Le président du PDCI-RDA et président de la conférence des présidents du RHDP, Henri Konan Bédié, était hier lundi 19 septembre 2011, l'invité de RFI. Entre autres sujets abordés, il s'est prononcé sur les élections législatives et sa succession à la tête du PDCI-RDA.
Henri Konan Bédié, bonjour. Les législatives sont prévues pour le 11 décembre. Vos candidats et ceux du RDR se lancent dans la bataille en rangs dispersés. Vous le regrettez ?
Non. Nous allons à ces élections, RDR et le PDCI, en rangs dispersés mais pas à rangs opposés, ayant les mêmes objectifs de reconstruction de la Côte d'Ivoire. Nous sommes partenaires du RDR et des autres partis qui constituent avec nous le RHDP.
Le projet de fusion évoqué durant l'entre-deux tours, lorsque vous avez apporté votre soutien à Alassane Ouattara, est-il toujours à l'ordre du jour ?
Le projet de fusion est toujours à l'ordre du jour. Ce sera après les élections générales.
Avez-vous une date en vue ?
Je pense que ce sera dans l'année 2012.
Qu'est-ce qui distingue les candidats PDCI des candidats RDR, au-delà de leur assises régionales respectives?
Pas grand-chose, en ce sens que nous avons un programme commun de gouvernement.
Vous avez dit que 2010 était votre dernier combat électoral à titre personnel. Avez-vous déjà désigné un successeur?
Un successeur à quoi ? Je pense que ce que j'ai dit là ne s'applique pas au PDCI ni au RHDP qui sont des partis politiques que je pourrai continuer à diriger, même après les élections et même en cas de fusion des partis.
Vous allez donc, si nécessaire, faire campagne ?
Dans ma carrière, généralement, je ne suis jamais candidat. Je suis porté par les autres.
Il est néanmoins prévu que la Primature revienne à un responsable issu des rangs du PDCI, à l'issue des Législatives. Avez-vous une idée de la personne qui pourrait occuper ce poste ?
Non. De toutes les façons, ce ne sont pas les compétences qui manquent en Côte d'Ivoire.
On parle beaucoup de Ahoussou Kouadio, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ?
Il ne faut pas personnaliser ce genre de chose. Pour ce poste, il y a beaucoup de compétences en vue.
En attendant c'est Guillaume Soro qui est aux manettes. Il était indispensable de le maintenir au poste de 1er Ministre pour la stabilité du pays ?
Absolument. Parce que Guillaume Soro est notre interface pour discuter avec les forces anciennement rebelles qui ont d'ailleurs libéré la Côte d'Ivoire. C'est lui notre interlocuteur pour mener le dialogue jusqu'à la totale réforme de l'armée nationale.
Il se retrouve tout de même en position de force, la stabilité du pays dépend de lui. Est-ce vraiment saint pour une République?
Cela est saint dans la mesure où il est nommé par le président de la République.
Un processus de réconciliation est en cours en Côte d'Ivoire. Est-ce que vous pensez que le concept d'ivoirité, qui est né durant votre mandat, peut mettre à mal cet effort de reconstruction du pays ?
L'ivoirité n'a rien à voir avec la reconstruction du pays. L'ivoirité, c'est l'entité nationale, l'entité culturelle, la personnalité culturelle de la Côte d'Ivoire. Ça n'a rien à voir avec tout ce qui a été brodé ou galvaudé autour du terme.
C'est un concept qui exclut. Donc par là-même, il ne favorise pas la réunion, l'unité et la réconciliation.
Dans l'esprit des gens autrefois, mais plus maintenant. Tout le monde a compris ce que veut dire le concept.
Laurent Gbagbo a porté plainte pour tentative d'assassinat, un juge a été nommé en France, quelle est votre réaction à cette plainte ?
Je laisse la justice faire son travail. Mais je sais tout simplement que c'est grâce à l'insistance des dirigeants français que Laurent Gbagbo a été sorti de sa tanière la vie sauve.
Vous avez certainement entendu parler des déclarations fracassantes de Robert Bourgi qui prétend avoir porté des malettes de l'Afrique à Paris sous Jacques Chirac. Que pensez-vous de cet intermédiaire ?
Je connais Bourgi depuis des décennies. J'étais jeune, et il était à Abidjan. Et de ce qu'il vient de dire, ce que j'en pense, je le lui dirai quand je le verrai en face. Mais je dis que je n'approuve pas que l'on crache dans le verre où l'on a bu.
Cracher dans le verre, est-ce que ça veut dire que des chefs d'Etat africains lui ont rendu beaucoup de services ?
S'il a pu porter des malettes d'argent, comme il le dit, c'est que des chefs d'Etat ont écouté ses requêtes, sa demande.
Vous l'avez rencontré durant votre mandat, il venait vous voir pour rechercher des malettes ?
Certainement pas. Quand j'étais Président, la Côte d'Ivoire était sous ajustement structurel sévère. Elle n'avait aucune ressource à dégager pour l'extérieur.
Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a dit qu'effectivement Laurent Gbagbo avait versé trois millions d'euros ( soit 2 milliards de fcfa ndlr) en liquide à Jacques Chirac. Cela vous surprend
Cette déclaration n'engage que Mamadou Koulibaly.
Propos retranscrits par J. H Guicahué (Stg)
Henri Konan Bédié, bonjour. Les législatives sont prévues pour le 11 décembre. Vos candidats et ceux du RDR se lancent dans la bataille en rangs dispersés. Vous le regrettez ?
Non. Nous allons à ces élections, RDR et le PDCI, en rangs dispersés mais pas à rangs opposés, ayant les mêmes objectifs de reconstruction de la Côte d'Ivoire. Nous sommes partenaires du RDR et des autres partis qui constituent avec nous le RHDP.
Le projet de fusion évoqué durant l'entre-deux tours, lorsque vous avez apporté votre soutien à Alassane Ouattara, est-il toujours à l'ordre du jour ?
Le projet de fusion est toujours à l'ordre du jour. Ce sera après les élections générales.
Avez-vous une date en vue ?
Je pense que ce sera dans l'année 2012.
Qu'est-ce qui distingue les candidats PDCI des candidats RDR, au-delà de leur assises régionales respectives?
Pas grand-chose, en ce sens que nous avons un programme commun de gouvernement.
Vous avez dit que 2010 était votre dernier combat électoral à titre personnel. Avez-vous déjà désigné un successeur?
Un successeur à quoi ? Je pense que ce que j'ai dit là ne s'applique pas au PDCI ni au RHDP qui sont des partis politiques que je pourrai continuer à diriger, même après les élections et même en cas de fusion des partis.
Vous allez donc, si nécessaire, faire campagne ?
Dans ma carrière, généralement, je ne suis jamais candidat. Je suis porté par les autres.
Il est néanmoins prévu que la Primature revienne à un responsable issu des rangs du PDCI, à l'issue des Législatives. Avez-vous une idée de la personne qui pourrait occuper ce poste ?
Non. De toutes les façons, ce ne sont pas les compétences qui manquent en Côte d'Ivoire.
On parle beaucoup de Ahoussou Kouadio, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ?
Il ne faut pas personnaliser ce genre de chose. Pour ce poste, il y a beaucoup de compétences en vue.
En attendant c'est Guillaume Soro qui est aux manettes. Il était indispensable de le maintenir au poste de 1er Ministre pour la stabilité du pays ?
Absolument. Parce que Guillaume Soro est notre interface pour discuter avec les forces anciennement rebelles qui ont d'ailleurs libéré la Côte d'Ivoire. C'est lui notre interlocuteur pour mener le dialogue jusqu'à la totale réforme de l'armée nationale.
Il se retrouve tout de même en position de force, la stabilité du pays dépend de lui. Est-ce vraiment saint pour une République?
Cela est saint dans la mesure où il est nommé par le président de la République.
Un processus de réconciliation est en cours en Côte d'Ivoire. Est-ce que vous pensez que le concept d'ivoirité, qui est né durant votre mandat, peut mettre à mal cet effort de reconstruction du pays ?
L'ivoirité n'a rien à voir avec la reconstruction du pays. L'ivoirité, c'est l'entité nationale, l'entité culturelle, la personnalité culturelle de la Côte d'Ivoire. Ça n'a rien à voir avec tout ce qui a été brodé ou galvaudé autour du terme.
C'est un concept qui exclut. Donc par là-même, il ne favorise pas la réunion, l'unité et la réconciliation.
Dans l'esprit des gens autrefois, mais plus maintenant. Tout le monde a compris ce que veut dire le concept.
Laurent Gbagbo a porté plainte pour tentative d'assassinat, un juge a été nommé en France, quelle est votre réaction à cette plainte ?
Je laisse la justice faire son travail. Mais je sais tout simplement que c'est grâce à l'insistance des dirigeants français que Laurent Gbagbo a été sorti de sa tanière la vie sauve.
Vous avez certainement entendu parler des déclarations fracassantes de Robert Bourgi qui prétend avoir porté des malettes de l'Afrique à Paris sous Jacques Chirac. Que pensez-vous de cet intermédiaire ?
Je connais Bourgi depuis des décennies. J'étais jeune, et il était à Abidjan. Et de ce qu'il vient de dire, ce que j'en pense, je le lui dirai quand je le verrai en face. Mais je dis que je n'approuve pas que l'on crache dans le verre où l'on a bu.
Cracher dans le verre, est-ce que ça veut dire que des chefs d'Etat africains lui ont rendu beaucoup de services ?
S'il a pu porter des malettes d'argent, comme il le dit, c'est que des chefs d'Etat ont écouté ses requêtes, sa demande.
Vous l'avez rencontré durant votre mandat, il venait vous voir pour rechercher des malettes ?
Certainement pas. Quand j'étais Président, la Côte d'Ivoire était sous ajustement structurel sévère. Elle n'avait aucune ressource à dégager pour l'extérieur.
Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, a dit qu'effectivement Laurent Gbagbo avait versé trois millions d'euros ( soit 2 milliards de fcfa ndlr) en liquide à Jacques Chirac. Cela vous surprend
Cette déclaration n'engage que Mamadou Koulibaly.
Propos retranscrits par J. H Guicahué (Stg)