Alain Demari était sur la scène de l’Acoustic, le samedi 17 septembre à Cocody les Vallons, pour un concert gratuit qu’il a offert au public. Bien avant, le mercredi 13 septembre, l’artiste Alain Demari a présenté aux journalistes – dans le même espace – sa dernière œuvre discographique, dénommée «Tour du monde». Riche de 16 titres. Un travail, selon l’auteur, accompli dans de bonnes conditions en France avec «beaucoup d’imaginations». Pour sa réalisation, il a coopté de talentueux musiciens africains et européens, dont le soliste de Meiway, Vieux Briscard. De cette diversité, le titre de l’œuvre trouve son sens. Si à travers«Tour du monde», Alain Demari entend montrer tout son talent, il y a mis le«maximum pour avoir une autre vision» de sa musique. Au-delà donc du coût de réalisation (50 millions de Fcfa, précise-t-il), Alain Demari offre au public un «livre sonore» et veut qu’on parle de lui comme tel. Pour la distribution en Côte d’Ivoire, l’artiste s’est confié à Music Plus. Cependant, il n’oublie pas ses engagements vis-à-vis du distributeur européen qu’il «doit payer». Noyé, en outre, par la crise en Côte d’Ivoire, l’album (le 10è) sorti en Europe, amorce en Côte d’Ivoire, un nouveau départ. «Il faut de l’argent pour reprendre tout à zéro. Aujourd’hui, j’ai des problèmes. Il faut payer la maison de distribution qui gère l’album», a-t-il relevé. Mais, pour Alain Demari, qui parle d’argent, parle d’amour. D’où le thème «amour» qui revient dans la majorité des titres. «Qui parle d’amour, parle de cohésion et de paix»,paraphrase l’auteur qui consacre ainsi un chant à la «Politique – à sens unique», sur le continent africain. «Ça ne va plus» est une critique sociale qui parcourt différents rythmes pour apaiser tout mal (social). Mais, il (mal) refait surface avec les titres «Cœur d’ivoire» et «Sida» – où le chanteur s’insurge contre le fait qu’un remède ne soit jusque-là trouvé. De cœur avec les victimes du Sida, du cancer, de l’ulcère de burilii, c’est une «façon de tendre la main à ces orphelins». Victime lui-même de la perte d’un proche, il rend «Hommage à (ma) sa mère» et à Joëlle C. Sur cette note (Hommage à Joëlle C.), Alain Demari explique qu’il a fait d’une pierre, deux coups. Ainsi, il évoque la situation de crise vécue par les uns et les autres. Son message : «La vie d’aujourd’hui est courte, éphémère. Un sourire à son prochain est toujours vital». C’est aussi avoir, indique-t-il, une pensée pour tous «ces artistes décédés en cascade». Et, à l’enfant qu’il a perdu. D’où«Biwui» qu’il chante en Attié et en Lingala, sur une mélodie simpliste et sur fond de Rumba, avec des variations Salsa. S’il garde pour lui et pour sa musique un fond traditionnel, Alain Demari fait intervenir par ailleurs dans«Tour du monde» beaucoup de cuivres.
K. Saydoo
K. Saydoo