«Voici ce qui s’est réellement passé»
Que se passe-t-il à Toulépleu avec les Frci, quelle est la situation sécuritaire sur place ? Quel est le sort des élèves de cette région au moment où l’on commence les examens ailleurs ? C’est à toutes ces questions que Diarra Karim, le préfet du département de Toulépleu, répond.
M. Le préfet, nous avons appris dimanche que des gens en armes se réclamant des Frci sont arrivés de Guiglo et s’en sont pris aux gens dans la Sous-préfecture de Péhé. Ils auraient même enlevé un jeune. Qu’en est-il ?
J’ai eu ce matin (NDLR hier) une séance de travail avec le chef de détachement des FRCI pour savoir exactement ce qui s’est passé. Après que le sous-préfet de Péhé m’eut donné l’information hier soir. Il est ressorti de notre séance de travail que c’est une affaire de braquage qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche.
Qui a braqué qui ?
C’est une affaire de braquage qui s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche sur l’axe Toulépleu-Bloléquin, précisément entre le village de Diahibly (du département de Toulépleu) et celui de Guibobly (du département de Bloléquin). Des jeunes gens armés auraient tenté de braquer une KIA transportant des sacs de café. Cette tentative ayant échoué, naturellement, le chauffeur a pu informer les éléments FRCI de Bloléquin et ces derniers sont venus dans la zone et avec ceux de Toulépleu, ils ont bouclé la zone de tout le canton Kanwé. Ils ont procédé à des patrouilles, des ratissages pour éventuellement arrêter des suspects. Ils étaient sur pieds toute la nuit du samedi. Le lendemain dimanche, ils ont continué leurs recherches. Entre-temps, il y avait un autre groupe de FRCI qui est passé par Tinhou, jusqu’à Péhé. Ils ont procédé à des interpellations pour des interrogations. Les jeunes gens qui avaient été interpellés ont été libérés ce soir (NDLR hier lundi). Ce n’était qu’un simple interrogatoire.
C’est une atmosphère de peur qui règne entre les populations ?
C’est trop dire. Mais avec ce qui s’est passé à Taï, quand les gens voient des hommes en armes, ils ont quelque peu peur. Ils vivent toujours dans la hantise, mais les FRCI sont là, elles patrouillent.
Il y a eu au moins une altercation entre les FRCI et la population ?
Non, il n’y a pas eu d’altercation. J’ai eu ce matin le sous-préfet de Péhé, à 15 heures, il m’a fait le point de la situation. Je lui ai demandé de rester avec les populations et de les rassurer, ce qu’il a fait et les populations ont compris et chacun est retourné chez soi.
Quelle est la situation sécuritaire au niveau de la frontière vers Pékan et vers Bakoubly ?
La situation sécuritaire est toujours la même. Elle n’a pas connu de changement négatif. Les éléments FRCI sont là au poste. Ce que nous avons demandé plutôt, c’est de renforcer leur dispositif et ce sera fait. Nous saisissons les occasions de nos activités pour sensibiliser aussi les populations, leur demander de dénoncer les caches d’armes parce que la circulation ou la présence des armes encore dans les villages ne contribuent pas à asseoir la sérénité.
A combien peut-on estimer le taux de retour des populations aujourd’hui ?
Il m’est difficile de vous dire avec exactitude le taux de retour à la date d’aujourd’hui, mais je sais que les populations rentrent de plus en plus. On peut estimer à plus de 10000 personnes déjà retournées. Surtout au niveau de Bakoubly où la population rechignait encore à revenir, le sous-préfet m’a fait comprendre que les populations commencent à revenir, il en va de même à Tiobly. Je pense qu’avec l’accord tripartite qui a été signé entre les Gouvernements Ivoirien, libérien et le HCR et les dispositions pratiques qui sont en train d’être prises, le retour va s’accélérer dans les jours à venir. Avant-hier et hier encore, il y a eu des retours spontanés. Les populations continuent de revenir. Dans la perspective de la rentrée scolaire, nous allons encourager des personnes à revenir parce qu’il faut que les parents soient là pour que les élèves soient là aussi. Sinon on va courir encore le risque de perdre une année.
Parlant de l’année scolaire, est-elle validée ou non à Toulépleu ?
Malheureusement, non, puisqu’il n’y a pas eu d’examen de passage pour les classes supérieures. Je crois savoir aussi que les élèves des classes de terminales qui sont candidats n’ont pas pu faire l’épreuve orale. Cela laisse croire que l’année va être perdue.
Pensez-vous à une session spéciale pour la région du Moyen-Cavally et Toulépleu ?
J’avais formulé cette demande, dans mon rapport et à Madame le ministre de l’Education nationale pour voir dans quelle mesure entrevoir une session spéciale pour notre région. Nous sommes dans l’attente de ces décisions. Nous attendons avec l’espoir que ça va aboutir. Sinon il y a eu une mission du Ministère de l’Education nationale qui est arrivée ici qui a fait le point de la situation avec nous-même, avec les parents et je pense que Mme la ministre en est suffisamment imprégnée. Et que la décision qu’elle va prendre ira dans le sens du bonheur des enfants.
Propos recueillis par Eddy PEHE
Que se passe-t-il à Toulépleu avec les Frci, quelle est la situation sécuritaire sur place ? Quel est le sort des élèves de cette région au moment où l’on commence les examens ailleurs ? C’est à toutes ces questions que Diarra Karim, le préfet du département de Toulépleu, répond.
M. Le préfet, nous avons appris dimanche que des gens en armes se réclamant des Frci sont arrivés de Guiglo et s’en sont pris aux gens dans la Sous-préfecture de Péhé. Ils auraient même enlevé un jeune. Qu’en est-il ?
J’ai eu ce matin (NDLR hier) une séance de travail avec le chef de détachement des FRCI pour savoir exactement ce qui s’est passé. Après que le sous-préfet de Péhé m’eut donné l’information hier soir. Il est ressorti de notre séance de travail que c’est une affaire de braquage qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche.
Qui a braqué qui ?
C’est une affaire de braquage qui s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche sur l’axe Toulépleu-Bloléquin, précisément entre le village de Diahibly (du département de Toulépleu) et celui de Guibobly (du département de Bloléquin). Des jeunes gens armés auraient tenté de braquer une KIA transportant des sacs de café. Cette tentative ayant échoué, naturellement, le chauffeur a pu informer les éléments FRCI de Bloléquin et ces derniers sont venus dans la zone et avec ceux de Toulépleu, ils ont bouclé la zone de tout le canton Kanwé. Ils ont procédé à des patrouilles, des ratissages pour éventuellement arrêter des suspects. Ils étaient sur pieds toute la nuit du samedi. Le lendemain dimanche, ils ont continué leurs recherches. Entre-temps, il y avait un autre groupe de FRCI qui est passé par Tinhou, jusqu’à Péhé. Ils ont procédé à des interpellations pour des interrogations. Les jeunes gens qui avaient été interpellés ont été libérés ce soir (NDLR hier lundi). Ce n’était qu’un simple interrogatoire.
C’est une atmosphère de peur qui règne entre les populations ?
C’est trop dire. Mais avec ce qui s’est passé à Taï, quand les gens voient des hommes en armes, ils ont quelque peu peur. Ils vivent toujours dans la hantise, mais les FRCI sont là, elles patrouillent.
Il y a eu au moins une altercation entre les FRCI et la population ?
Non, il n’y a pas eu d’altercation. J’ai eu ce matin le sous-préfet de Péhé, à 15 heures, il m’a fait le point de la situation. Je lui ai demandé de rester avec les populations et de les rassurer, ce qu’il a fait et les populations ont compris et chacun est retourné chez soi.
Quelle est la situation sécuritaire au niveau de la frontière vers Pékan et vers Bakoubly ?
La situation sécuritaire est toujours la même. Elle n’a pas connu de changement négatif. Les éléments FRCI sont là au poste. Ce que nous avons demandé plutôt, c’est de renforcer leur dispositif et ce sera fait. Nous saisissons les occasions de nos activités pour sensibiliser aussi les populations, leur demander de dénoncer les caches d’armes parce que la circulation ou la présence des armes encore dans les villages ne contribuent pas à asseoir la sérénité.
A combien peut-on estimer le taux de retour des populations aujourd’hui ?
Il m’est difficile de vous dire avec exactitude le taux de retour à la date d’aujourd’hui, mais je sais que les populations rentrent de plus en plus. On peut estimer à plus de 10000 personnes déjà retournées. Surtout au niveau de Bakoubly où la population rechignait encore à revenir, le sous-préfet m’a fait comprendre que les populations commencent à revenir, il en va de même à Tiobly. Je pense qu’avec l’accord tripartite qui a été signé entre les Gouvernements Ivoirien, libérien et le HCR et les dispositions pratiques qui sont en train d’être prises, le retour va s’accélérer dans les jours à venir. Avant-hier et hier encore, il y a eu des retours spontanés. Les populations continuent de revenir. Dans la perspective de la rentrée scolaire, nous allons encourager des personnes à revenir parce qu’il faut que les parents soient là pour que les élèves soient là aussi. Sinon on va courir encore le risque de perdre une année.
Parlant de l’année scolaire, est-elle validée ou non à Toulépleu ?
Malheureusement, non, puisqu’il n’y a pas eu d’examen de passage pour les classes supérieures. Je crois savoir aussi que les élèves des classes de terminales qui sont candidats n’ont pas pu faire l’épreuve orale. Cela laisse croire que l’année va être perdue.
Pensez-vous à une session spéciale pour la région du Moyen-Cavally et Toulépleu ?
J’avais formulé cette demande, dans mon rapport et à Madame le ministre de l’Education nationale pour voir dans quelle mesure entrevoir une session spéciale pour notre région. Nous sommes dans l’attente de ces décisions. Nous attendons avec l’espoir que ça va aboutir. Sinon il y a eu une mission du Ministère de l’Education nationale qui est arrivée ici qui a fait le point de la situation avec nous-même, avec les parents et je pense que Mme la ministre en est suffisamment imprégnée. Et que la décision qu’elle va prendre ira dans le sens du bonheur des enfants.
Propos recueillis par Eddy PEHE