Législatives à Yamoussoukro: Plusieurs candidats menacent de compétir en tant qu’indépendants

Si Charles Konan Banny ne revient pas vite au ‘’village’’ pour ramener un peu de calme dans les rangs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), les militants de l’ancien parti unique risquent fort d’aller en rangs dispersés aux législatives prochaines. Après la sortie des candidats recalés à la candidature à l’hémicycle pour le compte du Pdci-Rda, c’est au tour de la ‘’commission électorale’’ de convoquer les secrétaires de section pour les informer sur le processus de désignation des candidats. Une réunion d’information qui s’est vite muée, samedi dernier, dans la salle des mariages de la mairie, en joutes verbales enflammées entre la table de séance et les candidats malheureux ou leurs représentants. On est allé de préalables en préalables pour terminer par des débats indignes du parti de Félix Houphouet-Boigny, au mépris des conseils et des appels au fair-play de Charles Konan Banny qu’il est désormais convenu d’appeler le nouveau sage de Yamoussoukro.
Yaoura Konan, le vice-président de la commission électorale locale (Pdci) a été très clair. A ses dires, les candidats qui étaient majoritairement favorables au consensus ont tous accepté le mode opératoire proposé par la commission. Ils ont d’ailleurs fait des observations qui ont été acceptées. Et, après le dépôt des candidatures et la ‘’réunion technique’’, ils ont non seulement librement participé au grand oral, mais aussi au choix (vote) par bulletin secret du candidat de leur choix. Aussi, le vice-président de la commission ne comprend-il donc pas les sorties des candidats ‘’malheureux’’ qui remettent en cause l’impartialité du jury. Surtout qu’on n’est qu’à la première étape et que les trois heureux gagnants ne sont que des nominés. Une ligne de défense qui semble ne pas convaincre des candidats qui affirment mordicus que les dés étaient pipés d’avance. C’est pourquoi ils exigent, en chœur, Amani Molo (député sortant) en tête, que des primaires soient organisées et qu’elles soient justes et transparentes. Des « comportements de mauvais perdants », selon un membre de la commission qui ne comprend pas qu’après avoir accepté le consensus et les règles établies pour le dégager, ces candidats demandent des primaires. « Auraient-ils eu le même comportement s’ils avaient été choisis ? », se demande-t-il.
A la fin de la réunion qui s’est terminée en queue de poisson, certains candidats n’ont pas exclu d’aller à ces élections en tant qu’indépendants si les choses demeuraient en l’état.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro