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Politique Publié le mardi 20 septembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Le président Henri Konan Bédié sur Rfi, hier : «Non, nous allons à ces élections, Pdci et Rdr en rangs dispersés mais pas en rangs opposés»

Après Tf1, France 24, ce fut le tour de la radio internationale, Rfi, d’aller à la rencontre du président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, qui a été interrogé hier sur les élections législatives à venir, l’affaire Robert Bourgi, la plainte de Laurent Gbagbo contre la tentative de meurtre dont il dit avoir été l’objet. Nous vous proposons l’intégralité de l’entretien.



Les législatives sont prévues le 11 décembre. Vos candidats et ceux du Rdr se lancent dans la bataille en rang dispersé. Vous le regrettez ?
Non. Nous allons à ces élections, Pdci et Rdr en rangs dispersés mais pas en rangs opposés, ayant les mêmes objectifs de reconstruction de la Côte d’Ivoire. Nous sommes partenaires du Rdr et des autres partis qui constituent avec nous le Rhdp.

Le projet de fusion évoqué durant les deux tours lorsque vous avez apporté votre soutien à Alassane Ouattara, est-il toujours à l’ordre du jour ?
Le projet de fusion est toujours à l’ordre du jour. Cela, après les élections générales.

Avez-vous une date en vue ?
Non. Je pense que ce sera tard dans l’année 2012.

Qu’est-ce qui distingue les candidats Pdci des candidats Rdr au-delà de leurs assises régionales respectives ?
Pas grand’chose, en ce sens que nous avons un programme commun de gouvernement.

Vous avez dit que 2010 était votre dernier combat électoral à titre personnel. Avez-vous déjà désigné un successeur ?
Un successeur à quoi ? Non, je pense que ce que j’ai dit là ne s’applique pas au Pdci ni au Rhdp. Ce sont des partis politiques que je pourrais continuer à diriger même après les élections, même en cas de fusion des partis.

Vous allez donc si nécessaire faire campagne ?
Dans ma carrière, généralement, je ne suis jamais candidat. Je suis porté par les autres.

Il est néanmoins prévu que la primature revienne à un responsable issu des rangs du Pdci à l’issue des législatives. Avez-vous une idée de la personne qui pourrait occuper ce poste ?
Non. De toute façon, ce ne sont pas les compétences qui manquent en Côte d’Ivoire.

On parle beaucoup de Ahoussou Kouadio, le ministre de la Justice.
Il ne faut pas personnaliser ce genre de choses. Pour ce poste, il y a beaucoup de compétences en vue.

En attendant, c’est Guillaume Soro qui est aux manettes. Il était indispensable de le maintenir au poste de Premier ministre pour la stabilité du pays ?
Absolument, parce que Guillaume Soro est notre interface pour discuter avec les forces anciennement rebelles, qui ont d’ailleurs libéré la Côte d’Ivoire. C’est lui notre interlocuteur pour mener le dialogue jusqu’à la totale reforme de l’armée nationale.

Mais alors, Guillaume Soro est tout de même en position de force. La stabilité du pays dépend largement de lui. Est-ce vraiment sain pour une République ?
Tout cela est sain dans la mesure où il est nommé par le président de la République.

Henri Konan Bédié, un processus de réconciliation est en cours en Côte d’Ivoire. Est-ce que vous pensez que le concept d’ivoirité qui est né durant votre mandat, peut mettre à mal cet effort de reconstruction du pays ?
L’ivoirité n’a rien à voir avec la reconstruction du pays. L’ivoirité, c’est l’entité nationale, l’entité culturelle, la personnalité culturelle de la Côte d’Ivoire. Ça n’a rien à voir avec tout ce qui a été brodé ou galvaudé autour du terme.

C’est un concept qui exclut, qui ne favorise pas la réunion, l’unité et la réconciliation
Dans l’esprit des gens, autrefois, mais plus maintenant. Maintenant, tout le monde a compris ce que voulait dire le concept.

Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo a porté plainte pour tentative d’assassinat. Un juge a été nommé en France. Quelle est votre réaction à cette plainte ?
Je laisse la justice faire son travail. Mais, je sais tout simplement que c’est grâce à l’insistance des dirigeants français que Laurent Gbagbo a été exfiltré, du moins sorti de sa tanière la vie sauve.

Vous avez certainement entendu parler des déclarations fracassantes de Robert Bourgi qui prétend avoir porté des mallettes de l’Afrique à Paris pour Jacques Chirac. Que pensez-vous de cet intermédiaire ?
Je connais Bourgi depuis des décennies. Il était jeune et il était à Abidjan. De ce qu’il vient de dire, ce que j’en pense, je le lui dirai quand je le verrai en face. Mais, j’ai dit que je n’approuve pas que l’on crache dans le verre où l’on a bu.

Cracher dans le verre, est-ce que ça veut dire que des chefs d’Etat africains lui ont rendu beaucoup de services ?
S’il a pu porter des mallettes d’argent comme il le dit, c’est que les chefs d’Etat ont écouté ses requêtes, sa demande.

Vous l’avez rencontré durant votre mandat, il venait vous voir pour chercher des mallettes ?
Certainement pas ! Quand j’étais président, la Côte d’Ivoire était sous ajustement structurel sévère, et n’avait aucune ressource à dégager pour l’extérieur.

Le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly a dit qu’effectivement, Laurent Gbagbo avait versé 3 millions d’Euros en liquide à Jacques Chirac. Ça vous surprend ?
Cette déclaration n’engage que Mamadou Koulibaly.
Propos retranscrits par Paul Koffi
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