Y avait-il un vrai projet d’assassinat de Laurent Gbagbo ? Certainement. En tout cas, l’intervention d’Henri Konan Bédié sur RFI relance le débat.
Qui a donc épargné la vie de Laurent Gbagbo lors de la guerre consécutive à la crise post-électorale ? Alassane Dramane Ouattara ou les autorités françaises ? Les langues commencent à se délier depuis que le président Laurent Gbagbo a décidé de porter plainte contre l’armée française pour tentative d’assassinat. Alors que l’on attendait une réaction de l’armée française, visée par la plainte, c’est plutôt du côté des nouvelles autorités ivoiriennes que les réactions fusent. C’est d’abord le porte-parole du gouvernement M. Bruno Koné Nabagné, qui soit disant parlant en son nom personnel, a estimé que « l’objet de la plainte pose problème ». Parce que, selon lui, « tout a été mis en œuvre pour éviter qu’il y ait un assassinat ». Mais la question demeure : qui a donc tout mis en œuvre pour éviter cet assassinat ? C’est à ce niveau qu’intervient Henri Konan Bédidé, président du Pdci-Rda. Interrogé hier par Radio France internationale (RFI), l’ancien chef de l’Etat ivoirien, un acteur clef de la crise ivoirienne, croit savoir que c’est grâce aux autorités françaises que Laurent Gbagbo a eu la vie sauve. « Je sais tout simplement que c’est grâce à l’insistance des dirigeants français que Laurent Gbagbo a été sorti de sa tanière la vie sauve », a expliqué le président du Pdci-Rda. Ce qui laisse entrevoir qu’il y avait un vrai projet d’assassinat du président Laurent Gbagbo qui aurait été mis à exécution si les dirigeants français n’avaient pas insisté auprès de ceux au profit de qui le coup était réalisé.
Or, ce que les nouvelles autorités ont jusque-là ressassé, c’est que c’est Alassane Ouattara qui a donné des consignes fermes pour que rien n’arrive à Laurent Gbagbo. M. Ouattara lui-même ne se prive pas de le rappeler à qui veut l’entendre. Histoire de montrer son sens du respect de la vie humaine. Mais l’intervention d’Henri Konan Bédié vient mettre un bémol à cette propagande ambiante dans un environnement où le pouvoir actuel se livre à un vrai monologue. L’idée d’un Laurent Gbagbo mort n’aurait-elle pas effleuré l’esprit des anciens pensionnaires de l’hôtel du golf ? Au plus fort de la bataille d’Abidjan, des téléspectateurs de TCI, la télé de M. Ouattara, avaient ouvertement au téléphone appelé à l’assassinat de M. Gbagbo. Par lapidation s’il vous plait ! Le fanatisme religieux n’était pas loin. C’est peut-être à ce moment que les autorités françaises seraient intervenues avec insistance si l’on en croit la déclaration de M. Bédié.
Pour autant, cela ne remet pas en cause la pertinence de l’objet de la plainte de Laurent Gbagbo contre l’armée française pour tentative d’assassinat. N’en déplaise à M. Koné Bruno. On a bien vu que pendant des jours, les hélicoptères de l’armée française ont intensément largué des missiles sur la résidence de Laurent Gbagbo. Ces bombardements visaient bel et bien à tuer Laurent Gbagbo. Puisqu’il y était avec des membres de sa famille et des proches. La preuve, aucun bâtiment de la résidence présidentielle n’a été épargné. Ils étaient tous en feu. Contraignant les occupants à se refugier au sous-sol, ce que les propagandistes du nouveau régime ont appelé un bunker. En réalité, il n’y avait point de bunker à la résidence présidentielle construite non par Laurent Gbagbo, mais par Henri Konan Bédié. Laurent Gbagbo et plusieurs membres de sa famille auraient pu être tués. Et c’est bien un miracle si des gens sont sortis vivants de cet enfer.
De toutes les façons, la justice française a déjà nommé un juge d’instruction. L’armée de Sarkozy a le temps que les bombes qu’elle larguées sur la résidence de Laurent Gbagbo ne sont pas mortelles. Et que Gbagbo et ses proches ne risquaient rien du tout. Alors les Ivoiriens seront nombreux à applaudir le niveau de perfection de l’industrie militaire française.
Augustin Kouyo
Qui a donc épargné la vie de Laurent Gbagbo lors de la guerre consécutive à la crise post-électorale ? Alassane Dramane Ouattara ou les autorités françaises ? Les langues commencent à se délier depuis que le président Laurent Gbagbo a décidé de porter plainte contre l’armée française pour tentative d’assassinat. Alors que l’on attendait une réaction de l’armée française, visée par la plainte, c’est plutôt du côté des nouvelles autorités ivoiriennes que les réactions fusent. C’est d’abord le porte-parole du gouvernement M. Bruno Koné Nabagné, qui soit disant parlant en son nom personnel, a estimé que « l’objet de la plainte pose problème ». Parce que, selon lui, « tout a été mis en œuvre pour éviter qu’il y ait un assassinat ». Mais la question demeure : qui a donc tout mis en œuvre pour éviter cet assassinat ? C’est à ce niveau qu’intervient Henri Konan Bédidé, président du Pdci-Rda. Interrogé hier par Radio France internationale (RFI), l’ancien chef de l’Etat ivoirien, un acteur clef de la crise ivoirienne, croit savoir que c’est grâce aux autorités françaises que Laurent Gbagbo a eu la vie sauve. « Je sais tout simplement que c’est grâce à l’insistance des dirigeants français que Laurent Gbagbo a été sorti de sa tanière la vie sauve », a expliqué le président du Pdci-Rda. Ce qui laisse entrevoir qu’il y avait un vrai projet d’assassinat du président Laurent Gbagbo qui aurait été mis à exécution si les dirigeants français n’avaient pas insisté auprès de ceux au profit de qui le coup était réalisé.
Or, ce que les nouvelles autorités ont jusque-là ressassé, c’est que c’est Alassane Ouattara qui a donné des consignes fermes pour que rien n’arrive à Laurent Gbagbo. M. Ouattara lui-même ne se prive pas de le rappeler à qui veut l’entendre. Histoire de montrer son sens du respect de la vie humaine. Mais l’intervention d’Henri Konan Bédié vient mettre un bémol à cette propagande ambiante dans un environnement où le pouvoir actuel se livre à un vrai monologue. L’idée d’un Laurent Gbagbo mort n’aurait-elle pas effleuré l’esprit des anciens pensionnaires de l’hôtel du golf ? Au plus fort de la bataille d’Abidjan, des téléspectateurs de TCI, la télé de M. Ouattara, avaient ouvertement au téléphone appelé à l’assassinat de M. Gbagbo. Par lapidation s’il vous plait ! Le fanatisme religieux n’était pas loin. C’est peut-être à ce moment que les autorités françaises seraient intervenues avec insistance si l’on en croit la déclaration de M. Bédié.
Pour autant, cela ne remet pas en cause la pertinence de l’objet de la plainte de Laurent Gbagbo contre l’armée française pour tentative d’assassinat. N’en déplaise à M. Koné Bruno. On a bien vu que pendant des jours, les hélicoptères de l’armée française ont intensément largué des missiles sur la résidence de Laurent Gbagbo. Ces bombardements visaient bel et bien à tuer Laurent Gbagbo. Puisqu’il y était avec des membres de sa famille et des proches. La preuve, aucun bâtiment de la résidence présidentielle n’a été épargné. Ils étaient tous en feu. Contraignant les occupants à se refugier au sous-sol, ce que les propagandistes du nouveau régime ont appelé un bunker. En réalité, il n’y avait point de bunker à la résidence présidentielle construite non par Laurent Gbagbo, mais par Henri Konan Bédié. Laurent Gbagbo et plusieurs membres de sa famille auraient pu être tués. Et c’est bien un miracle si des gens sont sortis vivants de cet enfer.
De toutes les façons, la justice française a déjà nommé un juge d’instruction. L’armée de Sarkozy a le temps que les bombes qu’elle larguées sur la résidence de Laurent Gbagbo ne sont pas mortelles. Et que Gbagbo et ses proches ne risquaient rien du tout. Alors les Ivoiriens seront nombreux à applaudir le niveau de perfection de l’industrie militaire française.
Augustin Kouyo