L’absence du Front populaire ivoirien (Fpi) peut-elle influencer le fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei) ? Le parti de Laurent Gbagbo dit non par la voix de Tapé Kipré, l’un de ses représentants au sein de ladite structure. Joint, hier, au téléphone, il indique que l’enjeu de la « suspension » de la participation du Fpi aux travaux de la Cei se trouve ailleurs. Et Tapé Kipré d’expliquer qu’ « en principe, aucun régime en place ou pas n’a le droit de changer l’arbitre d’un match de deux mi-temps. » Selon lui, les signataires de l’accord de Marcoussis se sont mis d’accord pour que la Cei d’avant les élections présidentielles organise les élections générales. Maintenant, si le régime en place change tout, caricature-t-il, c’est parce qu’il a la force de le faire et que, eux, au Fpi, n’ont pas les moyens de renverser la situation. Cependant, il dit qu’ils ont la latitude de faire des observations sur le « changement » de donnes « pendant » la compétition. Il y va de la démocratie et de la crédibilité même du RHDP, avance-t-il. A ses dires, le Fpi veut relever qu’un refus a été opposé à sa demande de « recomposition » de la Cei, puisqu’avec le changement de régime, il aurait fallu politiquement rediscuter la configuration de l’institution. Au temps de Camille Hoguié, ex-président de la CEI, rappelle M. Kipré, l’opposition d’alors avait estimé que l’institution n’était pas équilibrée et elle a claqué la porte. Si tout changement de situation doit appeler de nouveaux réglages, ces derniers doivent tenir compte des observations des uns et des autres, estime-t-il. Mais il reconnaît que l’absence du Fpi à la Cei n’influence en rien son fonctionnement. Même son de cloche à la Cei où des officiels unanimes attestent que l’institution valide ses travaux lorsque le quorum est atteint. Or, avec ou sans le Fpi, ont-ils souligné, le quorum peut être atteint comme cela a été le cas, jeudi.
Bidi Ignace
Bidi Ignace