Pour sa vingt et unième édition, le prix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix aura
drainé du beau monde au siège de l’Unesco. Les chefs d’états du Sénégal, du Burkina
Faso, de Mauritanie, et ivoirien du côté africain ont effectué le déplacement.
Ils avaient avec eux, le secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, le ministre français de la justice…
Du côté de l’Amérique latine, la présidente argentine Kristina Kirchner a fait le déplacement. Elle a tenu à être avec ses compatriotes « Les grands mères de la place de mai ».
Ces braves dames dont l’organisation est sortie comme lauréate du tamis très sélectif du jury du prix présidé par l’ancien président portugais Mario Suarès, sont un symbole. Elles
démontrent en effet que l’humanité ne doit jamais baissé les bras devant les dictatures, mêmes les plus sanglantes et les plus (apparemment) solides. Leur pays, L’argentine, a été sous l’emprise des généraux. Des galonnés qui ont mis la population en coupe réglée et passé les libertés en pertes et profits.
L’argentine des hommes en treillis ne ^permettait pas de voix discordantes. Un mot en trop, un regard de traverset la prison pour le meilleur des cas attendait l’audacieux. Les militaires argentins ne sont ils pas ceux là qui ont développé en particulier à l’école technique de mécanique de la marine les méthodes les plus atroces de torture ? Combien de personnes ont disparu sans laisser de traces sous la junte au pouvoir de longues années à Buenos Aires ? Combien de personnes pouvaient oser lever le doigt ou le ton et dénoncer les pratiques barbares des « faiseurs de vie et de mort » dans cette Argentine cimetière des droits de l’homme de l’époque ? Ils étaient encore moins nombreux ceux qui pouvaient parier sur la fin de la dictature militaire du pays. Tellement elle semblait une fatalité, une imposition du ciel pour l’éternité. Dans cette atmosphère de peur et de mort, les dames « les grands-mères de la place de mai » ne se sont pas résignées.
Elles ont croisé le fer avec les militaires. De 1977 à 1983, elles ont affronté les tueurs et les menaces de toutes sortes pour sauver des vies. Notamment en organisant l’appui aux familles des victimes et des enfants enlevés. Leur courage et leur détermination a été d’un souffle particulier à l’ensemble de la population. Au bout, les argentins sont fini par vaincre la dictature. Les généraux et leurs lieutenants civils et militaires ont quitté le pouvoir. Mais ils continuent de payer, grâce toujours à l’engagement des « mémés », le prix de leur forfaiture quand ils gouvernaient le pays d’une main de fer. Aucune citadelle n’est vraiment imprenable. Et en Argentine, l’eau tombée goutte à goutte par l’action de dames engagées a triomphé de chars et grenades de fous du pouvoir. Elles l’ont bien mérité, ce prix Félix Houphouët Boigny. Présents sur les bords de la scène, assis devant le petit écran, écoutant ou lisant des comptes rendus de la cérémonie du 14 septembre 2011 à Paris, les ivoiriens se sont certainement souvenus de la valeur de la paix. Ces quatre petites lettres dont le Vieux voulait faire le bréviaire de chacun de ses concitoyens. Houphouët en était obsédé. Beaucoup des ivoiriens de l’époque, de nombreux jeunes, étudiants, enseignants, acteurs des professions libérales, chômeurs et travailleurs croyaient déceler dans la ferveur quasi religieuse du père fondateur pour la paix, une malice pour anesthésier les consciences, et briser les élans revendicateurs. D’une démocratisation tronquée et bafouée, à une guerre meurtrière et des élections ensanglantées, le pays a expérimenté à fond l’absence de paix. Les ivoiriens savent maintenant, preuve à l’appui, ce que vaut la paix. Et surtout ce que contient, et ce que fait vivre la guerre : privation, exile, destruction, morts, viols, insécurité, traumatisme…la remise du prix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix n’est donc pas une banalité.
Une simple routine. Elle représente pour chacun des citoyen, et chacun des habitant de ce pays, une interpellation sur l’effort individuel et collectif à fournir pour préserver l’essentiel : la tolérance et la cohésion sociales. Ces mamelles de la paix.
Aux premières loges au siège de l’Unesco ce 14 septembre 2011, deux ivoiriens : Alassane septembre Ouattara, le président de la république, et Henri Konan Bédié, l’ancien président qui dirige la conférence des présidents du RHDP, la coalition des Houphouétistes dont le rassemblement a sonné le glas de la dictature de Laurent Gbagbo Côte d’ivoire et porté l’actuel chef de l’état au pouvoir. Ils sont, à eux deux, l’image d’un pays dont les fils sont capables de tous les dépassements pour sauver la mère patrie. A l’exemple de ce que Alassane et Bédié ont réalisé pour se retrouver, et marcher main dans la main, le Prix Houphouet Boigny appelle au pardon, à la réconciliation vraie et à la hauteur de vue. ces leviers de la grandeur deshommes et des peuples.
La Côte d’ivoire a été un grand pays. Son destin, c’est de rester un grand pays.
Les parenthèses douloureuses, comme celle de la refondation, doivent servir à construire les ponts solides entre le glorieux passé et la renaissance avenir.
D. Al Seni
drainé du beau monde au siège de l’Unesco. Les chefs d’états du Sénégal, du Burkina
Faso, de Mauritanie, et ivoirien du côté africain ont effectué le déplacement.
Ils avaient avec eux, le secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, le ministre français de la justice…
Du côté de l’Amérique latine, la présidente argentine Kristina Kirchner a fait le déplacement. Elle a tenu à être avec ses compatriotes « Les grands mères de la place de mai ».
Ces braves dames dont l’organisation est sortie comme lauréate du tamis très sélectif du jury du prix présidé par l’ancien président portugais Mario Suarès, sont un symbole. Elles
démontrent en effet que l’humanité ne doit jamais baissé les bras devant les dictatures, mêmes les plus sanglantes et les plus (apparemment) solides. Leur pays, L’argentine, a été sous l’emprise des généraux. Des galonnés qui ont mis la population en coupe réglée et passé les libertés en pertes et profits.
L’argentine des hommes en treillis ne ^permettait pas de voix discordantes. Un mot en trop, un regard de traverset la prison pour le meilleur des cas attendait l’audacieux. Les militaires argentins ne sont ils pas ceux là qui ont développé en particulier à l’école technique de mécanique de la marine les méthodes les plus atroces de torture ? Combien de personnes ont disparu sans laisser de traces sous la junte au pouvoir de longues années à Buenos Aires ? Combien de personnes pouvaient oser lever le doigt ou le ton et dénoncer les pratiques barbares des « faiseurs de vie et de mort » dans cette Argentine cimetière des droits de l’homme de l’époque ? Ils étaient encore moins nombreux ceux qui pouvaient parier sur la fin de la dictature militaire du pays. Tellement elle semblait une fatalité, une imposition du ciel pour l’éternité. Dans cette atmosphère de peur et de mort, les dames « les grands-mères de la place de mai » ne se sont pas résignées.
Elles ont croisé le fer avec les militaires. De 1977 à 1983, elles ont affronté les tueurs et les menaces de toutes sortes pour sauver des vies. Notamment en organisant l’appui aux familles des victimes et des enfants enlevés. Leur courage et leur détermination a été d’un souffle particulier à l’ensemble de la population. Au bout, les argentins sont fini par vaincre la dictature. Les généraux et leurs lieutenants civils et militaires ont quitté le pouvoir. Mais ils continuent de payer, grâce toujours à l’engagement des « mémés », le prix de leur forfaiture quand ils gouvernaient le pays d’une main de fer. Aucune citadelle n’est vraiment imprenable. Et en Argentine, l’eau tombée goutte à goutte par l’action de dames engagées a triomphé de chars et grenades de fous du pouvoir. Elles l’ont bien mérité, ce prix Félix Houphouët Boigny. Présents sur les bords de la scène, assis devant le petit écran, écoutant ou lisant des comptes rendus de la cérémonie du 14 septembre 2011 à Paris, les ivoiriens se sont certainement souvenus de la valeur de la paix. Ces quatre petites lettres dont le Vieux voulait faire le bréviaire de chacun de ses concitoyens. Houphouët en était obsédé. Beaucoup des ivoiriens de l’époque, de nombreux jeunes, étudiants, enseignants, acteurs des professions libérales, chômeurs et travailleurs croyaient déceler dans la ferveur quasi religieuse du père fondateur pour la paix, une malice pour anesthésier les consciences, et briser les élans revendicateurs. D’une démocratisation tronquée et bafouée, à une guerre meurtrière et des élections ensanglantées, le pays a expérimenté à fond l’absence de paix. Les ivoiriens savent maintenant, preuve à l’appui, ce que vaut la paix. Et surtout ce que contient, et ce que fait vivre la guerre : privation, exile, destruction, morts, viols, insécurité, traumatisme…la remise du prix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix n’est donc pas une banalité.
Une simple routine. Elle représente pour chacun des citoyen, et chacun des habitant de ce pays, une interpellation sur l’effort individuel et collectif à fournir pour préserver l’essentiel : la tolérance et la cohésion sociales. Ces mamelles de la paix.
Aux premières loges au siège de l’Unesco ce 14 septembre 2011, deux ivoiriens : Alassane septembre Ouattara, le président de la république, et Henri Konan Bédié, l’ancien président qui dirige la conférence des présidents du RHDP, la coalition des Houphouétistes dont le rassemblement a sonné le glas de la dictature de Laurent Gbagbo Côte d’ivoire et porté l’actuel chef de l’état au pouvoir. Ils sont, à eux deux, l’image d’un pays dont les fils sont capables de tous les dépassements pour sauver la mère patrie. A l’exemple de ce que Alassane et Bédié ont réalisé pour se retrouver, et marcher main dans la main, le Prix Houphouet Boigny appelle au pardon, à la réconciliation vraie et à la hauteur de vue. ces leviers de la grandeur deshommes et des peuples.
La Côte d’ivoire a été un grand pays. Son destin, c’est de rester un grand pays.
Les parenthèses douloureuses, comme celle de la refondation, doivent servir à construire les ponts solides entre le glorieux passé et la renaissance avenir.
D. Al Seni