrages et relever les irrégularités. Après le racket, le ministre Gaoussou Touré a promis mettre de l’ordre et la discipline dans les gares routières. « Si le transport est fort, nous aurons une économie forte » a-t-il conclu.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé