La cohabitation entre le Pdci et le Rdr, les deux poids lourds du Rhdp va prendre à coup sûr une autre forme, vus les nouveaux enjeux politiques qui s’annoncent au plan national. Il s’agira de se distinguer en tant que parti leader du pays. Et pour y parvenir, les deux alliés seront bien obligés de croiser les gants.
Avec l’implosion du Fpi (Front populaire ivoirien), la bataille pour le leadership politique concerne le Pdci, Parti démocratique de Côte d’Ivoire, et le Rdr, Rassemblement des républicains. Chacun de ces partis doit se donner les moyens d’être la locomotive des formations politiques nationales. L’enjeu sous-jacent étant le perchoir de l’Assemblée nationale. Les législatives à venir constituent donc la jauge de la représentativité sociologique des deux partis. Et le scrutin risque de provoquer l’ouverture des hostilités. Déjà, des stratégies se peaufinent dans les états-majors pour se donner plus de chance de remporter la majorité au Parlement, synonyme de contrôle du pouvoir. C’est à ce niveau que les calculs se compliquent. Car, pour accroître leurs forces, ils sont obligés d’enjamber les limites du Rhdp pour chercher ailleurs d’autres alliés. Le poids des autres membres étant incapable de faire pencher la balance. Le Rdr est redynamisé par la victoire de son mentor à la présidentielle et reçoit, depuis quelques temps, les signaux des ex-Forces nouvelles, appelant à officialiser leur alliance tacite qui court depuis 2002. Il détient le pouvoir exécutif qui lui permet de nommer ses cadres à des postes juteux et accroit sa force budgétaire. Il peut donc, à loisir, financer des candidatures, autant pour renforcer sa position que pour dégarnir celle de l’adversaire. Ainsi auréolé du soutien des ex-Fn et de son poids financier, il affiche, de plus en plus, une sérénité qui devient source d’inquiétude pour le Pdci-Rda. En effet, le parti du président Henri Konan Bédié, après une chute de deux paliers lors de la présidentielle, descendant de la première à la troisième place des forces politiques nationales, se trouve confronté à un débat interne sur le choix de ses candidats aux législatives dont l’issue risque de l’affaiblir davantage. Les frustrés n’hésiteront pas à laver l’affront en se constituant candidats indépendants. En cas de succès, leurs sièges seront indubitablement mis aux enchères et, parmi les acquéreurs, le Rdr semble avoir les meilleurs arguments. Selon des informations émanant de la commission électorale du Pdci, le repos d’un mois que s’accorde le président du parti en ce moment en France est un prétexte pour éviter de trancher trop tôt la question. Au risque de laisser suffisamment de marge de manœuvre aux contestataires. Dans tous les cas, le bon traitement de la question des candidatures aux législatives ne peut suffire pour garantir la majorité au parlement. Pour y parvenir, le Pdci a nécessairement besoin de force supplémentaire. A ce propos, le partenaire idéal se trouve être ‘’l’ennemi’’ commun du Rhdp, le Fpi de Laurent Gbagbo. La politique, a dit Félix Houphouët Boigny, est la saine appréciation des réalités du moment, bonnes ou mauvaises. Et en Côte d’Ivoire, les alliances surprenantes sont monnaies courantes. Des amours de lépreux où l’on prétend s’aimer sans jamais oser s’embrasser. Le Pdci-Rdr n’en est pas encore à ce stade, mais si la compétition avec le Rdr devient épuisante, si les enjeux piétinent le jeu, il pourrait sortir ce joker pour retrouver son équilibre. Les manettes du pouvoir se trouvent au perchoir du Parlement. Celui qui s’y installera en sera le principal, si ce n’est l’unique manipulateur. La bataille, le corps-à-corps est donc presqu’inévitable.
Ulrich Mouahet
Avec l’implosion du Fpi (Front populaire ivoirien), la bataille pour le leadership politique concerne le Pdci, Parti démocratique de Côte d’Ivoire, et le Rdr, Rassemblement des républicains. Chacun de ces partis doit se donner les moyens d’être la locomotive des formations politiques nationales. L’enjeu sous-jacent étant le perchoir de l’Assemblée nationale. Les législatives à venir constituent donc la jauge de la représentativité sociologique des deux partis. Et le scrutin risque de provoquer l’ouverture des hostilités. Déjà, des stratégies se peaufinent dans les états-majors pour se donner plus de chance de remporter la majorité au Parlement, synonyme de contrôle du pouvoir. C’est à ce niveau que les calculs se compliquent. Car, pour accroître leurs forces, ils sont obligés d’enjamber les limites du Rhdp pour chercher ailleurs d’autres alliés. Le poids des autres membres étant incapable de faire pencher la balance. Le Rdr est redynamisé par la victoire de son mentor à la présidentielle et reçoit, depuis quelques temps, les signaux des ex-Forces nouvelles, appelant à officialiser leur alliance tacite qui court depuis 2002. Il détient le pouvoir exécutif qui lui permet de nommer ses cadres à des postes juteux et accroit sa force budgétaire. Il peut donc, à loisir, financer des candidatures, autant pour renforcer sa position que pour dégarnir celle de l’adversaire. Ainsi auréolé du soutien des ex-Fn et de son poids financier, il affiche, de plus en plus, une sérénité qui devient source d’inquiétude pour le Pdci-Rda. En effet, le parti du président Henri Konan Bédié, après une chute de deux paliers lors de la présidentielle, descendant de la première à la troisième place des forces politiques nationales, se trouve confronté à un débat interne sur le choix de ses candidats aux législatives dont l’issue risque de l’affaiblir davantage. Les frustrés n’hésiteront pas à laver l’affront en se constituant candidats indépendants. En cas de succès, leurs sièges seront indubitablement mis aux enchères et, parmi les acquéreurs, le Rdr semble avoir les meilleurs arguments. Selon des informations émanant de la commission électorale du Pdci, le repos d’un mois que s’accorde le président du parti en ce moment en France est un prétexte pour éviter de trancher trop tôt la question. Au risque de laisser suffisamment de marge de manœuvre aux contestataires. Dans tous les cas, le bon traitement de la question des candidatures aux législatives ne peut suffire pour garantir la majorité au parlement. Pour y parvenir, le Pdci a nécessairement besoin de force supplémentaire. A ce propos, le partenaire idéal se trouve être ‘’l’ennemi’’ commun du Rhdp, le Fpi de Laurent Gbagbo. La politique, a dit Félix Houphouët Boigny, est la saine appréciation des réalités du moment, bonnes ou mauvaises. Et en Côte d’Ivoire, les alliances surprenantes sont monnaies courantes. Des amours de lépreux où l’on prétend s’aimer sans jamais oser s’embrasser. Le Pdci-Rdr n’en est pas encore à ce stade, mais si la compétition avec le Rdr devient épuisante, si les enjeux piétinent le jeu, il pourrait sortir ce joker pour retrouver son équilibre. Les manettes du pouvoir se trouvent au perchoir du Parlement. Celui qui s’y installera en sera le principal, si ce n’est l’unique manipulateur. La bataille, le corps-à-corps est donc presqu’inévitable.
Ulrich Mouahet